ÇA NE TOURNE PAS ROND "La Farandole" à Fourques, l'un des ronds-points les moins chers de France
Le rond-point emblématique de Fourques, nommé "La Farandole" fait partie des ronds-points les moins chers de France en termes de décoration. Gilles Dumas, le maire du village n'en est pas peu fier, il a d'ailleurs signé le dessin de l'oeuvre.
Quoi de plus rond qu'une farandole ? Une roue, entre autres exemples. Non loin du pont suspendu, deux pneumatiques de tracteurs font office de giratoires. Les élus de Fourques ont tout de même de la suite dans les idées quand il s'agit d'aménager sans trop dépenser. C'est en suivant cette même logique que le dernier rond-point de ce village avant de franchir le Petit Rhône, direction Arles, a été créé. Cela remonte à une quinzaine d'années, tandis que la municipalité menait un projet d'extension. "Pour faire ce nouveau quartier, il nous fallait une entrée et une sortie. Mais l'État, puisqu'à l'époque la route était une nationale, avait refusé la sortie, ne souhaitant pas encombrer de sorties l'itinéraire prévu pour relier Marseille à Bordeaux", raconte Gilles Dumas, maire de Fourques depuis 1977.
Puis, cette route est devenue départementale. "Le premier lundi qui a suivi le déclassement des voies nationales en départementales, je me suis rendu dans les bureaux de la DDE (direction départementale de l'Équipement, NDLR) à Nîmes. Le projet global a finalement été accepté et c'est Jean Denat, conseiller général de Vauvert en charge des routes à l'époque, qui a eu l'excellente idée de faire un rond-point." Mais comment joindre l'utile à l'agréable sans investir trop de deniers publics ?
L'oeuvre de Léo Lelée ?
Plutôt que de poser des calculs sur une feuille de papier, le premier édile fourquésien a dessiné une farandole. Certains y voient l'oeuvre de l'artiste né à Chemazé en Mayenne le 13 décembre 1872 et décédé le 26 juin 1947 à Arles, Léopold Lelée, dit Léo Lelée. "Dès qu’on dessine des Arlésiennes forcément elles ressemblent à celles de Léo Lelée", se défend Gilles Dumas. Les siennes sont accompagnées d'hommes, fait assez rare chez Lelée.
Faite de tôle - le métal et la découpe au laser ont été offerts par une entreprise nîmoise - la sculpture a trouvé sa place sur le rond-point, au-dessus d'un socle de béton. "Ce rond-point n'a coûté que 1 500€, le prix du béton. Après tout a été réalisé par des bénévoles. Et même en entretien, il ne coûte rien", insiste le maire. Un moindre coût qui a valu à cet aménagement d'être cité parmi les ronds-points les moins chers de France par la DDE.
Symbole de la tradition provençale, cette farandole sur un rond-point attire de nombreux regards. Des demandes de reproduction de l'oeuvre ont été formulées, "un élu d'une commune en Normandie par exemple", se souvient le maire. Ses Arlésiennes sont également affichées sur un des murs d'une propriété privée à Port-Saint-Louis-du-Rhône, avec son autorisation.
Un rond-point en hommage à la romanité
D'autres ronds-points sont implantés aux quatre coins de la ville, surtout végétalisés. Mais reste encore un projet à mener : la décoration du rond-point située à l'entrée de la zone d'activité, à la croisée des directions de Nîmes, Beaucaire et Arles. "Les ronds-points témoignent de l’identité du territoire qu’ils desservent. Après les traditions provençales, je voudrais rendre hommage à la romanité avec des colonnes comme à Corynthe." Mais pour cela, il lui faudra d'abord trouver les financements, 10 000€ environ.