L'INTERVIEW Sylvain André : "Sur les écoles, faire confiance au pragmatisme et à l'intelligence des maires"

Sylvain André, président de l'association des maires ruraux du Gard, entre la préfète -et le commandant du groupement de gendarmerie du Gard, lors de l'assemblée générale de l'association, vendredi dernier, dans sa commune de Cendras
- (photo François Desmeures)Président de l'Association des maires ruraux du Gard, Sylvain André a répercuté la demande de moratoire formulée au niveau national par son association. Il dénonce l'impossibilité d'une concertation avec les services de l'Éducation nationale, tout en comprenant le besoin d'organisation réclamé par l'État.
Objectif Gard : Les services de l'Éducation nationale ont annoncé un certain nombre de fermetures de postes pour la rentrée 2023, qui concernent avant tout les communes rurales. Qu'en pensent les maires ruraux ?
Sylvain André : De mémoire, on est à 57 fermetures, pour 12 ouvertures, donc 45 en solde négatif. C'est considérable, on a rarement connu de tels chiffres. Ce qui revient des maires, du terrain, c'est le manque de concertation. Certains à qui on avait dit qu'ils ne seraient pas dans la liste et qui, finalement, y figurent... C'est une incompréhension. Et ça vient s'additionner, pour un certain nombre de maires qui ont assuré un projet de rénovation de leur école ou de leur classe, avec des sommes qui ne sont pas neutres pour nos petits villages. Quand on voit une classe fermer, c'est une catastrophe. De plus, quand on a trois classes de vingt élèves, on peut vous en fermer une. Mais, du coup, ça fait une classe de trente, ce qui est beaucoup pour enseigner. Qu'on en ferme une quand il y en a six ou huit, ça n'a pas le même impact. Dans le cadre de l'Agenda rural n°2, des propositions sur la ruralité - plus intéressantes en termes de seuils - doivent sortir.
C'est-à-dire, un assouplissement des seuils ? Une pondération en fonction de l'éloignement ?
Un assouplissement des seuils dans le secteur rural, c'est ce qui nous a été dit par le Gouvernement. Mais l'agenda rural n°2 n'est toujours pas sorti. Et ce qui manque, fondamentalement, c'est de la concertation.
Ce samedi, pour votre assemblée générale, la préfète du Gard, en entendant le mot "moratoire", a répondu "convention". Qu'est-ce que ça signifie ?
Si j'ai bien compris, elle veut dire qu'il faut arrêter de dire "on arrête les fermetures, point". Mais ce n'est pas notre discours : on dit juste, on arrête les fermetures jusqu'à ce que sorte l'agenda rural sorte et qu'on voie les propositions concrètes du Gouvernement sur les spécificités de la ruralité. La préfète dit que seule cette partie-là a été retenue. Mais c'est en attendant du concret. Il faut aussi entendre les maires, qui ont réalisé des investissements colossaux et voient leur(s) école(s) fermer. Et puis, tout ceci s'additionne avec le recul de l'ensemble des services publics. Voir une classe fermer, c'est aussi un service public qui recule et ça alimente le sentiment d'abandon des communes rurales. On a l'impression, des fois, d'être un territoire de la République de seconde zone.
La préfète a également parlé d'organisation et de regroupements pédagogiques, plutôt que d'écoles communales. Est-ce facile à accepter, pour un maire de village, d'abandonner certains bâtiments ?
Ça peut se faire, mais je crois - que ce site dans le regroupement de commune ou pédagogique - que ça dépend de la bonne volonté de chaque commune et quand les maires trouvent ça pertinent. Quand on veut obliger des périmètres de RPI (regroupement pédagogique intercommunal, NDLR), comme on a obligé des périmètres d'intercommunalité, ça ne marche mal ou il faut longtemps pour que ça fonctionne. Je pense qu'il faut faire confiance au pragmatisme et à l'intelligence des maires, s'ils considèrent qu'il faut garder une école en proximité, pour différentes raisons. Défendre son école, c'est aussi défendre l'attractivité de son village, d'autant plus quand il y a de moins en moins de commerces. Surtout que, depuis le covid, il y a un retour vers la ruralité, une volonté d'y revenir. Et s'il y avait plus de service public, on est convaincus qu'on se retrouverait avec plus de monde parce qu'il y a une vraie demande des gens.
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