Publié il y a 1 an - Mise à jour le 16.12.2022 - Thierry Allard - 3 min  - vu 432 fois

VINS Inter Rhône présente un plan « hors norme » pour la vallée du Rhône

Le président d'Inter Rhône Philippe Pellaton

- Photo : Inter Rhône

Douze millions d’euros sur quatre ans pour commencer, et une nouvelle stratégie : c’est peu dire que le plan présenté ce jeudi matin par le président de l’interprofession de la vallée du Rhône Inter Rhône, Philippe Pellaton, est ambitieux.

L’idée étant de « donner des perspectives » avec un plan « ambitieux avec un grand a, qui se veut hors norme et vient s’additionner en complément de ce qu’on fait », développe Philippe Pellaton. Le but est de donner des perspectives jusqu’à 2035, avec une première phase entre 2023 et 2026. Côté business plan, « on se projette et on prend quelques risques », avance le président de l’interprofession. Avant de regarder devant, un coup d’oeil dans le rétroviseur, avec sur les dix dernières années une perte en volume de 500 000 hectolitres environ, mais une hausse en valeur de 200 millions d’euros en chiffre d’affaires.

La preuve que la stratégie de « prémiumisation » défendue par Inter Rhône depuis des années « a réussi », commente le Laudunois. Quand on regarde dans le détail, les vins blancs progressent pendant que les rosés stagnent et que les rouges régressent, en volumes tout du moins, du fait des nombreux aléas climatiques notamment. Une fois le constat posé, le plan d’Inter Rhône prévoit de « retrouver les volumes » en tutoyant les 3 millions d’hectolitres à l’horizon 2035, contre 2,5 millions aujourd’hui. « Nous allons grignoter quelques parts de marché », avance Philippe Pellaton, tout en excluant d’étendre le vignoble.

Au contraire, l’idée est de faire mieux avec l’existant, en poursuivant la restructuration des parcelles pour gagner en productivité. « Nous en sommes à 38 hectolitres par hectare, c’est relativement faible », pose-t-il, avec dans l’idée de hisser la barre à 48 hectolitres par hectare. Le business plan prévoit aussi de poursuivre la diversification des couleurs d’un vignoble encore majoritairement tourné vers le rouge en doublant les volumes sur les blancs, en augmentant de 20 % ceux des rosés et en maintenant peu ou prou les volumes des rouges. Pour aider à la commercialisation de ces vins moins connus que les rouges, Inter Rhône a travaillé à élaborer des profils de vins, « pour pouvoir dire : ‘les blancs et les rosés de la vallée du Rhône, c’est ça », note le président d’Inter Rhône.

Inter Rhône mise sur l’export

Autre ambition du plan, développer l’export. À ce stade, 34 % des vins de la vallée du Rhône sont vendus à l’étranger, l’idée est de passer à 50 % des volumes à l’échéance 2035. Pour y parvenir, les vins de la vallée du Rhône utiliseront une marque ombrelle sur le grand export, avec comme cibles principales les États-Unis, le Canada et la Chine, et deux pays « à défricher », selon les termes de Philippe Pellaton, la Corée-du-Sud et Singapour. « Sur ces pays on aura des mécaniques collectives, même s’il n’est pas simple de fédérer 23 appellations, c’est un long travail », ajoute-t-il. Pour revenir à la marque ombrelle, elle est dotée d’un nouveau logo, et d’un slogan : « Source de belles rencontres ». Elle servira notamment sur les actions thématiques sur les blancs et les rouges que va lancer l’interprofession, une petite révolution.

Pour mettre en oeuvre l’ensemble de ce plan, Inter Rhône met 1,7 million d’euros de fonds propres sur la table chaque année, une somme issue « de nos réserves financières car on a moins consommé à cause du covid », précise Philippe Pellaton. Inter Rhône compte sur des aides de l’OCM, l’Organisation commune du marché vitivinicole pour monter à 3,08 millions d’euros par an. En tout, le plan représente « un budget supplémentaire de 12 millions d’euros sur quatre ans, un budget jamais mis en oeuvre sur un plan collectif », martèle Philippe Pellaton. Il faut bien ça pour, estime-t-il, « garantir le maintien des vignobles et des entreprises. »

Et aussi

Inter Rhône est la première interprofession labellisée RSE, pour Responsabilité sociétale des entreprises, au niveau « confirmé ». « Nous en sommes particulièrement fiers, on se devait de montrer l’exemple en mettant l’humain au coeur de la gouvernance », commente le président.

Thierry Allard

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