ÉDITO David Tebib, un faux naïf de la politique ?
En appelant à voter pour Jean-Paul Fournier, le président de l'USAM préserve ses intérêts tout en assurant, la main sur le cœur, que le maire sortant, Jean-Paul Fournier, pourrait défendre certaines de ses idées.
La nouvelle est tombée jeudi matin. Après réflexion, David Tebib, candidat pour la première fois aux élections municipales, a décidé d’appeler à voter en faveur de Jean-Paul Fournier pour le second tour, programmé le 28 juin. La nouvelle réjouit l'intéressé. En passe de décrocher un quatrième mandat, le maire sortant lorgnait avec gourmandise sur cette réserve de voix. Et si nul n’est propriétaire de ses voix, l'édile espère bien agréger à lui les 1 511 électeurs (soit 5,39 %) du candidat Tebib.
Le choix de l'avenir...
Par son annonce, ce novice en politique a fait un choix. Un choix discutable certes, mais un choix. Sa campagne en est d’ailleurs jalonnée. Elle commence, il y a un an, avec sa demande d’investiture LREM (La République en marche) pour le scrutin local. Elle se poursuit en décembre lorsqu'en bon sportif, David Tebib décide de se présenter même si le parti présidentiel vient d'annoncer son soutien au président de Nîmes métropole, Yvan Lachaud. Désabusé par LREM, l’homme de la société civile a pris ses distances avec un mouvement qui, à l’épreuve de l’exercice du pouvoir, a perdu de son attractivité.
Quant à l’aventure municipale, David Tebib l'a tentée. Et il fallait du cran. Chef d’entreprise, l’homme a financé sa campagne et a managé son équipe, rassemblant de nombreuses compétences. Entré tard en campagne, il a martelé son message : « Le choix de l’avenir. » L'enfant du quartier du Chemin-Bas d'Avignon a dévoilé sa vision de la ville, celle de l’ouverture sur le monde avec sa proposition de créer une "feria des cultures". Il a aussi prôné le développement de la cité des Antonin avec l’accueil de nouveaux étudiants. La municipalité sortante, selon lui ? Le symbole de « l’immobilisme. »
... puis celui de la sécurité.
Seulement ça, c’était avant. Avant son résultat du premier tour, le 15 mars et son appel à voter pour Jean-Paul Fournier. Cinéphile averti, David Tebib n’a pas voulu faire de la figuration. Mieux, il est devenu acteur de cet entre-deux tours. Son but : préserver ses intérêts. N'oublions pas que la municipalité sortante finance son club de handball et décidera également de l’extension du Parnasse dans lequel joue l'USAM.
Les yeux dans les yeux, David Tebib assure encore se battre pour son programme. En échange de son soutien, il espère voir aboutir certaines de ses promesses de campagne, comme la création du "festival des jeux vidéos". Quelle garantie a-t-il ? Aucune à l'écouter... Pas de poste d'adjoint pour « se battre de l’intérieur » ou d'autres emplois au sein de la collectivité ? Non, non, assure encore David Tebib qui compte, dit-il, sur la parole donnée. L’expérience a toutefois montré qu’en politique les promesses n’engagent que ceux qui y croient. L’avenir dira si le scénario de notre Spielberg de la politique sera in fine produit par Jean-Paul Fournier.
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com