BAGNOLS Le tournage de Witness s’achève dans un bain de (faux) sang
Le nettoyage de la salle de la maison Laure-Pailhon de Bagnols, prévu pour demain, s’annonce long. Il faut dire que pour tourner la scène finale de son film Witness (anciennement The Short Straw), le réalisateur Alexis Godin indique avoir utilisé « près de 15 litres de faux sang. »
Déjà à l’automne dernier, le jeune réalisateur nous affirmait : « s’il faut mettre du sang dans le film je le mettrai, et si les gens trouvent ça dégueu, tant pis. » « C’est la scène du bal de fin d’année, tous les personnages rentrent un par un dans la salle et règlent leurs comptes », explique-t-il, avant de revendiquer le film d’horreur Cabin Fever comme référence pour cette scène.
Fausse tête, fausse main et faux sang
Des règlements de comptes très sanglants, pour lesquels une fausse tête en plâtre et gélatine avec de la vraie cervelle (de mouton) et du faux sang a été spécialement fabriquée par la maquilleuse de l’équipe avant d’être éclatée à coups de batte de base-ball, tandis qu’une fausse main en gélatine était déchirée par un faux coup de feu. « A la base on visait une interdiction aux moins de 12 ans, maintenant on est plus dans le moins de 16 ans, lance le réalisateur dans un sourire. C’est mieux, car le sujet n’est pas forcément accessible aux enfants de 12 ans. »
Une violence dont le public sera témoin, comme le souhaite Alexis : « on a changé le montage du film, il est chronologiquement dans le désordre pour perdre le spectateur dans l’espace, et on a réécrit des scènes pour que le spectateur ne puisse plus s’identifier aux personnages, et soit donc témoin. » C’est aussi la raison du changement de nom du film, Witness signifiant témoin en anglais.
Une fois le tournage bouclé, le film sera monté cet été, et l’équipe ira au marché du film de Gérardmer en janvier pour trouver un distributeur. « En attendant on le fera tourner dans des cinémas mais on va faire cinéma par cinéma », complète Alexis Godin, qui a déjà un nouveau film en projet.
Un nouveau film en projet
« Via le tournage on a créé notre propre boîte de prod, et fin août on fait le casting de notre prochain film, inspiré d’une légende urbaine américaine, le Rake, un monstre qui va harceler une petite fille toutes les nuits. Ce sera plus un film d’épouvante », annonce le réalisateur. Et ce nouveau projet est semble-t-il né sous de bons auspices : un comité de réalisateurs montpelliérains va aider la jeune équipe, qui bénéficiera également des conseils du réalisateur Pitof pour l’élaboration du scénario.
Concernant le casting, Alexis affirme que « 150 personnes ont déjà répondu, et Emmanuelle Escourrou, qui jouait dans le premier film gore français Baby Blood, nous a contacté pour tourner dans le prochain film. » Et cette fois-ci, promis, « ce sera plus soft, pas sanguinolent. »
Thierry ALLARD