Pas de doute, Charly Bourgois a la fibre ! Une énergie débordante et aucun mal à trouver ses mots lorsqu'il s'agit de parler d'un projet qui transpire la passion. "Famiglia", c'est le nom qu'il a donné à son tout nouveau restaurant. Le premier de sa jeune carrière, acquis avec l'aide de deux associés, Aurélien et Julien, qui sont avant tout des amis. "Depuis longtemps, on voulait monter un truc tous les trois", confie le jeune homme, passionné par les affaires.

C'est d'ailleurs à tout juste 21 ans que celui qui en a aujourd'hui dix de plus a donné vie à sa première entreprise spécialisée dans l'événementiel. Avant d'entreprendre en 2018 un virage le redirigeant vers la restauration. Avec un bac scientifique et des études de droit sur le CV, le Nîmois de naissance se fait la main dans plusieurs établissements réputés de la région (Le Cabanon à Anduze et le Napoléon à Nîmes notamment), avant de se spécialiser dans la réalisation et le service de cocktails.

"Le projet quand je me suis lancé dans la restauration, c'était d'ouvrir une affaire dans les 5 ans. On est à 4 ans et demi, donc l'objectif est rempli", savoure celui qui a grandi à Lédignan. S'il aime l'aventure et semble avoir le goût du risque, Charly Bourgois a misé sur un lieu rassurant en rachetant le restaurant Milano où il a été employé pendant plus d'un an. "Aurélien s'est marié au Milano l'an dernier, et j'ai rencontré Julien ici lorsque j'y travaillais. On a tous les trois une affection particulière pour ce resto'", confirme l'entrepreneur. 

"Famiglia", un nom qui sent bon l'Italie, choisi avec une forme d'évidence. "C'est les valeurs familiales. Les amis, c'est la famille qu'on choisit, qui peut avoir autant, voire plus d'importance que celle du sang", commente le Lédignanais. S'il ne s'inventera pas des origines italiennes pour légitimer sa démarche, celui qui assure le service et le bar depuis l'ouverture du restaurant ce mardi 21 février a une affection particulière pour la Botte et sa gastronomie. 

"Je suis tombé dans les pâtes quand j'étais petit", se marre le barman, qui promet que les siennes seront faites "maison". Famigilia a pris ses quartiers au n°30 de la rue Florian, tout près de la place de la Libération. Et on ne peut pas franchement dire qu'il s'agisse d'une artère passante. Là aussi, Charly Bourgois a une explication : "Ce n'est pas dérangeant de ne pas être sur un grand axe quand on fait de belles choses. C'est une petite affaire coquette. Je veux qu'on vienne pour moi et ce qu'on propose. Que le bouche à oreille fasse son effet."

"On vise le professionnel"

Si 26 couverts peuvent être dressés en salle, ainsi qu'une douzaine en terrasse, la discrétion sera également de mise pour les futurs clients de la deuxième salle, pour l'instant dissimulée par un rideau. "Elle accueillera une vingtaine de couverts privatifs dédiés aux professionnels qui voudront se rencontrer et faire des affaires en toute discrétion. Je pense que c'est le genre de lieu qui manque sur Alès", analyse le dynamique trentenaire, qui espère son ouverture avant l'été. 

Moins d'une semaine après son inauguration, l'établissement fait le plein à chaque service. Malgré une offre déjà étoffée en matière de gastronomie italienne dans la capitale des Cévennes, Famiglia tentera de tirer son épingle du jeu en soumettant une cuisine "plutôt fine", sans assaisonner les clients. "Je ne voulais surtout pas des tarifs exorbitants malgré la qualité des produits. Il faut être prêt à réduire les marges pour que les clients puissent goûter des plats qui me tiennent vraiment à cœur", revendique le cogérant.

Ainsi, il faudra compter 27€ pour s'offrir le menu unique (*) en soirée (entrée + plat + dessert), auquel s'ajoute la formule du midi (plat du jour : 13€, entrée + plat : 16€, entrée + plat + dessert : 19€). Cette semaine, c'est pâtes maison et sa sauce gorgonzola, panna cotta en dessert. "On vise le professionnel. Celui qui travaille et n'a qu'une heure entre midi et deux pour manger", annonce Charly Bourgois.

Une carte des vins 100% italienne et des produits frais fournis par Giuseppe Castronovo, connu pour son stand de spécialités siciliennes aux halles de l'Abbaye, font l'essence du restaurant, lequel s'efforcera de proposer une carte saisonnière bimensuelle. Travail dans la meule de parmesan à la vue du client et nouveau cocktail chaque semaine figurent aussi au rang des promesses. 

Après Alès, l'ambitieux trio d'associés a de la suite dans les idées, et envisage déjà l'ouverture d'un second restaurant "Famiglia" à Nîmes. "On est jeunes et on a faim !", clame Charly Bourgois, qui "pense aussi à Avignon et Montpellier". Avant d'ajouter, en guise d'habile conclusion : "Mais on restera toujours à taille humaine. Je ne veux pas faire dans l'abattage. Ça doit rester convivial, que les clients habitués aient l'impression de revenir à la maison. Qu'ils sentent la passion. Elle est primordiale ! On passe trop de temps au boulot pour y aller à reculons."

(*) Velouté d'ail ; tatin d'artichaut et échalottes confites sauce au vin rouge italien ; canelloni maison épinards, ricotta, noix et pignons, coulis de roquette ; milanaise aux câpres, oeuf dur râpé et huile d'olive, purée à l'ail noir ; carbonara de pasta maison à l'eau de cuisson, jaune d'oeuf et parmesan dans la tomme, autant de mets à la carte du moment.