Depuis un an, le « patron des socialistes » aspire à remettre le PS en ordre de bataille. Sa méthode passe notamment par la remise en place des « instances ». Des garde-fous censés éviter de nouveaux scandales politiques et financiers. Plongée dans la tambouille interne de la gauche...  

Depuis un an, une nouvelle page de l’histoire du PS gardois s'écrit. Celui qui tient la plume, c’est Jean Denat (Motion A)*. Le président du Département, déboulonné aux Départementales, a endossé en juin 2015 les habits de « premier fédéral », à l'occasion du Congrès de Vergèze. Un choix critiqué par certains de ses camarades qui voyaient ici, un moyen de lui assurer une place éligible aux Régionales. Calculs politiques ou non, force est de constater que depuis plusieurs mois, le PS reprend des couleurs. Les élections passées, les « instances du parti ont été installées et se sont remises à fonctionner », explique le responsable politique, qui souhaite « profiter pleinement de 2016, année sans élection, pour continuer à jeter les bases de la réorganisation ».

Ces fameuses « instances » sont en quelque sorte les « garde-fous » du parti. Il y a d'abord le bureau fédéral, émanation restreinte du conseil fédéral, considéré pour être le parlement du parti. Composé  de neuf membres titulaires et de neuf suppléants (désignés selon les résultats du Congrès), il dicte la ligne politique de la fédération socialiste. Deux postes d'observateurs ont été spécialement créés pour les motions minoritaires, C et D. « Ce qui caractérise mon mandat, c’est beaucoup d’écoute et de transparence », martèle le Premier fédéral. 

Un budget 2016 de 167 000 €

La « Commission de contrôle des finances » est sans doute l'instance la plus importante. C’est elle qui, avec l’ex-trésorier, aurait dû démasquer Nathalie Bouvet, s’ils s’étaient un tant soit peu penchés sur les comptes et les factures... « J’ai donné la présidence à Grégory Pugeaux (Motion B), comptable de formation. Cela permet de dissocier l’exécutif et le contrôle des finances », pointe Jean Denat. 

Le mandataire de la Motion B, Christophe Geneix, salue ce choix : « c’est une ouverture que Jean Denat a souhaité faire. Cette commission aura un rôle important de contrôle et de suivi du budget, surtout après les problèmes que l’on a vécus ». Lundi en conseil fédéral, le budget prévisionnel 2016 de la fédération a été présenté avant d’être validé à l’unanimité. Elaboré avec la Commission, il présente 167 000 € de recettes, 152 000 € de dépenses, soit un solde positif de 15 000 €.

Les deux autres « organes de contrôle » ont pour but de régler des problèmes plus politiques. Il y a d’abord la Commission des conflits. Une instance qui - soit dit en passant - n’a jamais été saisie en 2013 et 2014, période pourtant riche en querelles internes qui ont contribué à justifier la tutelle de Solférino. Tout militant peut saisir cette commission en envoyant un recommandé au Premier fédéral qui décidera des suites à donner avec son bureau. Récemment, la Commission a statué sur le sort de Bernard Finiel : le militant, convoqué pour avoir tenu des propos tendancieux, a écopé d’un avertissement. 

Environ 900 adhérents à jour de cotisation

Enfin, le Bureau Fédéral des Adhésions sera scruté de près. « Il a pour but de contrôler les adhésions des nouveaux membres du PS, après avis de la section concernée », explique Jean Denat. L'objectif, avoué à moitié, est aussi de contrôler l'inflation subite de cartes, qui apparaît à la veille d'un scrutin interne pour influer sur celui-ci. Réuni au moins une fois par trimestre, il se prononcera prochainement sur la demande d’adhésion du sulfureux spiripontain Gilbert Baumet.

Lundi, en conseil fédéral, beaucoup de socialistes attendaient de connaître le nouveau mode de répartition des adhérents, dans leurs nouvelles sections. Seulement, les débats autour des procédures judiciaires, intentées pour étendre les responsabilités autour de l’affaire Bouvet, ont monopolisé les discussions… La convalescence du PS gardois est encore longue.

Coralie Mollaret.

*Les motions sont les différents courants politiques du Parti Socialiste.