MUNICIPALES À Nîmes, un élu de Jean-Paul Fournier rejoint l'extrême-Droite
Le conseiller municipal délégué à la laïcité rejoint la liste du candidat RN (Rassemblement national) aux élections municipales, Yoann Gillet.
C’est sourire aux lèvres que le président des élus RN au conseil municipal de Nîmes, a présenté ce lundi, sa prise de guerre. Celle-ci s'appelle Christophe Rolland, magistrat à la cour d’appel d’Aix-en-Provence. Mais ce n’est pas pour sa connaissance du droit que l’édile fait la joie de Yoann Gillet. Non, Christophe Rolland est surtout un élu sortant de la majorité Les Républicains, conduite depuis 2001 par le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier.
Ce transfuge conforte la stratégie « d’ouverture » de Yoann Gillet. Avec 21,7% au premier tour des Municipales 2014, l’extrême-Droite peine à trouver des réserves de voix. Le parti de Marine Le Pen se heurte à ce fameux plafond de verre qui l’empêche de gagner des scrutins.
« Je suis pour une alliance des Droites »
Le basculement de Christophe Rolland vers le Rassemblement national est plus pour des raisons nationales que locales. « J’ai travaillé pendant six ans avec Jean-Paul Fournier. Je ne suis pas là pour en dire du mal mais je considère que le Rassemblement national, comme les autres partis, a évolué, explique l’intéressé. Comme beaucoup de militants, je suis pour une alliance des Droites. »
La politique nationale doit-elle faire irruption dans un scrutin local ? Un scrutin où les Nîmois sont attentifs à l’embellissement de leur ville, aux transports, à la gestion de l'eau ou de leurs des déchets ? « Je pense que oui », répond Christophe Rolland. Son « déclic » pour quitter Les Républicains est venu « lors de l’épisode de l’élection d’un nouveau conseil communautaire, en mai. Une partie de la majorité a préféré voter pour la Gauche que pour Nathalie Bousquet. » Une élue proche d’Yvan Lachaud, président de Nîmes métropole, avec qui le maire est en guerre ouverte.
Assurant ne pas savoir s’il était retenu sur la nouvelle liste de Jean-Paul Fournier pour les Municipales, Christophe Rolland dit être allé de lui-même « voir le maire pour lui annoncer que je ne repartais pas. » Et visiblement joueur, l'intéressé déclare avoir donné « un indice » à Jean-Paul Fournier pour lui faire deviner son engagement au Rassemblement national : la participation de son fils, Arthur Rolland, à la "convention des Droites". Une participation qui lui d'ailleurs a valu son éviction du poste de responsable des jeunes républicains.
Pas tout à fait sur la même ligne politique…
« En venant chez nous, Christophe Rolland n’a aucunement négocié sa venue », précise Yoann Gillet qui laisse planer le mystère sur la position que celui-ci occupera dans la liste RN. Si le "républicain" n’est pas le premier élu de Droite à rejoindre les bancs de l’extrême-Droite, cette cohabitation est-elle pérenne en pratique ? Conseiller municipal délégué à la Laïcité et à la Prévention de la délinquance, Christophe Rolland présente un bilan attaqué aujourd’hui par Yoann Gillet, candidat en campagne.
Et si ce dernier semble avoir changé de stratégie, il semble que les deux hommes ne sont pas tout à fait sur la même ligne politique. Honnie par le RN, la vente par la municipalité du bâtiment qui abrite la plus vieille mosquée de Nîmes n’a pas dérangé le sortant. Alors si des points communs existent entre ces deux familles politiques, suffisent-ils pour gérer ensemble une commune et une Agglo de 250 000 habitants ? Réponse les 15 et 22 mars prochains.
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@obejectifgard.com
Et aussi :
Retrait de délégations. Par voie de communiqué, la mairie a réagi : "Le 15 janvier, Jean-Paul Fournier informait Christophe Rolland, conseiller municipal, qu’il ne serait pas candidat de la liste Choisissons Nîmes. C’est pourquoi l’annonce de ce jour, avec son ralliement à la liste conduite par Yoann Gillet, ne nous surprend pas. De fait, et en total respect avec son engagement de refuser tout lien avec le Rassemblement national, Jean-Paul Fournier a pris un arrêté pour acter le retrait de toutes les délégations de M. Rolland."
Une autre élue, "Madame Patricia Fourquet, adjointe, annonce aujourd’hui son déménagement sur Perpignan (pour raisons personnelles) mais également son ralliement sur la liste de Louis Alliot, député Rassemblement national, et candidat à la mairie de Perpignan. En toute logique, Jean-Paul Fournier a pris un arrêté similaire actant le retrait de toutes les délégations de Mme Fourquet."