NÎMES EN FERIA Les novillos plombent la fiesta
Novillada de Torrehandilla-Soberbina pour Nino Julian (vuelta et silence), Alejandro Chicharro (silence et silence) et Javier Zulueta (salut et salut).
Les novilladas sont toujours à voir ! Qu’il s’y passe de belles choses qui nous permettent de découvrir des profils attirants ou que l’on y voit la manière dont des jeunes en détresse s’en sorte, on ne s’y enquiquine jamais ! Bon pour cette fois…
Pourtant, la ganaderia du jour fait sa présentation en novillada ici. On connaît le fer porté par les toros de l’élevage depuis une douzaine d’années mais les Nîmois n’ont jamais vu les novillos de Torrehandilla-Soberbina. L’an dernier, trois lots furent fournis en novillada (18 têtes) et 13 oreilles furent coupées.
Le lot envoyé, magnifiquement dessiné, n’aura hélas tenu aucune des promesses qu’on espérait. Avec les trois jeunes du jour le public attendait de voir de belles choses. Nino Julian, le Nîmois chef de lidia, avait fort à faire face à ses deux compañeros de cartel. Il sera accueilli par les applaudissements du public, il invitera Chicharro et Zulueta à venir partager en piste le moment.
À 22 ans et après une saison assez pleine pour le jeune local, il s’agit de bien terminer le travail et de se projeter dans un hiver de préparation une année 2025 qui sera décisive pour lui. Nino fera une belle vuelta après avoir estoqué son novillo. La pétition était quasi majoritaire, il manquait quelques mouchoirs et le palco n’a pas voulu se précipiter. Nino se met le public dans la poche d’emblée avec de belles paires de banderilles Cependant, le Nîmois avait réalisé une faena de qualité allant dans des terrains compliqués avec vaillance et un joli sens de l’esthétisme. Une belle épée ne suffit pas à faire changer l’avis du président Tibérino.
Nino écoutera le silence pour son dernier duel. Encore une fois aux banderilles le jeune met le feu et montre que technique et célérité sont des alliées. C’est son novillo qui, sans aucun fond ni aucune transmission fait plonger l’ambiance… La mort n’aide pas le torero. Silence pour la dernière course de la temporada d’un Nino qu’il faudra revoir ici dès la prochaine Pentecôte !
Alejandro Chicharro a 21 ans. Le Madrilène a un an de circuit dans les pattes et ses chiffres sont excellents. Quatrième de l’escalafon l’année dernière, il a participé à 22 novilladas, et coupé 45 oreilles et une queue. Il écoutera, comme Nino, le silence. Déjà que son adversaire ne prêtait pas à l’éveil, le toreo de Chicharro, ronronnant comme un chat l’hiver devant la cheminée, fut sans doute contreproductif en ce dimanche matin. Pourtant en se passant le bicho dans le dos en début de faena les tendidos ont cru passer un moment épique… Que nenni !
Sur son second affrontement, le novillo de Chicharro se blesse aux antérieurs. Le choix est fait de le changer mais c’est l’ordre de la lidia complète qui va évoluer. Chicharro passera avec son sobrero en sixième position. Il touche ici le novillo le plus complet de la matinée, le plus brave et le plus noble. Celui qui offre un peu de charge et d’émotion mais le torero use et abuse de certaines séries obtenant le même résultat qu’avec son premier. Les gradins se sont bien vidés.
C’est un moins de 20 ans, un Sévillan, que nous avons pour finir cette course. Javier Zulueta est un torero des plus inspirés mais qui est encore vert. On sent cependant pour lui que l’avenir sera radieux. Ici, il saluera une première fois à l’issue de sa prestation devant un violent. Sorti en troisième position, ce novillo ne rassure personne… On sent, en bas comme en haut, des discussions enflammées se lancer sur la qualité du fer. Plutôt honorable sur sa main gauche, le jeune ne pourra rien faire d’autre.
Avant-dernier novillo de la matinée dominicale et ultime possibilité pour le novillero de triompher. Encore une foi salut pour Zulueta qui distille quelques belles séries trop vite enterrées par l’ennui que son opposant impose.
Les trois toreros sont à revoir mais réellement d’autres circonstances et surtout devant un autre bétail. Même le vent aura moins gêné…