ÉDITORIAL Des places de stationnement payantes, des rues désertes à l'horizon
Stationner dans le centre-ville de Nîmes est devenu une véritable galère. La Ville n'a pas l'intention de rendre la vie plus facile aux conducteurs et va même étendre le périmètre du stationnement payant sur les espaces entre les avenues Jean-Jaurès et Georges-Pompidou.
La loi de Modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles (MAPTAM) a acté au 1er janvier 2018 la décentralisation et la dépénalisation du stationnement payant. Certaines communes comme Nîmes se sont engouffrées dans la brèche. Et sous l'égide de la SPL Agate, présidé par Julien Plantier, le premier adjoint, la Ville s'en met plein les poches. Au moins deux millions d'euros par an. Et ce n'est pas près de s'arrêter avec l'extension des périmètres dans le cœur de ville des places gratuites vers les places payantes. Prochainement, ce sont les rues entre les avenues Jean-Jaurès et Georges-Pompidou qui vont être marquées au fer rouge. Désormais, il faudra s'acquitter de plusieurs euros pour stationner. Que les touristes paient pour visiter Nîmes et sa romanité, c'est bien normal. Que les Nîmois soient sanctionnés pour venir travailler et faire leurs emplettes, en pleine crise économique et inflationniste c'est pousser le bouchon un peu trop loin. Et tout cela devient même de plus en plus injuste. D'abord, pour les résidents qui doivent prendre un abonnement mensuel de 20 euros ou payer 150 euros pour une année. Un nouvel impôt déguisé. Pour les travailleurs du centre-ville, c'est carrément 45 euros par mois. Et encore, ce ne sont pas toutes les activités professionnelles qui peuvent y prétendre. Pris en charge à moitié par les entreprises qui jouent le jeu certes, mais ces dernières paient déjà la fameuse taxe transport à l'Agglomération. Alors comment faire ? Laisser mourir le centre-ville ? Si la mairie ne veut plus aucun commerce ni aucune activité en ville, elle est dans la bonne dynamique. Il suffit d'ailleurs de voir le nombre de rideaux fermés ou de commerces de bouche rapides qui s'installent un peu partout dans les artères. Normal, ce sont les dernières à faire manger nos jeunes le midi et à faire de sacrés bénéfices. Pas sûr d'ailleurs que ce soit avec la meilleure recette... Seule bonne nouvelle de toute cette histoire, en 2025, avec l'arrivée de la ZFE (zones à faibles émissions), interdisant l'accès aux villes des voitures les plus polluantes, il devrait y avoir un paquet de places payantes disponibles à Nîmes... Mais qui acceptera encore de payer le prix fort pour des rues désertes ?