Sarah-Cheyenne Santoni,

« dealeuse » de bonne humeur et cumularde de tournages dans le sud

« Je suis fatiguée mais fatiguée de bonheur. J’ai la chance de vivre de mon métier, de ma passion », lance d’une voix pétillante Sarah-Cheyenne Santoni. Cette comédienne née à Nîmes enchaîne les tournages depuis fin mai. Et tous sont dans la région : elle a tourné des scènes de Panda avec Julien Doré à Palavas et des séquences de la série TV Tandem à Gallargues. On a pu voir son visage dans Ici tout commence où son personnage, une élève aveugle, apparaît et réapparaît depuis 2020 au gré du scénario.

Cette série se déroule à Saint-Laurent-d’Aigouze où Sarah-Cheyenne avait l’habitude de fréquenter la fête votive. « Si on m’avait dit que j’allais faire le début de ma carrière dans ma région, jamais je ne l’aurais cru, admet-elle. Je travaille sur les lieux de mon enfance, il n’y a rien de plus beau. »

Elle n’avait pas non plus imaginé devenir comédienne. Ses parents, un père ancien militaire et une mère qui a été agent immobilier, sont cinéphiles, pas cinéastes. Sarah-Cheyenne se voit plutôt danseuse. Un accident l’oblige à revoir ses plans. Elle se lance dans des études de cinéma à l’université Paul-Valéry à Montpellier et suit en parallèle une formation au cours Florent. En 2016, elle décroche le rôle de la fille des héros de Tandem, la série policière de France Télévisions « Il y a douze épisodes et trois mois de tournage par an », indique Sarah-Cheyenne qui a suivi les cours de la première promotion du Master fiction de l’université de Nîmes. Cette brune aux yeux noisette ne se contente pas de jouer, elle écrit aussi et réalise. Aujourd’hui, elle vit à Paris. Elle s’y est installée « pour sortir de sa zone de confort », pas par absolue nécessité professionnelle. En plus des séries TV, elle a réussi à tourner pour le cinéma dans le sud à Toulouse dans Le cours de la vie. Ce long métrage qui met en vedette Agnès Jaoui est actuellement sur grand écran.

Folco Marchi

« Je joue dans Un si grand soleil depuis 2018 »

Cela fait cinq ans que Folco Marchi fait partie de l’équipe d’Un si grand soleil. Ce Nîmois joue le rôle de Ludo, le soigneur du zoo, depuis le lancement de cette série en 2018. « C’est un vrai plaisir de faire perdurer un personnage, d’être en harmonie avec lui », souligne-t-il. Certaines de ses semaines peuvent être particulièrement intenses avec une vingtaine de séquences à tourner. D’autres plus calmes. En moyenne, il cumule entre 8 et 12 jours de tournage par mois. « Cela apporte une stabilité au niveau artistique. Cela permet de faire travailler ta mémoire, ton muscle cérébral, analyse-t-il. On a noué un lien incroyable avec les techniciens. »

Cet ancien du conservatoire de Nîmes a démarré avec des sketchs à la Movida à la Placette. En 2015, il est sélectionné pour Bébés volés avec Sandrine Bonnaire. Un téléfilm qui sera tourné sur les hauteurs de Nîmes, non loin de la maison familiale de Folco. Tourner sur les lieux de son enfance, est un « bonheur » selon lui, quelque chose qui fait sens. Ce trentenaire a joué dans L’écume des jours de Michel Gondry, sur les séries Tandem, Candice Renoir. Il a tourné des publicités dont une pour des chips avec Lionel Messi, alors star du Barça. Il écrit et réalise des courts-métrages.

Après Paris, Barcelone et un passage dans les Pyrénées-Orientales, Folco est désormais installé à Montpellier, à 15 minutes du plateau France Télévisions de Vendargues. Son épouse, Élizabeth Furet, est costumière. Née à Montpellier, elle a grandi à Saint-Tropez, a vécu à Londres et Paris. « J’ai toujours travaillé dans la mode », confie-t-elle. Elle a mis un pied dans l’aventure Un si grand soleil en faisant du stylisme sur les séances photo parisiennes de cette série en 2018. Puis elle a rejoint les tournages à Montpellier. Après Un si grand soleil, elle est aussi intervenue comme costumière dans Ici tout commence à Saint-Laurent-d'Aigouze. Actuellement en congé maternité, elle travaille fréquemment sur la série Demain nous appartient à Sète. Elle a aussi participé cette année au tournage de Bugarach de France TV dans l’Aude.

« Beaucoup de techniciens s’installent dans la région », constate-t-elle. La multiplication des tournages dans la région leur permet à Folco et à elle de travailler tous les deux dans l’audiovisuel, dans la même région. « Elle n’hésite pas à me rappeler à l’ordre si j’arrive en retard sur un tournage car il faut respecter les costumières. Cela te remet dans le concret, sourit Folco. C’est important de bien se comporter dans une quotidienne ». Est-ce qu’un comédien peut zapper aujourd’hui la case parisienne et commencer sa carrière directement dans le sud ? « La dynamique la plus importante reste à Paris, répond-il. On a tous à un moment donné besoin de monter à Paris, d’y aller au début, ne serait-ce que pour se rendre compte du niveau élevé, pour voir les directeurs de castings, faire du café-théâtre… » Mais il n’y a rien d’obligatoire : « Il n’y a pas de modèle et j’ose espérer qu’il n’y en aura jamais. »

Matthieu Rodriguez

« J’essaie de m’amuser à fond »

« Je me suis expatrié à Paris pour trouver mieux et on m’a proposé un rôle… à Montpellier », s’amuse Matthieu Rodriguez. Ce natif de Calvisson a décroché un rôle récurrent dans la série de France 2 Un si grand soleil. Ce jeune homme de 20 ans joue Achille, un adolescent un peu timide adopté par une famille aisée. « Depuis l’été dernier, hormis deux mois pendant lesquels je n’ai pas tourné, j’ai eu, tous les mois, trois ou quatre jours de tournage sur Un si grand soleil », raconte-t-il depuis son hôtel montpelliérain. Il n’a pas de visibilité à long terme. « Ils peuvent faire mourir les personnages ou les faire disparaître. On ne sait jamais où cela va aller. C’est assez excitant, se réjouit-il. Quand je réserve mes billets de vacances, je prends toujours une assurance annulation. »

Matthieu pratique le théâtre depuis l’enfance. Après un Bac option audiovisuel, systèmes numériques obtenu au lycée nîmois Jules-Raimu, il s’installe à Montpellier pour intégrer le cours Florent. Il participe à Groland et décroche le rôle d’un adolescent autiste de 15 ans dans la série Plus belle la vie à Marseille. « J’ai un atout : j’ai 20 ans mais je fais plus jeune », reconnaît-il.

Entre deux tournages, il travaille comme serveur à Paris. Une aubaine pour rencontrer des gens différents et un terrain idéal pour travailler ses rôles : « Quand j’ai reçu le scénario où on annonçait qu’Achille allait se faire adopter, je faisais le serveur ultra souriant. Parfois, je joue le serveur super timide. » Il s’est même entraîné dans le train à jouer un ado triste en prévision d’un casting : « Je suis allé dans la voiture bar et j’avais presque pleuré. » L’histoire ne dit pas si on lui a offert la consommation. Quoiqu’il arrive, il essaie de s’amuser à fond, « d’être joyeux ». Va-t-il rester dans la capitale ou revenir vivre dans le sud où les opportunités se multiplient pour les acteurs ? Il aimerait trouver une école de théâtre à Paris pour la rentrée mais est conscient qu’il apprend énormément, voire plus en plateau. Rien n’est arrêté : « J’ai envie d’être surpris par la vie. »

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