ALÈS "Drôle de genre", entre rires et débats passionnés
Écrite par Jade-Rose Parker, cette pièce de théâtre réunit sur les planches Victoria Abril et Lionnel Astier. Ce couple à la scène qui jusque-là coulait des jours heureux, voit sa vie perturber après la révélation d'un secret vieux de 30 ans.
Noir, silence dans la salle brisé par quelques toussotements. Le rideau s'ouvre sur l'intéreur d'un appartement chic et cosy. Victoria Abril apparaît habillée en danseuse de ballet, tourbillonne dans la pièce sans dire un mot et provoque les applaudissements dans la salle du Cratère d'Alès, après un grand écart latéral. La comédienne à l'accent espagnol, une des muses du cinéaste Pedro Almodóvar, joue le rôle de Carla, mariée à François, un homme politique. Mais Carla est née Carlos, un secret qu'elle doit révéler à son époux après 30 ans de vie commune et surtout en pleine campagne électorale.
"Qui, parmi vous, pense que j'exagère ?"
Une annonce qui va alors bouleverser la vie idéale que menait ce couple, enfin en apparence, car c'est un tsunami de révalations qui vont s'enchaîner. Sarcasme et mauvaise foi, François y va fort face à cette Carla qui ne cesse de clamer son amour et ce malgré les tromperies. Mais le talent de Lionnel Astier qui incarne ce personnage, fait que le public trouve un certain plaisir à le détester. Alors quand les lumières ont éclairé la salle pour lui permettre un sondage d'opinion posant cette simple question : "Qui, parmi vous, pense que j'exagère ?", de nombreux spectateurs ont levé une main, les visages fendus d'un large sourire. On aurait presque eu envie d'adresser un clin d'oeil complice à Victoria Abril. Certains l'on fait peut-être ?
Le duo devient ensuite un quatuor d'acteurs avec l'arrivée sur les planches du comédien Axel Huet, et de l'auteure et comédienne, Jade-Rose Parker, cette dernière joue la fille adoptive de Carla et François. Au-delà des rires, les débats passionnés interrogent sur l'identité, le regard des autres, et la tolérance. "J'ai pris le parti d'écrire une comédie car je crois que l'humour permet d'aborder sans pesanteur d'importants sujets de société. Si les gens rient dans la salle et se posent des questions en sortant, j'aurai atteint mon objectif", explique Jade-Rose Parker. "Drôle de genre" se joue une dernière fois au Cratère d'Alès ce mercredi soir, avant de poursuivre la tournée.