PONT-SAINT-ESPRIT Un nouvel adjoint et une opposition en forme au conseil municipal
Ce jeudi soir, le conseil municipal de Pont-Saint-Esprit s'est tenu à la salle des fêtes de la Cazerne. Au menu 20 délibérations, un nouvel adjoint et une nouvelle conseillère municipale, une sonorisation médiocre et des échanges houleux entre majorité et opposition.
Avant d'entamer l'ordre du jour, la maire, Claire Lapeyronie, a livré un propos liminaire où elle a réaffirmé son intention d'ouvrir un centre de vaccination dès le feu vert de la préfecture mais a aussi évoqué les nouveaux protocoles à mettre en place dans les écoles et la nouvelle commande de masques pour les agents de la ville.
Elle a ensuite eu quelques mots pour Christian Jourdan, qui a souhaité "pour des raisons personnelles" démissionner de son mandat d'adjoint : "Je salue le travail qu'il a effectué à la délégation Patrimoine, avec toujours beaucoup de compétence et d'engagement pendant de nombreuses années."
C'est Hervé Ginot qui va le remplacer et qui "reprendra la délégation et qui traitera aussi des grands projets et de la stratégie foncière", indique la maire. Il a finalement été élu 7e adjoint avec 28 voix, un vote nul et 4 bulletins blancs.
Cette séance a aussi marqué l'installation d'une nouvelle conseillère municipale de la liste majoritaire "Ensemble", Suzanne Pagan, qui sera déléguée aux Associations culturelles, remplaçant ainsi Françoise Savelli qui a souhaité de son côté prendre une délégation liée aux Affaires scolaires et au conseil municipal des jeunes.
Une piqûre de rappel sur les abeilles
Le conseiller Luc Schrive s'est ensuite fait rapporteur d'une délibération portant sur l'installation de cinq ruches sur le domaine de la Blâche, plus précisément sur une parcelle mise à disposition par le centre hospitalier spiripontain. L'achat des ruches est chiffré à environ 2 500 € et ce projet tourné vers la "préservation de la biodiversité" est porté par le conseil municipal des jeunes. Un apiculteur sera la cheville "ouvrière" de ce projet et aura à sa charge l'entretien du rucher et la récolte de miel.
Est-ce que l'opposante Catherine Chantry a voulu chercher la petite bête parmi les abeilles ? Pour sûr, après avoir glisser qu'elle était ravie que ce projet - dont elle est à l'origine - ait fait du chemin, elle en a profité pour essaimer une première question au micro : "Vu qu'on parle biodiversité, j'aurais aimé savoir si vous aviez fait un appel à projets pour plan de relance : rénovation de bâtiments publics, isolation des fenêtres... Car le délai se termine dans quatre jours."
Claire Lapeyronie rétorque : "Passer des abeilles à l'isolation des bâtiments, c'est toujours le grand écart ! Encore une fois Mme Chantry, je vous invite à poser des questions, comme le veut le règlement intérieur, de manière orale ou écrite. Je ne vois pas bien le rapport avec les ruches. En tout cas, c'est un très beau projet." Belle parade, mais on ne connaîtra pas la réponse...
"Je vais encore écrire au préfet pour vous rappeler à l'ordre !"
Myriam Zompicchiatti a ensuite présenté une convention entre la commune et l'association gardoise des Francas pour mettre à disposition des élèves prioritaires des tablettes et des clés 4G pour "lutter contre la fracture numérique" et "le décrochage scolaire". En bénéficieront les élèves de CE2 et CM1 de Villa-Clara, Jean-Jaurès et Marcel-Pagnol.
Là encore, Catherine Chantry se lève et clame au micro que cette demande de signature de convention fait doublon avec une décision prise juste avant par la maire portant déjà sur le prêt de tablettes numériques : "Madame, vous ne respectez pas l’instance du conseil municipal car soit c’est une décision que vous pouvez prendre selon vos prérogatives [...], soit le conseil municipal vous l’autorise par délibération mais cela ne peut être les deux !"
Claire Lepeyronie répond calmement : "La décision que j'ai prise tout à l'heure concerne 12 tablettes. Au mois de décembre, oui, j'ai pris mes responsabilités pour ne pas qu'elles partent ailleurs. Là, ce que je vous propose au vote, c'est 23 tablettes. Ce que je vois, c'est que 35 tablettes sont parvenues pour les enfants de Pont-Saint-Esprit."
"Je ne sais pas ce qu'il vous passe par la tête de prendre la parole pour chercher la polémique comme ça !"
Nouvelle intervention de l'opposition, cette fois en la personne de Didier Bonneaud, à la suite de la délibération n°12, rapportée par Luc Schrive encore. Celle-ci portait sur le transfert du patrimoine de la compétence Eaux pluviales urbaines à l'Agglomération du Gard rhodanien. L'ancien maire de Saint-Étienne-des-Sorts se lance : "Depuis 2010, la commune est non conforme sur sa Step (station d'épuration, NDLR). Vous avez attendu 2015 pour commencer des études. On est en 2021, toujours en études..."
Il sous-entend que la commune a "attendu tranquillement le transfert de dépenses colossales vers l'Agglomération. Les habitants du Gard rhodanien apprécieront et le milieu aquatique ne vous félicite pas pour les rejets directs dans l'environnement. Les abeilles seront sûrement plus clémentes..."
La remarque bourdonne dans les oreilles de Luc Schrive qui répond : "Je pense qu'il vous manque une partie de l'histoire de Pont-Saint-Esprit. En 2010, il y avait votre ami Baumet qui était aux manettes et qui a largement contribué à tous les dysfonctionnements auxquels vous faites allusion. Et contrairement à Saint-Étienne-des-Sorts dont vous avez été le maire pendant de nombreuses années, on ne rejetait pas les eaux non-traitées, il y a toujours eu une station d'épuration qui a toujours été conforme. Je ne sais pas ce qu'il vous passe par la tête de prendre la parole pour chercher la polémique comme ça !" Et Didier Bonneaud d'assurer qu'il a réglé le problème de son ancienne commune, "contrairement à Pont-Saint-Esprit".
Une précision qui a son importance...
Dernière intervention de Catherine Chantry à l'avant-dernière délibération du conseil, concernant la création d'un poste de catégorie A de manager de centre-ville à temps complet. Plus précisément, ce sera un contractuel qui restera pour une durée de 3 ans. Catherine Chantry affirme que cette dernière précision a été ajoutée suite à sa remarque en commission la veille.
Daniel Mouchetant, 1er adjoint, affirme que rien n'a été changé entre temps. L'adjoint Luc Rousselot fulmine : "Quand on était en campagne, vous nous reprochiez de ne pas avoir des emplois pour le centre-ville. Vous venez de vous contredire."
L'opposante renquille à l'adresse de la maire qui essaye de calmer le jeu : "M. Rousselot interprète, j'interviens, c'est mon droit. Je fais aussi partie de ce conseil municipal Mme Lapeyronie, faut que vous l'acceptiez."
Vincent Cuozzo, directeur général des services se permet de prendre le micro : "Ce sera un emploi permanent qui sera occupé par un contractuel car quand on a fait un avis de vacance, on n'a eu que des candidatures de contractuels." Sur le fond, Catherine Chantry félicite la création de cet emploi en contractuel : "Je pense que vous êtes extrêmement prudents en prenant quelqu'un de façon limitée. Ça me permettra d'avoir une obligation de résultats."
Une petite note positive pour terminer, ça ne fait pas de mal ! Le prochain conseil municipal aura lieu le 4 mars avec au programme le débat d'orientation budgétaire. Et le budget sera présenté au conseil suivant le 1er avril.
Marie Meunier
Et aussi... La commune a adhéré à l'association des Petites Villes de France (APVF). Elle regroupe des communes allant de 2 500 à 25 000 habitants. La démarche va de soi puisque Pont-Saint-Esprit fait partie des 21 communes gardoises lauréates du dispositif national "Petites villes de demain".
Le conseil a voté en faveur d'une motion de soutien pour que l'enseignement de la langue Occitane perdure dans les lycées. À cause de la réforme du baccalauréat, les effectifs d'élèves suivant cet enseignement ont fortement chuté. L'offre de formation n'est pas ouverte dans tous les établissements et en plus, il n'est plus possible de présenter cette langue en candidat libre à l'examen.