"Cette conférence de presse a presque des allures de rentrée. Que celle-ci soit liée au développement économique est à mes yeux un bon signal dans l’époque que nous traversons", a enclenché Christophe Rivenq ce mardi 29 août en fin de matinée, dans la salle Odyssée du Hup, théâtre du lancement de la 11e édition d'Alès Audace. Un concours économique - "le premier du genre à l'époque" - lancé par les élus locaux en 2012 dans l'optique de soutenir les initiatives audacieuses. 

Onze ans plus tard, près de 100 projets ont été assistés, dotés au total à hauteur de plus de 1,1 M€. Parmi eux, 85% sont toujours en vie. "Ça veut dire que le jury a fait les bons choix", constate le président d'Alès Agglomération, convaincu par le fait qu'une "vraie dynamique économique" existe sur ce bassin, fraîchement labellisé territoire d'industrie France 2030. Depuis ce lundi 28 août, la 11e édition d'Alès Audace "a déjà un peu démarré" n'a pas manqué d'indiquer Annick Le Lan, directrice de l'agence de développement économique Alès Myriapolis. 

En effet, les candidats ont tout le loisir de retirer leur dossier de candidature jusqu’au 15 octobre prochain. Après quoi, les auditions des candidats finalistes auront lieu entre le 6 et le 14 novembre. Le vote du public s'ouvrira alors le 27 novembre pour se clôre le 3 décembre, deux jours avant la remise des prix du 5 décembre dans un lieu qui reste à déterminer. "On aime bien changer", a justifié Christophe Rivenq, en témoigne le passage du parc de la Tour Vieille au Cinéplanet de 2021 à 2022. 

En plus du concours général auquel ils peuvent s'attaquer librement, les candidats de la 11e édition peuvent opter pour le traditionnel défi annexe, lequel s'efforce toujours de "répondre à l'actualité". Ainsi, après les défis "terroir", "numérique" et "culture", entre autres, les audacieux sont soumis à l'épreuve du "défi climat" s'inscrivant dans les enjeux d'adaptation de l'économie au changement climatique.

Les candidats sont ainsi invités à présenter des projets relatifs à la sobriété énergétique, la gestion de la ressource en eau, les solutions techniques pour limiter les impacts environnementaux, permettre la décarbonation de l’économie, ou liés à des actions favorables à l’économie circulaire, à l’industrie verte ou encore à la sécurité alimentaire. Partenaire du concours depuis la première édition, l'IMT Mines Alès, par le biais d'Anne Lichtenberger, adjointe à la directrice, voit d'un regard "particulièrement positif" le choix de ce défi.

"Avec le climat, on est au cœur des activités et des enjeux de l’école", savoure la dernière citée. "L’économie circulaire, c’est quelque chose qu’on fait de plus en plus dans le cadre de l’enseignement. Ce défi, ce n’est pas de l’opportunisme, c’est vraiment un enjeu sociétal", a lui aussi fait apprécier Jean-Charles Bénézet, qui avait la particularité d'arborer à la fois la casquette d'enseignant de l'école d'ingénieurs et de vice-président du jury.

Un jury toujours présidé par Philippe Ribot, "enthousiaste chaque année à l’approche d’une nouvelle édition car c’est un concours important pour le territoire". À ses côtés, "sans production de richesses, il n’y a pas de territoire. Ça faisait partie des trois piliers que l’on souhaitait mettre en œuvre avec la culture et le sport", a enfoncé Max Roustan, maire d'Alès et président de la la Saem'Alès, partenaire historique du concours comme l'est le réseau Leader Alès.

En fin de conférence de presse, trois lauréats de la précédente édition ont été invités à témoigner à la "barre" des bénéfices du concours pour l'amorçage ou le développement de leurs activités respectives. "Ça nous a clairement boostés. On est au cœur de l’écosystème d’Alès. On est allé trois fois plus vite que prévu", a commencé Bruno Rousselet, grand vainqueur du concours général 2022 avec son épatant "Osmoz", projet de centre d'innovations de technologies de traitement des effluents industriels.

"Le concours nous a apporté de la visibilité", a complété un représentant de la startup Green4Cloud, cinquième l'an dernier, laquelle a aussi utilisé les fonds pour l'embauche d'un ingénieur recherche et développement en matière d’intelligence artificielle. "On a acheté des petits équipements pour la fabrication des prototypes. Ça nous aide à bien démarrer et faire les bons choix dès le début. Ça donne vraiment un élan, ça nous conforte et nous donne envie de continuer", a conclu élogieusement Nicolas Bargeton, troisième du dernier opus avec "Ceraneo" qui vise à réinventer la filtration dans le secteur agroalimentaire grâce à la production d’un filtre innovant.

Largement de quoi convaincre plusieurs dizaines de candidats de se lancer à corps perdu dans cette onzième édition, elle aussi dotée à hauteur de 130 000 euros. Une somme tôt ou tard réinjectée dans les entrailles d'un territoire qu'il convient désormais d'appeler le "Sud ingénieux".