BEAUCAIRE Pour Marine Le Pen, la visite d'Olivier Véran était "une provocation un peu puérile"
Le ministre du Renouveau démocratique et porte-parole du gouvernement Olivier Véran était à Beaucaire hier, à la veille du grand meeting de Marine Le Pen et Jordan Bardella marquant la rentrée politique du Rassemblement national, qui se tiendra cet après-midi aux arènes de la quatrième ville du Gard.
Une visite qui n’a pas plu, mais alors pas du tout, aux huiles du parti d’extrême droite. Il faut dire que les élus RN affirment n’avoir pas été prévenus, et le maire Julien Sanchez ne s’est pas privé de le dire au ministre. Et ce samedi matin, à la faveur d’une rencontre avec la presse locale et régionale à Avignon, où s’est tenue une « journée interparlementaire » pour donner aux députés RN la feuille de route à suivre pour les Européennes, Marine Le Pen a réagi.
La députée, ex-présidente du Rassemblement national, estime que « Ce type de comportement n’est pas au niveau de la part d’un ministre, c’est une provocation un peu puérile. Venir dans une ville sans prévenir le maire… je ne suis pas sûre qu’il en soit sorti grandi. » De son côté, Marine Le Pen joue la carte de la prise de hauteur, en affirmant qu’« on ne peut pas venir et faire comme si les élus RN n’existaient pas. Les élus sont les représentants de la population, donc c’est une sorte de déni de démocratie. Julien Sanchez s’est imposé, et il a eu raison. »
Marine Le Pen y voit des signes de « fébrilité » de la part du gouvernement qui, « comme l’ensemble des mouvements politiques, ne sait pas par quel bout prendre la lutte contre le RN. Tant que ceux qui sont au pouvoir ou y aspirent ne comprendront pas que tant qu’ils ne règleront pas les problèmes qu’ils ont eux-mêmes générés, ils feront monter l’alternative que représente le RN. Certains, comme François Ruffin, ont compris. » Nul doute que l’intéressé appréciera.
Et la finaliste de la dernière présidentielle d’enfoncer le clou : « au lieu de répondre au sérieux de la situation ils sont dans une guerre politicienne, électorale, qui apparaît superflue. Aujourd’hui, l’hypothèse de notre arrivée au pouvoir est crédible et dire : ‘le RN ils sont trop méchants’, c’est un argument de feignasses. »