GARD RHODANIEN Les candidats à la présidence de la CCI présentent leurs programmes
Le Collectif, qui regroupe les différentes associations d’entreprises et de commerçants du Gard rhodanien, a invité Éric Giraudier et Philippe Broche, candidats à la présidence de la CCI Gard, à présenter leurs programmes respectifs, jeudi soir à Laudun-l’Ardoise.
Environ 80 chefs d’entreprises ont répondu présent à l’invitation de l’association présidée par Pascal Morel, pour écouter les deux candidats dérouler leurs ambitions pour la Chambre de commerce, notamment pour le territoire du Gard rhodanien. Sur la délégation de Bagnols, Éric Giraudier estimera qu’elle « fonctionne très bien » et que la CCI « a une bonne répartition géographique. » Le président sortant en profitera pour adresser une petite pique à l’adresse de son challenger, qui préside la délégation de Bagnols, en estimant qu’il est « important que les élus locaux soient présents, qu’ils ne fassent pas la politique de la chaise vide pour pouvoir accompagner les entreprises. »
Philippe Broche proposera pour sa part de « démultiplier les moyens » de la délégation en augmentant ses effectifs pour anticiper notamment le projet de nouvel EPR de Tricastin, à proximité du Gard rhodanien, encore hypothétique mais largement soutenu par le tissu local. Le candidat présentera des chiffres pour appuyer son propos, arguant du fait que « Le Vigan, avec moins de 1 000 entreprises, a 3 équivalents temps plein, et Bagnols, avec plus de 8 000 entreprises, en compte 4,7, il y a manifestement un déséquilibre important. »
Plus tard, Philippe Broche proposera la « mise à disposition de personnel CCI pour l’organisation du BIG », le salon du business du Gard rhodanien qu’il veut élargir au Gard, là où Éric Giraudier veut « continuer, en trouvant l’équilibre, avec un objectif et une stratégie. »
La Maison de l’entreprise, sujet de discorde
Concernant la Maison de l’entreprise, sujet de discorde entre les deux candidats, Philippe Broche martèlera que selon lui, « la construction de ce siège social n’est pas nécessaire », avant de proposer de flécher les 12 millions d’euros budgétés « sur des moyens humains, techniques, notamment numériques plutôt que dans la pierre. » Philippe Broche veut faire avec ces moyens dans les aides aux entreprises et promet « une réorientation budgétaire. »
Éric Giraudier affirmera qu’une telle réorientation était « tout simplement illégale. Vous ne pouvez pas prendre de l’argent qui provient de ressources immobilières pour verser des aides aux entreprises(* et **). » Le président sortant de la CCI estimera ensuite que « les entreprises n’attendent pas qu’on leur donne des subsides mais des outils » avant de rappeler qu’il s’agissait « d’un projet de mandature sur lequel tout le monde s’est engagé, après certains trahissent leurs engagements, c’est leur choix. » Éric Giraudier précisera plus tard que dans ce projet « l’espace CCI est divisé par deux », le bâtiment accueillant le BIC Innov’Up, de la formation, du coworking, avec « des coûts de fonctionnement largement réduits. »
Éric Giraudier s’inscrira ensuite dans la continuité sur la transition énergétique, en poursuivant l’accompagnement de la Cleantech Vallée notamment, là où Philippe Broche proposera de flécher l’argent du Versement transport levé par l’Agglo du Gard rhodanien vers des bornes de recharge des véhicules électriques pour les entreprises. Idem pour l’accompagnement des commerces : Éric Giraudier rappellera que la CCI était « très présente », notamment via l’association Terre de commerces et ses actions. Philippe Broche dira vouloir mettre le paquet sur la numérisation des commerces, et soutenir l’installation de box qui permettront aux commerçants de mettre à dispositions les commandes issues des ventes en ligne.
Enfin, sur la formation, Éric Giraudier parlera bilan, avec le travail engagé avec « l’Éducation nationale, l’Université de Nîmes, le privé, le CNAM, les OPCO, et si on ne répondait pas aux demandes des entreprises, nous n’aurions pas fait + 50 % d’apprentis dans notre CFA en 5 ans. » Philippe Broche estimera pour sa part que la CCI devra « prendre son rôle dans la proposition et l’harmonisation des formations proposées » pour plus d’efficacité.
Les élections de la CCI se poursuivent jusqu’au 9 novembre.
Thierry ALLARD
thierry.allard@objectifgard.com
* Dans un communiqué, la liste Coeur Gardois conduite par Philippe Broche affirme que l’argument de l’illégalité porté par Éric Giraudier était une information « totalement fausse, et il serait grave que les entrepreneurs du Gard la prennent pour vérité durant cette période d’élections. Les revenus mobiliers et immobiliers peuvent être utilisés par la CCI comme bon lui semble dans le cadre de ses missions, y compris sous forme d'aides, sous réserve du respect des règles de la concurrence. Le Code du Commerce est sans ambiguïté sur ce point (articles L710-1 et R712-7). »
** MàJ 17h45 : Après publication de l'article, Éric Giraudier a réagi aux propos de la liste Coeur Gardois : « Je maintiens qu'on ne peut pas vendre le siège de la CCI et faire autre chose du produit de cette vente que de le mettre dans de l'immobilier, c'est défini par notre tutelle, le SGAR (le Secrétaire général pour les affaires régionales, qui dépend de la préfecture de région, ndlr). Pour chaque vente nous devons demander l'autorisation à notre tutelle, et cette autorisation est accordée à une seule condition, que le produit de la vente serve uniquement au patrimoine immobilier. »