GARD RHODANIEN La CCI et l’ex-RSI mobilisés pour les entreprises touchées par les intempéries
C’est pour ces derniers que la Chambre de commerce et de l’industrie du Gard et la Caisse déléguée à la sécurité sociale des indépendants du Languedoc-Roussillon (l’ex RSI) se sont retroussé les manches au cours des dernières semaines.
« Être présent quand il y a des difficultés »
« Ça a été un travail d’équipe, souligne le président de la CCI Gard Eric Giraudier lors d’une conférence de presse vendredi à Goudargues. Notre rôle est d’accompagner les entreprises, les aider dans leur développement et être présent quand il y a des difficultés. » Concrètement, la CCI a dépêché du personnel sur place, dans les vallées de la Cèze et de l’Ardèche, pour recenser les entreprises sinistrées. « Nous en avons compté 21 sur 9 communes, des campings, des restaurants et des prestataires de loisirs, avec des montants de dégâts assez élevés », poursuit le président. Parmi ces entreprises, 12 relèvent de la Sécurité sociale des indépendants.
Pour elles, c’est la Commission d’action sociale de la structure qui entre en jeu. Une commission munie « d’un budget de 5,1 millions d’euros par an, qui aide 5 100 personnes chaque année », présente le président de la Commission Bernard Dagand. « La Commission a acté le principe d’une aide forfaitaire en fonction du statut social de l’entreprise, de 500 à 1 500 euros », note le sous-directeur de la Caisse déléguée à la Sécurité sociale des indépendants du Languedoc-Roussillon Pierre Pétigny. Une aide accessible facilement, via une procédure allégée, qui a permis « dès le 9 septembre, soit un mois après le sinistre, d’engager les premières indemnisations, poursuit Pierre Pétigny. Sur les 12 entreprises identifiées et contactées, 8 ont reçu le fonds d’urgence, ils sont sur les comptes, et 4 dossiers sont encore en cours de traitement. » En tout, une somme avoisinant les 18 000 euros sera versée.
« On se sent moins seul »
« Une démarche proactive » pour la Sécurité sociale des indépendants, qui compte aider les indépendants sinistrés « à passer un premier cap », sachant que les sinistrés qui ont bénéficié de l’aide d’urgence peuvent par la suite saisir la commission pour obtenir d’autres aides plus avant. Une réactivité saluée par le conseiller régional Fabrice Verdier, qui avait signé un rapport sur le RSI lorsqu’il était député, mais aussi par Franck Issartel, gérant du camping Saint-Michelet, à Goudargues. « On a dû gérer dans l’urgence et mettre tous les salariés à contribution pour repartir, car nous étions en pleine saison, se remémore le gérant. C’est la première fois que je me sens épaulé. » Franck Issartel a bénéficié de l’accompagnement de la CCI et de la Sécu des indépendants, et résume en une phrase la situation : « on se sent moins seul. »
Aujourd’hui, et malgré une trésorerie tendue, la faute à ces intempéries qui ont amputé une partie de la saison, Franck Issartel veut continuer à développer son entreprise : « agrandir le terrain pour un meilleur accueil et une montée en gamme, en sécurisant également une partie des emplacements hors zone inondable en cas d’aléa. » Pour agrandir et faire des travaux afin de passer de trois à quatre étoiles, il pourra bénéficier de l’aide de la Région Occitanie, comme l’a rappelé Fabrice Verdier. De quoi se sentir encore moins seul.
Thierry ALLARD
thierry.allard@objectifgard.com
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Entre les mailles du filet : les indépendants sinistrés du 9 août qui n’auraient pas été recensés peuvent encore bénéficier de l’aide. Il leur faut pour cela contacter la Sécurité sociale des indépendants par le biais de son site internet ou par téléphone au 3648 (prix d’un appel local).
Et la suite ? : la Caisse déléguée à la Sécurité sociale des indépendants est une caisse temporaire, qui a pris le relais du RSI d’ici au passage des indépendants au régime général en 2020, promis par le gouvernement. Au premier janvier 2019, les mandats des administrateurs actuels de la caisse prendront fin. Ils seront remplacés par des conseillers désignés. Bref, « on sait ce qu’on perd, on ne sait pas ce qu’on gagne », résume Eric Giraudier, de nombreuses questions restant à ce stade en suspens. Notamment celle de la poursuite de l’action sociale de la caisse.