DEAUX Menacé de fermeture, l'aérodrome défend sa pertinence lors des journées portes ouvertes
Deux journées portes ouvertes ponctuées de baptêmes et séances d'initiation sont prévues ce week-end sur le tarmac de l'aérodrome de Deaux. Le président de l'aéroclub, aux manettes de l'évènement, y voit le moyen de revendiquer l'intérêt de la plateforme à l'heure où celle-ci est menacée de fermeture.
À en croire Philippe Brachot, l'enjeu des journées portes ouvertes qui se profilent à l'aérodrome de Deaux ce week-end est bien supérieur à celui des éditions précédentes. Et pour cause ! L'avenir de ce site créé au mitan des années 70 par la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) du Gard est menacé depuis quelques mois. En effet, dans un contexte l'invitant à l'austérité économique, la chambre consulaire projette de se séparer de cet outil ouvert à la circulation aérienne publique.
C'est dans cette optique qu'elle avait lancé un appel à projets, lequel s'est clôturé en septembre 2022. Quatre candidats se sont manifestés, dont deux souhaitant abandonner toute activité aéronautique au profit d'une installation de panneaux photovoltaïques. C'est l'un d'eux qui tiendrait la corde. Et même si cette fermeture est jugée "impossible" par le président d'Alès Agglomération qui a enclenché un bras de fer avec la CCI (revoir ici), son éventualité inquiète le président de l'aéroclub Alès-Cévennes.
"On ne sait pas si une transaction est en cours pour une vente. Depuis un mois, c'est le flou total !", admet Philippe Brachot, qui voit en ces journées portes ouvertes du 13 et 14 mai le moyen de braquer la lumière sur les infrastructures deauxoises. "On est surpris de s'apercevoir que parfois, des gens qui sont du coin ne connaissent pas l'aérodrome", reconnaît le dernier nommé.
Pourtant, avec sa piste de 1 400 mètres en enrobé et son pélicandrome en mesure d'accueillir les appareils de lutte contre les incendies, la plateforme a déjà prouvé la pertinence de son existence. Mieux que quiconque, le président de l'aéroclub de Deaux sait en lister les multiples intérêts : "On a l'armée qui vient s'entraîner régulièrement. De grands chefs d'entreprises se posent avec leur avion privé ou via des petites compagnies pour venir faire des affaires en Cévennes. Quand il y a eu le double meurtre aux Plantiers, le GIGN était très content d'avoir la plateforme."
Neuf hélicoptères avaient en effet investi la structure deauxoise pendant près d'une semaine. Aussi, "il y a une vingtaine d'années", un mirage 2000 s'est posé in extremis sur la piste alors qu'il s'apprêtait à se crasher. Et ce n'est pas tout ! "Chaque année, entre 75 et 95 collégiens gardois passent le brevet d'initiation aéronautique (BIA) chez nous. Ils ont fait des lettres de soutien pour que l'aérodrome reste ouvert car sinon ils ne sauront plus où aller", avertit Philippe Brachot.
"Tous les ans, on a des inscriptions"
C'est dans ce contexte incertain, avec en toile de fond une lutte pour le maintien de la structure en l'état, que 1 500 à 2 000 personnes sont attendues à Deaux ce week-end. "Si on a la chance d'avoir une météo correcte, ça peut faire une jolie sortie", promet le président de l'aéroclub, qui annonce la présence sur le tarmac de "quelques avions anciens d'exception" pendant deux jours.
Au sol, les quatre appareils du club, deux DR-400 de chez Robin, un PA-28 de chez Piper et un Cessna, seront à contempler. Mais ces deux journées sont aussi l’occasion pour le grand public de tenter l’expérience du vol et/ou du pilotage. Les pilotes de l’aéroclub se chargeront eux-mêmes de répondre à la demande de baptêmes et de vols d’initiation. Ces deux activités payantes (voir ci-dessous) pourraient - Philippe Brachot y compte bien - susciter des vocations. "Tous les ans, on a des inscriptions à l'issue des portes ouvertes et certains deviennent pilotes ou mécaniciens dans des structures aéronautiques par la suite", assure le dernier cité.
Entrée gratuite. Tarifs : 120 € pour un baptême, 150 € pour un vol d’initiation. Les inscriptions se font sur place ou en amont via l'aéroclub (04 66 83 56 18 ou au 06 81 21 07 28). Foodtruck présent sur site et vente de boissons assurée.