CÉVENNES Plan loup : syndicat ovin et services de l'État avaient rendez-vous en préfecture
Une réunion avait lieu en préfecture du Gard, ce lundi après-midi, pour discuter du plan national d'actions loup 2024-2029, dont les grandes lignes ont été dressées, la semaine dernière, par le ministère de l'Agriculture. En présence du directeur de la DDTM (direction départementale des territoires et de la mer, NDLR) et du président du syndicat ovin du Gard, Marc Delpuech, éleveur à Sumène. Si ce dernier note des avancées, il craint les "belles paroles".
"On leur a dit qu'il fallait être plus réactifs et s'impliquer." Sur la lancée de la réunion houleuses entre éleveurs, DDTM du Gard et de la Lozère, et Parc national des Cévennes, à l'estive de la Baraque neuve à Camprieu début août (relire ici), les échanges ont été francs, comme les relate le président du syndicat ovin, Marc Delpuech, ce lundi après-midi, en préfecture du Gard. Mais la petite inflexion donnée la semaine dernière par le gouvernement, si elle ne satisfait pas totalement les éleveurs, leur laisse entrevoir quelques raisons d'espérer.
"La convention de Berne devrait être un peu révisée, avance Marc Delpuech. Peut-être qu'on a assez de population de loups et qu'on pourrait trouver un compromis." En cause, le statut d'animal "strictement protégé" dont bénéficie le loup, qui pourrait être rabaissé à "protégé". "La sous-préfète du Vigan (référente du plan loup dans le Gard, NDLR) a dit que, vu de l'extérieur, il leur semble que les choses s'assouplissent. Nous, si la population est désormais assez importante, on demande des tirs de prélèvement si on est attaqué. Mais ils ne sont pas trop d'accord."
Une demande de statut particulier pour les chiens de protection
Le sujet des chiens de troupeaux a également été évoqué, alors que les éleveurs ovins demandent un statut spécial qui ne fasse pas reposer sur leurs seules épaules les désagréments qui pourraient intervenir du fait des chiens de protection, comme d'éventuels conflits d'usage avec les promeneurs. Mais pas que : "Un chien de protection peut aussi prendre en chasse un chien de chasse. Assez pour qu'on se mette des chasseurs à dos, regrette Marc Delpuech. Il faut plus d'informations des pratiquants de la nature, payer des panneaux d'information en nombre et que, si un chien de protection attaque une personne, ce soit l'État qui indemnise. Sinon, on se retrouve avec une plainte au tribunal."
En réclamant plus d'agents de la DDTM sur le terrain, les éleveurs ovins espèrent aussi, toujours dans la droite ligne de la réunion de Camprieu, que les processus soient identiques entre Gard et Lozère, de la part des deux DDTM. "Ou, au moins, sur l'Aigoual, qu'on soit au courant dans le Gard s'il y a eu une attaque sur le versant lozérien..."
Un nouveau comité loup devrait avoir lieu en fin d'année, avant l'annonce du plan national d'actions définitif par le gouvernement. Éleveurs et services de l'État se retrouveront, ensuite, au printemps.
Sollicités début septembre sur la vision qu'ils ont du plan national d'actions loup, les services de l'État dans le Gard ont rejeté la demande d'entretien d'Objectif Gard, préférant mener tout d'abord les concertations.