Publié il y a 2 jours - Mise à jour le 28.06.2024 - Gil Lorfèvre - 3 min  - vu 369 fois

NÎMES La Maison de l’entreprise, une passerelle vers le modernisme architectural

Avec ces deux nouveaux bâtiments, la CCI du Gard a opté pour une construction durable répondant aux enjeux environnementaux.

Si tout va bien, la Maison de l’entreprise devrait être livrée au tout début de l’année 2025. Constitué de deux bâtiments situés côte à côte le long du boulevard Salvador-Allende face au parc Georges-Besse à Nîmes, ce nouveau siège consulaire regroupera l’ensemble des services dédiés aux entreprises, à la formation et à l’innovation. Cette construction qui répond à des hautes normes en matière environnementale et a été lauréate de l’appel Bâtiment NoWATT lancé par la Région et a reçu également le label BDO (Bâtiment durable Occitanie) niveau or et a bénéficié pour cela d’aides financières.

Un amphithéâtre de 280 places

« La clé de voûte de ce projet est avant tout l’usage de ces bâtiments, explique Éric Giraudier, président de la CCI du Gard et initiateur du projet. Dans le bâtiment CCI, le plus grand des deux, on trouvera, entre autres, l’accueil du public, les bureaux de la CCI, Bic innovation, un laboratoire IA, un espace coworking, ou encore dix-sept salles de cours pour accueillir les élèves de l’école de commerce EGC aujourd’hui installée sur le site de l’Eerie et pour laquelle nous payons un loyer. »

Le bâtiment situé juste en face, de plus petite taille, baptisé Campus CCI – et qui initialement devait abriter l’UPE 30 - devrait, quant à lui, dès le mois de mars accueillir les élèves de BTS jusqu’à présent hébergés dans les locaux du lycée de la CCI situés avenue du Général-Leclerc. Ce campus nouvelle génération sera équipé notamment d’un amphithéâtre de 280 places assises disposées sur des gradins rétractables. « Un système modulable qui permet d’agencer, si nécessaire, en lieu et place une salle de réception de près de 300 m² », souligne Fabien Dorocq, vice-président de la CCI du Gard en charge de l’Industrie.

Une façade en résille blanche

Cette construction qui intègre la géothermie, des panneaux solaires et autres matériaux écologiques, et dont le chantier a débuté en février 2023, a été pensée par les agences d’architecture NM2A Architecture à Montpellier - porteur notamment du projet du nouveau collège de Remoulins primé aux XXIe Trophée nationaux de la construction - et Pascual architecte à Nîmes, accompagnées pour l’exécution d’AMG Architectes. « Sur le plan architectural, toute la difficulté était de proposer un projet qui n’était pas la simple juxtaposition de choix techniques, environnementaux ou fonctionnels mais au contraire permettait d’en faire une synthèse cohérente », indique Christophe Ramonatxo, le directeur de l’agence NM2A.

La signature architecturale de ces deux bâtiments, qui rappelons-le seront reliés entre eux par une passerelle, est la création d’une double façade constituée d’une résille en acier émaillé perforé venant envelopper le bâtiment comme une dentelle de protection, notamment les jours de grand soleil. « Cette façade blanche et miroitante constitue l’élément iconique, assurent les architectes. Elle est conçue pour donner une dimension sculpturale et minimaliste au projet, comme posé dans un écrin de verdure »

Des bâtiments sur pilotis

Fortement marqués par les contraintes hydrauliques du site, les bâtiments construits en zone inondable ont été réalisés sur pilotis, ce qui permet d’implanter sous le bâti des parkings et de préserver ainsi la perméabilité des sols. Dans le même temps, un bassin de rétention de près de 820 m3 a été creusé afin de compenser cette imperméabilisation.

Le chauffage, lui, fonctionne par géothermie de nappe en utilisant une pompe à chaleur. En l’absence de climatisation des locaux tertiaires, le rafraîchissement du bâtiment se fera grâce à la mise en place d’une sur-ventilation nocturne automatisée via des plafonds rayonnants avec notamment un échange direct avec l’eau de nappe et la généralisation de brasseurs d’air. « Il a été mis en place un système de récupération des eaux de pluies afin d’alimenter en eau des sanitaires. Cela représente un volume de 30m3 permettant d’assurer environ 50 % des besoins, indique l’architecte Anthony Pascual. En période de stress hydrique pour les plantes, l’eau sera utilisée pour l’arrosage via un picage sur le réseau d’arrosage. »

Des façades en ossature bois

La sobriété énergétique des bâtiments voulue par les dirigeants consulaires se traduit également par une conception bioclimatique mêlant éclairage naturel, enveloppe thermique très performante et pas de recours à la climatisation. À cela s’ajoutent une construction en béton bas carbone, une isolation 100 % biosourcée en laine de bois et des façades de murs en ossature bois. C’est le cas notamment de la salle du conseil qui donne sur un imposant rooftop. Ces deux bâtiments, dont la surface totale est estimée à plus de 6 500 m², devraient abriter près de 800 personnes (élèves, enseignants et personnels administratifs). D’un coût de près de 17 M€ (HT), la future Maison de l’entreprise devrait être officiellement inaugurée au printemps 2025.

Gil Lorfèvre

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