Alors qu'il avait délibérément braqué la lumière sur "les richesses du Gard" l'an dernier en pleine pandémie, le salon Miam, 29e du nom, fait la part belle à la Sicile jusqu'à lundi. Inauguré ce vendredi matin, l'évènement semble toujours faire recette à en croire le parking bondé du parc des expositions de Méjannes-les-Alès, communément baptisé le Capra.

Rhum arrangé des îles, cidre breton, charcuterie corse, miel des ruchers de l’Uzège, taureau de Camargue, pélardons des Cévennes, on trouve de tout sur ce salon où les spécialités locales côtoient celles d'ailleurs. De là à voler la vedette au clan des Siciliens ? Car s'ils sont idéalement positionnés à l'entrée du parc, une fois passé le chapiteau extérieur, leurs stands n'en restent pas moins rares. Leur nombre tient même sur les doigts d'une main.

Mais, fier comme un Italien, le Sicilien sait se faire remarquer. D'abord en faisant flotter un peu partout dans les allées son drapeau rouge et jaune frappé en son centre du symbole de la Trinacria. Et puis en parlant fort et avec les mains (ce n'est pas une légende) pour présenter ses savoureuses spécialités tout en arborant un large sourire qui appâte le client. À l'image de celui de Salvatore Dominuco et de Mariana que l'on vous propose de découvrir.

Son stand n'est pas le plus grand du salon, mais le petit espace de 2 mètres sur 2 qui lui a été réservé lui convient amplement. Car Salvatore Dominuco fait dans le production à taille humaine, lui qui s'est habitué à travailler "souvent tout seul". Propriétaire d'une ferme agricole à Serradifalco, dans la province de Caltanissetta, au coeur de la Sicile, il assure la production et la vente d'une huile d'olive extra-vierge, non filtrée, "pressée à froid 24 heures après la récolte". Ce quadragénaire sicilien décrit une huile d'olive plus "forte" en goût que celles que nous connaissons en France. "Elle est intense et savoureuse grâce au soleil et au fait que je cueille les olives directement sur l'arbre sans attendre qu'elles tombent", justifie l'exploitant agricole, mêlant français, italien et anglais. "Je ne parle pas très bien français, mais mes produits parlent pour moi", sourit le dernier nommé, qui a aussi bâti son "succès" sur la vente d'origan et d'amandes naturelles. Pour sa première fois au Miam et dans le sud de la France, moins de 24 heures après le début du salon, l'Italien se dit "très heureux" et est sujet à "une forte demande". 

L'histoire ne dit pas s'ils ont covoituré (on ne leur a tout simplement pas posé la question), mais Mariana, comme Salvatore, a aussi fait le voyage jusqu'à Alès depuis Serradifalco. Cheffe d'une entreprise familiale qu'elle dirige avec son mari Giuseppe, la jeune femme jouit quant à elle d'une immense surface de vente idéalement située face à l'entrée principale du salon. Avec un accent qui sent bon les vacances, elle n'a guère besoin d'haranguer la foule qui se masse autour de son stand débordant de spécialités siciliennes alléchantes. L'entreprise s'appelle "Newsicilmacel", pour une raison bien précise. "Macello, chez nous ça veut dire "abattoir". Et ma famille a plusieurs abattoirs en Sicile", détaille celle qui est aussi à la tête d'un élevage de cochons noirs, de chèvres et d'un cheptel de brebis. Charcuterie, fromage et arancinis, des boulettes de riz farcies, sont les stars du stand. Mais ce vendredi, le jambon affiné au vinaigre balsamique a fait des ravages. "Les gens en raffolent", rapporte la cheffe d'entreprise, qui fait aussi son "beurre" avec le panettone artisanal et le cannoli (biscuit croustillant fourré à la ricotta). Habituée du Miam, un évènement qu'elle "coche chaque année" sur son calendrier, Mariana savoure les retrouvailles avec ses clients "fidèles".