Publié il y a 1 an - Mise à jour le 17.03.2023 - Marie Meunier - 3 min  - vu 1073 fois

FONTARÈCHES Un projet de parc photovoltaïque de 92 hectares suscite des réserves

parc photovoltaïque panneaux solaire

Ce projet de parc photovoltaïque est prévu à Fontarèches, au lieudit du Mattas. 

- photo d'illustration / Marie Meunier

Lors du dernier conseil communautaire, les élus du Pays d'Uzès ont débattu sur le rapport d'orientations budgétaires mais également sur un autre sujet : un projet de production d'électricité d'origine solaire photovoltaïque sur le lieudit du Mattas à Fontarèches. 

La délibération n'a pas fait l'unanimité au sein de l'assemblée avec trois votes contre et neuf abstentions. Il s'agissait d'émettre un avis favorable de principe au projet de parc photovoltaïque et de "soutenir la société Parc solaire du Mattas (filiale de la société Voltalia, NDLR) pour réaliser et finaliser toutes les études et autorisations nécessaires". Si le projet se réalisait, le parc solaire aurait une production installée de 113 MWc sur une surface d'emprise d'environ 92 hectares au sol. 

Christian Petit, vice-président délégué à l'Urbanisme à la CCPU, a rappelé que l'intercommunalité souhaitait "accompagner le développement de projets vertueux et pertinents à base d'énergies renouvelables." "Pertinent", ce n'est pas le premier mot qui vient à Lydie Defos du Rau. L'élue uzétienne a voté contre et déplore : "La transition énergétique nécessite des compromis. Mais ce projet n’est pas de l’ordre du compromis. D’abord de par son ampleur inédite en Occitanie. Mais aussi car il porte sur un espace boisé." Elle estime qu'il vaudrait mieux bâtir au préalable une stratégie territoriale sur les énergies renouvelables "avant toute décision sur ce projet". 

"Si ce parc photovoltaïque n'est pas suffisamment écologique, on pourra installer une centrale nucléaire ?"

Elle s'étonne aussi que ce projet de presque 100 hectares soit soutenu alors "que le SCoT (Schéma de cohérence territoriale) fixe à 180 hectares la capacité d'énergies renouvelables sur le territoire. Que reste-t-il comme potentiel aux autres communes ?" Guy Crespy (Sanilhac-Sagriès) trouve aussi que cette délibération, c'est "mettre la charrue avant les boeufs" et que "le projet est trop flou". Il poursuit : "Bien sûr je suis favorable aux énergies renouvelables, mais ce parc photovoltaïque a un impact considérable." D'autres élus ont émis des réserves et veulent un débat plus approfondi comme Bernard Rieu (Vallabrix), Xavier Gayte (La Capelle-et-Masmolène), Michel Lafont (Belvezet), Christophe Cavard (Uzès) ou encore Marie-Lise Gloanec (Aigaliers) qui rappelle que ce projet a été "retoqué par l'État sur la dimension environnementale en 2021."

Après plusieurs prises de paroles prudentes des élus, le maire de Fontarèches, Patrick Méjean, rassure : "Cet endroit, le Mattas, a été exploité pendant des siècles et a été rasé de façon blanche. C'est un terrain qui est très dégradé. Quand j'entends certains d'entre vous parler de bois, je souris doucement. Peut-être que si ce parc photovoltaïque n'est pas suffisamment écologique, on pourra installer une centrale nucléaire ?", ironise-t-il. Il atteste que "ce qui va être produit à cet endroit grâce au parc équivaudra à la consommation de la ville d'Alès". 

La SNCF intéressée par le projet

Le président de la CCPU, Fabrice Verdier, a assuré que la "part du gateau" du photovoltaïque ne serait pas mangée que par ce projet à Fontarèches mais que chaque commune pourrait en avoir une. Beaucoup veulent en avoir pour participer à la transition énergétique mais aussi parce que ça rapporte. Pour répondre à Lydie Defos du Rau, le président explique : "Ce qui a changé, c'est que la loi va permettre de faire sauter le verrou des SCoT sur cette question des hectares attribués. Le projet de Voltalia a aussi l'avantage de créer un poste source. Sans ça, les autres projets de photovoltaïque sur le territoire ne pourront pas voir le jour.

Face aux réticences des élus, Fabrice Verdier garantit que c'est juste une première étape, un accord de principe mais pas définitif : "le temps du contrat n'est pas venu, les négociations sont en cours." La collectivité aura le choix entre un partenariat public-privé ou de devenir acquéreur du foncier. Il précise : "Cette énergie qui sera produite sur le territoire intercommunal sera vendue à la SNCF, qui est intéressée par le projet. On va faire durer de façon durable nos trains."

Marie Meunier

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