FAIT DU SOIR RN 113: réduire le trafic pour libérer Arles
À Arles, se tenait hier la deuxième réunion publique concernant le projet d’aménagement de la RN 113, actuellement axe de passage reliant deux portions d’autoroute. Un projet de contournement autoroutier est prévu, ce qui a poussé la Ville à revoir son aménagement des voiries pour “libérer le centre-ville d’Arles”.
“Il faut prouver que la RN 113 peut devenir un boulevard qui sert aux Arlésiens, et qu’il ne restera pas l’axe traversant qu’il est aujourd’hui”. Voilà le mot d’ordre du projet d’aménagement de la route nationale 113 (RN 113, qui relie Saint-Martin-de-Crau et Arles) qui occupe la mairie d’Arles depuis près de trois ans. La voie, qui permet à plus de 82 000 véhicules par jour de circuler, serait aujourd’hui un problème de sécurité, de santé et d’urbanisation, tant pour les Arlésiens que pour les usagers, souvent de passage.
Passer de 82 000 à 25 000 véhicules par jour
L’enjeu est de taille : réduire le trafic actuel à 25 000 véhicules par jour, et par la même occasion favoriser les mobilités douces et les transports en commun. Le contournement autoroutier, en projet pour remplacer la continuité routière entre les deux tronçons de l’A54 que représente la RN 113 aujourd’hui, sera primordial. Il permettrait, selon les calculs présentés hier lors d’une réunion publique, de dévier près de 46 000 véhicules par jour dès 2029, date à laquelle il devrait être achevé d’après le calendrier du projet.
Pourront alors commencer les tant attendus (plusieurs dizaines d’années si on en croit les participants à la réunion d'hier) travaux de réaménagement de la RN 113. Et ils sont nombreux, puisqu’ils s'accompagneront, outre les détournements et modifications de la voirie, de nombreux aménagements dans plusieurs quartiers arlésiens.
"Améliorer le centre ville"
Les papeteries Étienne, revalorisées en structure d’accueil culturelle et entrepreneuriale et en espaces verts, dont le chantier est déjà en cours. Le quartier de Barriol et celui de Fourchon devraient être complètement transformés, Trinquetaille abriterait un nouveau projet hôtelier, le marais de Beauchamps devrait être valorisé en poumon vert… Patrick de Carolis, maire d’Arles, annonce une vision du développement du centre-ville sur dix ans.
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On le disait, Arles compte bien profiter de ces aménagements pour faire la part belle aux modes de transports plus écologiques. Reconnaissant un service de transport en commun “peu fiable” aujourd’hui, de nombreuses solutions ont été proposées : création de voies de bus réservées pour fluidifier le trafic, zones piétonnes ou cyclables… Et surtout la création de deux parkings relais P&R de part et d’autre de la ville pour limiter le trafic interne.
Des inquiétudes plus que de l'opposition
Si peu d’opposition au projet s’est manifestée hier lors de la réunion - il a seulement été évoqué un manque important de communication sur le projet qui engendrerait “la lassitude grandissante” des habitants -, des inquiétudes semblent être bien prégnantes. Par où pourra-t-on passer ? Est-ce-que les Gardois qui travaillent de l’autre côté du Rhône ne traverseront tout de même pas Arles pour éviter de payer l’autoroute (malgré la gratuité prévue de la portion entre Arles et Saint-Martin-de-Crau) ? Est-ce que le trafic, vraisemblablement détourné vers la rue Guintoli, ne nuira pas aux habitants et usagers ?
Face à ces interrogations, Patrick de Carolis se veut rassurant : “Ce n’est pas un projet pour demain, on a le temps de peaufiner les choses. C’est un projet que l’on construira ensemble.” D’autres réunions publiques sont organisées par secteur jusqu'au 10 juillet, date de fin de la concertation publique : le 21 juin à 17h pour le secteur Chabourlet, le 27 juin à 17h30 pour le secteur Pont de Crau, et le 10 juillet à 17h45 pour les entreprises et les commerces.