Beaucaire est l'une des 150 étapes programmées dans le cadre de l'opération Place de l'Emploi initiée par France Travail avec les acteurs du réseau pour l’emploi, Cap Emploi et les Missions locales et les différents services publics pilotés par l’État, ainsi que les associations et collectivités locales. Donc sur la place Georges-Clémenceau, ce jeudi, 19 entreprises et services de Beaucaire et des alentours ont participé à ce dispositif, levier de proximité permettant aux uns de recruter, aux personnes à la recherche d'un emploi de connaître toutes les opportunités d'embauche sur le secteur. 

6 494 ont été invitées. "Ces personnes ne sont pas uniquement de Beaucaire, nous avons élargi à tout le Gard, précise Séverine Paris, directrice d'agence France Travail à Beaucaire. Elles ont été ciblées en fonction de leur profil et de leur projet professionnel. Le but, c'est d'aller vers les publics en difficulté, c'est pour cela que nous allons dans les quartiers prioritaires de la ville comme ici à Beaucaire." Un endroit parfait pour organiser un tel événement d'après Laurent Santolini, directeur de la Mission Locale Jeunes Rhône Argence : "Nous sommes dans le centre-ville, l'accès est facile, car l'un des premiers freins à l'emploi dans le secteur, c'est la mobilité." 

Place de l'Emploi est accessible à tous, quels que soient les curriculum vitae, le savoir-être prime. "Aujourd'hui, les entreprises recherchent des personnes motivées donc ça veut dire ponctuelles et assidues. Si elles n'ont pas les compétences, les recruteurs connaissent les aides et les mesures en place pour pouvoir les former", indique Séverine Paris. Un tournant qui s'est opéré il y a quelques années déjà, "qui permet de trouver de véritables talents, poursuit la directrice de France Travail à Beaucaire. Il faut savoir qu'en moyenne, un Français change entre 13 et 17 fois d'employeurs tout au long de sa carrière. Et il ne faut pas le voir comme des erreurs, mais un gain en compétences."

Kanjana, 43 ans, accompagnée par France Travail dans le cadre de la formation professionnelle ABC, repart "bredouille", un prospectus de l'association Booster 3.0 accroché à sa pochette. "Je n'ai pas trouvé ce que je cherchais, mais j'en profite quand même pour parler avec les gens, ça me permet d'améliorer mon français", s'amuse-t-elle. Kanjana a quitté la Thaïlande et rejoint la France en octobre 2018. Installée à Jonquières-Saint-Vincent, la quadragénaire a travaillé dans le secteur de l'aide à domicile. Au chômage depuis six mois, elle cherche un poste de coiffeuse, pour revenir à ses premières amours professionnels, même si son diplôme thaïlandais n'est pas reconnu en France.

Juste à côté d'elle Josselyn. Cette jeune femme de 28 ans, venue d'Équateur et domiciliée à Beaucaire depuis 2019, veut elle aussi trouver du travail, "dans le marketing digital ou le commerce". "Aujourd'hui, je travaille dans l'agriculture. Ça se passe bien, mais je voudrais faire autre chose, je suis très motivée, c'est pour ça que je participe à cette opération et je regarde régulièrement les offres d'emplois sur les applications." Son amie Colombienne, semble plus pessimiste mais pas résignée.  Avocate de formation, "ici mon diplôme ne vaut rien", souffle-t-elle. "Et les lois de toute façon ne sont pas les mêmes", intervient Josselyn. Ces trois drôles de dames, au sens le plus beau du terme, devront dans les prochaines semaines, trouver une entreprise pour un stage prévu dans leur formation.