GARD Coupures d'électricité, "l'ultime recours" auquel il faut tout de même se préparer
En partenariat avec RTE, le gestionnaire du réseau de transport d'électricité français et la société Enedis, la CleanTech Vallée a organisé une réunion d'informations en visioconférence, sur les différents scenarii élaborés en cas de déséquilibre entre la production et la consommation d'électricité.
Si la menace de coupures de courant "semble s'écarter", selon les propos tenus par le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, ce mercredi matin, la vigilance reste de mise et l'appel à la sobriété énergétique en vigueur. Un appel entendu par la population. Sur les quatre dernières semaines, la consommation d'électricité a reculé de 8,5 % en France, par rapport à la moyenne des années précédentes (2014-2019, hors crise sanitaire) sur la même période, selon les chiffres de RTE.
Si "la production d'électricité va au mieux", indique Sébastien Jibrayel, responsable des affaires publiques RTE Délégation Méditerranée, le contexte particulier de cet hiver génère un certain nombre d'incertitudes sur l'évolution de la situation. D'abord concernant l'approvisionnement en gaz en raison de la guerre en Ukraine, la disponibilité du parc nucléaire, le niveau des réserves hydrauliques pour les barrages, mais aussi du risque de hausse de la consommation en fonction des conditions météorologiques.
"Il n'y a pas de black-out prévu"
Dans ce contexte, les acteurs de transport et de distribution de l'électricité ont élaboré plusieurs scénarii en cas de déséquilibre entre la production et la consommation. Ils ont été présentés par Sébastien Jibrayel, à l'occasion d'une réunion intéractive organisée ce mercredi 4 janvier par la CleanTech Vallée basée à Aramon, à destination des entreprises et collectivités partenaires.
Le représentant de RTE a d'abord tenu à rassurer son auditoire : "Il n'y a pas de black-out prévu." En cas de baisse de production, figure en premier recours une réduction volontaire de consommation via le dispositif EcoWatt. Également invitée à cette réunion, Sylvaine Cazal, directrice territoriale du Gard chez Enedis a rappelé que "si chaque foyer en France éteint une ampoule, c'est la consommation d'une métropole comme Toulouse qui est économisée." De quoi rappeler que les éco-gestes peuvent s'appliquer au quotidien, pas seulement en situation d'urgence. Le chauffage est un autre des leviers d'action en matière d'économies d'énergie.
Ce que n'est pas un délestage
Ce n'est pas un réseau qui s'écroule : la situation reste sous contrôle. Ce n'est pas l'absence d'électricité, ni un rationnement pour tout le pays,. Ce n'est pas l'absence d'électricité sur une longue période.
La baisse de la tension de l'ordre de 5 % sur les réseaux de distribution est une autre des parades présentées ce mercredi. Et enfin, "en ultime recours", ont martelé les représentants de RTE et Enedis, les délestages seront mis en oeuvre. "Il s'agira alors de procéder à des coupures ciblées, anticipées, tournantes et maîtrisées", précise Sylvaine Cazal.
Techniquement, ces délestages d'une durée de deux heures maximum s'appliqueront sur les créneaux de pic de consommation, soit de 8h à 13h et de 18h à 20h, et sur des grappes de clients sur différents zonages définis à l'aide d'un algorithme. "La préfecture du Gard a défini une liste de sites prioritaires confidentielle mais dans laquelle figurent les hôpitaux et les infrastructures industrielles indispensables à la Défense nationale", souligne la directrice territoiriale du Gard chez Enedis.
Un dispositif de communication à partir de J-3
Si délestages il y a, les établissements scolaires ne seront quant à eux pas épargnés. Le ministre de l'Éducation nationale, Pape N'Diaye a indiqué qu'en cas de coupure d'électricité le matin, les écoles, collèges, ou encore les lycées, seront fermés et rouvriront en début d'après-midi. Enedis et RTE ont rappelé la mise en place d'un dispositif de communication par email, SMS et appels téléphoniques à partir de J-3, pour tous ses clients.
Tous, même les patients à hauts risques vitaux, également concernés. Ceux-là bénéficieront toutefois d'un service d’information particulier de la part du réseau de distribution électrique, avec notamment un numéro téléphonique dédié. Encore faut-il qu'ils soient connus des services de l'Agence régionale de Santé.