FAIT DU SOIR Allez ouste dehors les enfants ! Deux instits lancent une cagnotte
Déjà adeptes de l'École Dehors, Valérie Sanchez et Vanessa Gelot projettent un calendrier plus ambitieux au premier semestre 2025. Mais ces enseignantes de l'école La Moulinelle à Beaucaire ont besoin d'un petit coup de pouce.
Née au début des années 50 dans les pays scandinaves, l'École Dehors (re)gagne du terrain en France. Que l'on ne s'y trompe pas, ce dispositif n'a rien à voir avec les sorties loisirs, il s'agit-là de sortir de la salle de classe mais toujours de transmettre aux élèves les savoirs fondamentaux tout en explorant le monde extérieur. Bref, c'est enseigner mais autrement. Ce concept, Valérie Sanchez, enseignante à La Moulinelle, l'a expérimenté en 2020, lorsque le port du masque était obligatoire sur les bancs de l'école, entre autres. "Nous étions simplement sortis dans la cour, mais ça avait été tellement chouette", se souvient-elle.
"Chouette" au point de poursuivre l'aventure jusqu'à sortir de l'établissement une demi-journée par mois, et de partir à la découverte de quelques coins de nature environnants, accompagnée cette année de la classe de Vanessa Gelot. "Notre école classée en réseau d'éducation prioritaire est entourée de bâtiments. Faire l'École Dehors permet à nos élèves de voir autre chose", précise Valérie. Plongés dans ces espaces, les enfants apprennent, développent des savoirs, "souvent sans même s'en rendre compte". "Tout, autour de nous, nous permet de travailler les mathématiques, la conjugaison etc, insistent les enseignantes. En une demi-journée, on en fait beaucoup plus dehors que ce qu'on peut faire en classe. Et peu importe la météo, ils sont toujours partants." Les bienfaits sont multiples : "un espace de liberté, des situations spontanées sources d’apprentissage, une diversité d’interactions sociales, la découverte du monde à travers tous ses sens, le développement de son imagination, sa créativité, apprendre à gérer les risques..."
"Apprendre n'est pas une obligation"
La concentration n'est pas la même, l'attitude non plus. "Le rapport à l'adulte est différent, assure Valérie. Les discussions sont plus ouvertes." Comme elle, Vanessa a constaté un changement de comportement chez certains élèves, ceux généralement dissipés en classe. "Ils sont plus calmes dehors, s'intéressent à tout. Le cadre est moins anxiogène, apprendre n'est pas une obligation, ils sont au contraire demandeurs."
Depuis septembre, les deux instits ont organisé trois sessions d'École Dehors sur des demi-journées. Elles aimeraient passer à la vitesse supérieure et programmer cinq journées dans le courant du premier semestre 2025. Mais pour emmener les 50 élèves de CM2 sur les traces de l’Aqueduc de Nîmes - puisque tel est le thème choisi - le duo a besoin d'un coup de main, la mairie a déjà été sollicitée pour la Classe Découverte. Alors Valérie et Vanessa ont lancé une cagnotte sur la plateforme de financement participatif de l'Éducation nationale, "afin de payer les trajets en bus". Soit 2 500 euros pour les cinq journées avec au programme : la fontaine d’Eure à Uzès, le tunnel et le pont de Bornegre à Argilliers, le Pont du Gard, les tunnels de la Peyrotte et des Cantarelles à Sernhac et le castellum aquae et les Jardins de la Fontaine à Nîmes. La cagnotte est ouverte jusqu'au 2 décembre : cliquez ici pour y participer.