LA RÉCAP' Les bistros trinquent, dites-le avec des fleurs et le poids des mots
Tous les samedis à 19 h, Objectif Gard vous propose un rendez-vous sous la forme d'un flash-back sur les événements, petits ou grands, qui ont ponctué la semaine. C'est parti pour la Récap' !
Les bistros trinquent. Ça nous pendait au nez comme une roupie gluante. Cette fois, on y est ! Comme suite aux nouvelles annonces du Premier ministre, Jean Castex, concernant la gestion de la pandémie de covid-19, déjà sous... pression, depuis hier soir minuit dans 47 départements, la France des bistros a tiré le rideau pour - a minima - trois semaines. Et c'est un euphémisme de dire que cette décision a été peu goûtée par les mastroquets qui ne comprennent pas d'être mis à l'index alors que leurs confrères des restos pourront continuer leur activité jusqu'à 21h, l'heure du "chacun chez soi et Dieu pour tous". Quoi qu'il en soit, et s'il ne s'agit pas ici de remettre en cause le bien-fondé de cette décision sanitaire d'un confinement qui ne dit pas son nom, le devenir de bon nombre de ces bars ne tient plus qu'à un fil tant est qu'on sait bien que bière qui roule n'amasse pas mousse. En parallèle de cela, ce sont maintenant plus d'un million de contaminations confirmées qui ont été listées en France. Il appert que les 20 à 30 ans seraient les plus touchés, avec un taux d'incidence explosif de 395 pour 100 000 habitants. Alors ? Se mettre de la bière dans le corps ou finir le corps dans la bière ? Le Gouvernement vient de trancher à notre place. Même si le feu couve sous le couvre-feu et que chez certains la coupe est pleine.
Dites-le avec des fleurs ! Terre de contraste s'il en est, Alès la cévenole a réussi cette semaine la gageure de remporter deux prix distinctifs qui ne manqueront pas de contribuer à sa notoriété. Notoriété ? Quoi que... Car pas sûr toutefois que le "Prix du fleurissement publicitaire", décerné par l'association Paysages de France dans le cadre du palmarès 2020 de "La France moche", ait fait se bidonner les élus alésiens. « Alès a su exploiter une belle perspective qui laissait un peu trop de place aux espaces verts. Une belle réussite, bravo ! », commente l’association avec ironie. Sur les photos jointes au communiqué de presse, on voit de nombreux panneaux publicitaires en bord de route. Mais comme le facétieux hasard use parfois de l'oxymore et joue de l'antagonisme, les élus alésiens n'ont pas eu trop longtemps à barjoter sur cette histoire de fleurissement qui leur broutait le pistil. Après ces bien peu Baudelairiennes "Fleurs du mal", sonnait l'heure d'une gloire sans épines. En effet, fort opportunément la Ville recevait dans la foulée sa labellisation "Fleur d'Or", la plus haute distinction décernée par le jury des "Villes et villages fleuris" pour les communes déjà estampillées "4 Fleurs". À Alès, jardin extraordinaire, il y a des semaines où on vous le dit avec des fleurs...
Le poids des mots. Un message a été collé dans la nuit de mardi à mercredi sur le mur d'une résidence située rue de l'Écluse, à Nîmes et la photo publié par notre collègue Boris Boutet a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. Des réactions d'incompréhension tout d'abord, devant un message parfaitement abscons qui demandait à être contextualisé et se devait d'être explicité. Selon les informations recueillies sur Internet, c'est une association féministe nîmoise (@collages_feministes_nimes) présente sur Instagram qui revendique ce dazibao sauvage en lien avec l'assassinat de l'enseignant Samuel Paty. Apportant une explication de texte pas superfétatoire tant après avoir... fait le mur le message semble s'être un peu perdu, une intervenante précise sur Facebook qu'il "dénonce l'amalgame entre musulman.e.s et terrorisme en soulignant qu'il est impossible de tuer au nom de l'Islam. Le message soutient aussi la liberté d'expression mais montre qu'elle a des limites (la haine en est une) et enfin c'est un soutien au musulman.e.s qui se prennent une vague de haine injustifiée en ce moment". Cela posé, le nébuleux message fourre-tout, mal compris, a provoqué l'inverse de l'effet recherché et a déclenché un tsunami de commentaires haineux et déplacés à l'encontre de ses auteurs qui auraient pu éviter d'en faire les frais en évitant une "queerisation" outrancière du langage. À Delphes comme à Nîmes, le terme adelphe désigne le frère ou la sœur de quelqu'un, quel que soit son genre ou sexe. Mais comme disait Nicolas Boileau : "Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement - Et les mots pour le dire arrivent aisément".
Philippe GAVILLET de PENEY
Samedi prochain La Récap' marquera une pause. On vous donne rendez-vous le 7 novembre prochain.