GARD Élections CCI : « Partir d’un état des lieux pour faire des propositions », soutient Éric Giraudier
« Entreprendre pour le Gard ». C’est le nom du think tank (laboratoire d'idées) lancé par le tandem Francis Cabanat/ Eric Giraudier, en vue des élections consulaires d'octobre. L'objectif : partir de la réalité des entreprises pour proposer des solutions aux décideurs politiques. Interview …
ObjectifGard : Comment a été créé votre think tank ?
Eric Giraudier : Il y a un an et demi, nous avons réalisé les assises du développement économique. Le but était d’amener un regard académique, méthodique sur la réalité économique du territoire, loin des grands discours, qui portent souvent sur des choses convenues, dont on est pas sûr du tout.
Quel est l’objectif de cette initiative ?
Ce think tank réunit une cinquantaine de personnes, principalement des chefs d’entreprise. L’animateur, l’économiste Laurent Davezie, nous donne un éclairage sur la situation économique du Gard. À partir de données brutes, ce spécialiste fait un état des lieux et lance des pistes de réflexion. Un point de départ pour les chefs d’entreprise qui se feront force de propositions auprès des décideurs politiques, qu’ils soient locaux, départementaux ou régionaux. Ces propositions seront livrées en septembre.
Donc aujourd’hui, pas de propositions ?
Non. Le 11 mai au siège de la Fédération du bâtiment, nous avons restitué les premiers travaux du think tank, démarrés en octobre, autour de quatre thématiques : numérique, transition énergétique, développement économique et tourisme.
Quelle est la situation économique du Gard ?
Il y a eu une forte croissance, soutenue par une démographie positive, liée à une migration des personnes. Cela a participé à la création d’une économie résidentielle, c’est-à-dire une économie qui fait travailler les artisans, les commerçants… Seulement, cette dynamique démographique s’est arrêtée. Même si le solde migratoire continue à être positif, il ne suffit plus à tirer l’emploi. Les chefs d’entreprise doivent prendre le relais. C’est l’emploi privé et non public qui doit prendre relais de la croissance. Il faut en être conscient.
Le tourisme est l’un des secteurs d’activité les plus importants du Gard. Quel est votre constat ?
Globalement dans l’hôtellerie, nous avons une offre pas assez structurée et qui n’est pas dans les standards internationaux. Les touristes qui viennent à Nîmes, restent quelques heures. Ils ne vont pas forcément déjeuner et dormir sur place. Dans le Gard, la communication sur l’offre touristique est trop éparse, éparpillée à chaque office du tourisme. De plus, il n’y a pas de cohérence sur les transports en commun et les zones touristiques… Il faut vraiment un marketing territorial pour parler au plus grand nombre. Quand on regarde les sites les plus visités du Département, on s’aperçoit qu’Haribo et les Salins du Midi se lancent directement après les Arènes. Deux entreprises privées !
Concernant le développement numérique, quel est la situation ?
Les pouvoirs publics ont pris tardivement conscience de l’importance de la connexion haut débit. Nous avons encore trop de zones dont le débit est insuffisant pour pouvoir travailler. Pourtant, cela ne serait pas revenu très cher de mettre, dans chaque tranchée creusée, de la fibre optique. D’autres territoires l’ont fait. Par ailleurs, il faut trouver des moyens pour sensibiliser les entreprises à l’utilisation du numérique. Si elles ne l’utilisent pas, elles deviendront moins compétitives et l'on perdra de l’emploi.
Quelle est la prochaine étape de votre think thank ?
Les groupes de travail continuent à se réunir pour aller de plus en plus vers des propositions concrètes. Aujourd’hui, nous sommes dans une démarche analytique : qu’est-ce qui est possible de faire ou de ne pas faire ? Il nous faut partir d'un état des lieux pour faire des propositions. Des propositions qui seront livrées en septembre.
Propos recueillis par Coralie Mollaret