1 million de personnes dans les rues de Nîmes. Depuis plusieurs années, la municipalité a tendance à répéter ce chiffre sans avoir la certitude de sa véracité. Nîmes n'étant pas très loin de Marseille, ceci explique peut-être pourquoi balancer un chiffre rond et spectaculaire est accomodant... Sauf que pour cette Feria de Pentecôte 2023, la Ville ne devrait pas être très loin de la vérité. Depuis jeudi soir, les Nîmois et badauds ont envahi le coeur de la capitale du Gard pour faire la fête et se retrouver entre amis et en famille. Les différentes animations populaires organisées par la Mairie ont tenu leurs promesses. De la pégoulade jeudi soir au concert sur le parvis des Arènes avec le groupe légendaire Earth Wind & Fire dimanche soir où plus de 10 000 personnes se sont déplacées pour s'enjailler. Abrivado, toro piscine, traditionnelles joutes languedociennes dans le canal de la Fontaine, messe provencale, encierro à Saint-Césaire, défilés colorés tous azimuts, etc. À chaque fois, la foule compacte est heureuse d'être là. Il suffisait de voir les sourires dans le public familial. Les plus jeunes dans la rue Fresque rénovée avaient aussi de l'énergie à revendre. Il était bien difficile de la traverser sans se faire prendre par la main ou croiser le sourire d'un peuple nîmois rugissant de plaisir à danser et à chanter. Même son, même ambiance cette fois dans une grande avenue : le Victor Hugo. Partout, à chaque pas, de la musique dans les oreilles, de la joie de vivre l'instant présent. Enfin, dans les arènes, le spectacle fut inégal en fonction des jours, mais dans l'ensemble, il a été de bonne tenue. Mention spéciale dimanche soir pour Morante de la Puebla qui a quitté les arènes avec deux oreilles et l'admiration éternelle de toute l'aficion. Ces cartels de la Feria 2023 ont aussi été exceptionnels à un autre titre : le nombre de spectateurs présents dans les arènes particulièrement samedi et dimanche ! No hay billetes, c'est comme cela que l'on dit. En ces temps de danger pour les traditions locales et les corridas, notamment depuis l'automne dernier avec la proposition de loi du député Insoumis Aymeric Caron, voici la démonstration que la place de Nîmes reste une terre de résistance pour encore un bon bout de temps !