ARLES Les agriculteurs déversent leur colère à Salon-de-Provence
Une nouvelle action coup de poing a été menée par les agriculteurs bucco-rhodaniens hier soir, devant les locaux de la Direction Départementale des Territoires et de la Mer à Salon-de-Provence.
La stratégie développée par les sections Bouches-du-Rhône de la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs depuis vendredi dernier, est de couvrir l'ensemble du territoire par des actions coup de poing. Ainsi après Tarascon et Châteaurenard, c'est à Salon-de-Provence, devant les locaux de la Direction Départementale des Territoires et de la Mer, que les agriculteurs ont exprimé leur colère.
"Nous ciblons toujours le volet administratif et représentation de l'État, parce que ce sont eux les décideurs, eux qui sont en train d'asphyxier l'agriculture. C'est donc à eux de redonner ses lettres de noblesse à notre métier", explique Jérôme Mazely, membre du bureau de la FNSEA 13. Parpaings, bétonnière de fortune, les agriculteurs avaient tout prévu pour monter un mur à l'entrée des locaux de la DDTM 13. Quatre camions ont ensuite vidé des bennes remplies de gravats, de végétaux et de tomates, sans obstruer l'accès au bâtiment voisin.
La prise de parole du président Emmanuel Macron n'a pas apaisé les esprits. "Qu'a-t-il dit ? Que la France ne signera pas l'accord du Mercosur "en l'état". Si c'est pour déplacer une virgule qui ne change rien au fond du problème, on n'aura rien gagné", s'agace le représentant de la FNSEA 13. "Il nous faut un veto, ça va trop loin, il faut cesser de mettre en péril notre agriculture", insiste Nicolas de Sambucy, secrétaire général adjoint du syndicat agricole et président du canton d'Arles.
Et au-delà du Mercosur, les agriculteurs rappellent à nouveau, faisant écho au mouvement enclenché en début d'année, leurs revendications : simplification administrative, juste rémunération de leur travail, suppression de certaines normes etc. "Depuis nos actions de janvier, on a changé de gouvernement mais on n'a toujours pas obtenu ce qu'on voulait, très simplement vivre dignement de notre travail", lâche Jean-Baptiste Bonfillon, 33 ans, secrétaire du syndicat des Jeunes Agriculteurs sur le canton de Salon-de-Provence. Ce producteur de foin de Crau, apiculteur et oléiculteur, petit-fils d'agriculteur, gagne un salaire "à peu près au niveau du Smic".
Et la suite ?
Les actions coup de poing vont se poursuivre, le 22 novembre à Trets, le 29 novembre sur Aix-en-Provence et la suite, sans préciser les dates, le Pays d'Aubagne, Istres ainsi que le Pays d'Arles à priori début décembre.