NÎMES EN FERIA Voilà, c’est fini…
Corrida de clôture d’El Capea pour la despedida française de Pablo Hermoso de Mendoza (silence et oreille) et de Victoriano del Rio pour Alejandro Talavante (silence et applaudissements) et Juan Ortega (applaudissements et oreille).
La despedida d’une légende est forcément un moment d’importance dans une vie taurine. On se rappelle toutes et tous un souvenir partagé lors d’une course de PHM. Il a révolutionné le rejon, il a montré à ses montures que tout était possible, le voilà en fin de carrière avec derrière lui un immense tapis rouge sur lequel il a gravi l’ensemble des marches pour atteindre le panthéon de la planète des toros.
Les toros d’El Capea (San Pelayo) ont fait leur présentation à Nîmes en corrida mixte avec PHM au cartel et e 2023, 21 toros furent lidiés. Ils ont laissé 28 oreilles et cinq queues sur le sable des arènes sans oublier le toro gracié le 16 août Guillermo Hermoso de Mendoza !
Mais pour l’instant, parlons des derniers duels du saint père. Devant une très belle entrée (près de 10 000), la médaille de la ville a été remise au centaure par l’adjoint à la tauromachie Frédéric Pastor. Daniel Jean Valade, autre élu nîmois, a égrainé au micro les trophées et grands moments du Navarrais à Nîmes. Avec son premier qu’il brinde immédiatement à Simon Casas, PHM écoutera le silence. Pas dans les meilleurs terrains et souvent à contretemps, le cavalier maestro semble heureux d’être ici et tente bien des choses mais rien n’y fait.
Et voilà, c’est fini. Aubert le chantait, Mendoza l’a vécu. Ici, il a tout fait, il a triomphé, il a soulevé les arènes et il s’est régalé. En ce jour de despedida française, Pablo Hermoso de Mendoza part la tête haute après avoir fait briller des milliers d’yeux et rêver au moins autant d’aficionados. PHM a révolutionné le rejon, que va-t-il se passé maintenant ? Nous n’y sommes pas encore et le maestro a passé la main à son fils, dynastie oblige ! En attendant la suite, le dernier toro de Mendoza à Nîmes perdra une petite oreille. Un trophée pour dire merci. Une reconnaissance qui ne mange pas de pain mais qui donne le sourire. Et voilà, c’est fini. Une page, un chapitre entier du livre taurin se ferme avec la despedida de Pablo Hermoso de Mendoza…
Les piétons étaient quant à eux opposés à une belle corrida de Victoriano del Rio. En tout cas quelques exemplaires présents aux corrals ont marqué les esprits en montrant de belles présentations. Avec près de 20 ans d’alternative au compteur, Talavante est une période faste de sa carrière de torero. Il écoutera lui aussi le silence à l’issue de son premier duel. Une tauromachie de plus en plus écrite à l’avance, des phases entières qui se répètent d’un paseo à l’autre. Où est passé l’inventif Talavante ? Encore un début de faena les genoux en terre et puis rien…
Sur le cinquième de la tarde, le natif de Badajoz assiste encore à une despedida. Après celle de Thomas Dufau aux dernières Vendanges, il revient pour ce jour fort en émotions. Quasi rien au capote et un nouveau début de faena… Les genoux vissés en terre ! Devant et derrière, le toro passe et repasse. Le torero se relève et perd les trastos à deux ou trois reprises. Après une belle voltereta, l’Espagnol ne tentera rien d’autre. Le toro n’est pas un tendre, disons que c’est un doux violent auquel il faut prêter la plus grande attention. Applaudissements.
Pour compléter le cartel, Juan Ortega. Les amateurs de romarin adorent la gestuelle du maestro quand il évolue à Séville mais à Nîmes il n’a pas encore prouvé grand-chose. On le dit artiste accompli, on veut le voir maestro efficient. Il fera mieux aujourd’hui que lors de ses derniers duels nîmois. Ortega aura droit à quelques légers applaudissements après avoir toréé son premier de chez Cortes. Quelques courtes séries, rien de fou mais tout était juste jusqu’à l’épée quasi bonne.
Dernier toro de feria et Juan Ortega s’apprête entrer en piste. Il coupera l’oreille qu’il attendait tant ! Là aussi pas grand-chose à voir si ce n’est un temple rare et une cadence de passes qu’il arrache au sixième de la tarde. Ortega fait l’effort de lever le bras en restant à pieds joints face au toro qui hélas ne tarde pas à se déliter. Ortega s’accroche et poursuit, doucement mais sûrement sous l’impulsion musicale de l’orchestre des arènes, Chicuelo II. Oreille.