Bâtir un nouveau projet sur une commune est souvent, sinon toujours, une affaire de patience. Éric Trémoulet, qui a déposé ses cartons à l'hôtel de ville montfrinois en 2020, en a fait preuve. Mais ça y est, après un peu plus de trois ans de travail, le dossier phare de sa mandature est en passe de prendre corps : le futur groupe scolaire. Projet pour lequel la municipalité a reçu une cinquantaine de candidatures d'architectes.

C'est le cabinet Avant-propos de Cavaillon qui a été retenu. Cinq classes de maternelle et huit dédiées à l'élémentaire vont ainsi prendre place dans un écrin durable à ossature en bois remplie de paille de riz, équipé d'un chauffage géothermique et de panneaux photovoltaïques installés sur la toiture. "Je pense qu'avec ces panneaux, on pourra alimenter des bâtiments communaux sur un rayon de deux kilomètres, tels que la salle des fêtes Madeleine-Béjart ou les locaux des services municipaux", complète le maire. 

L'emplacement choisi pour ce nouvel établissement scolaire ? Une parcelle de 10 000 m2 située le long du chemin du Mourre de la Violette, là où se tenait un important marché de production agricole dans les années 60-70. Voisine de la crèche La Ruche enchantée créée en 2014 par la Communauté de communes du Pont du Gard et de l'établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) Les Oliviers. L'école maternelle sera située au rez-de-chaussée, avec le réfectoire ainsi que des cours végétalisées.

La création d'une rivière ludique, idée proposée par l'architecte, a particulièrement séduit la municipalité. Alimentée par l'eau de pluie récupérée, cette rivière coulera grâce à une manivelle actionnée par les enfants. Au-delà de l'aspect esthétique, "c'est toute la pédagogie que l'on va pouvoir faire autour de l'eau, de sa préservation, qui est important", explique Philippe Marchesi, premier adjoint montfrinois en charge de l'Urbanisme ainsi que de l'eau et de l'assainissement. L'école élémentaire sera, quant à elle, située à l'étage.  

Près de 300 élèves se retrouveront sur les bancs de ce groupe scolaire, pas cette année, pas l'année prochaine, mais à la rentrée du mois de septembre 2025 si le calendrier rédigé par l'équipe municipale est respecté. Et politiquement, à un an des municipales, il faut bien l'avouer, c'est malin ! La pose de la première pierre prévue dans le courant du mois d'avril 2024, n'est que la première brique d'un jeu de stratégie bien connu, puisque d'autres projets naîtront à la suite. 

L'école maternelle actuelle, installée dans une ancienne maison bourgeoise, sur le cours Bouchard, tout près des arènes et surtout plantée au beau milieu d'une zone inondable (aléa très fort), sera transformée en Maison des associations. La commune, qui compte une trentaine d'associations, en est pour le moment dépourvue. L'école élémentaire, avenue du Docteur Félix-Clément, située à plus de 500 mètres de la maternelle, est quant à elle vouée à devenir une maison médicale. "Nous travaillons déjà avec les professionnels médicaux et paramédicaux car ce genre de projet ne se fait pas du jour au lendemain, il faut savoir l'anticiper. Mais le secteur, avec une pharmacie à proximité, un kiné etc, est tout à fait pertinent", soulignent Éric Trémoulet et Philippe Marchesi. La commune compte actuellement quatre médecins généralistes.

D'une pierre trois coups, mais forcément, cela a un coût. 7 millions d'euros pour la création du groupe scolaire. Rappelons que le budget principal 2023 de la commune - 3 200 habitants - est de 8,7 M€. Alors bien sûr le premier édile montfrinois et son premier adjoint espèrent pouvoir compter sur des subventions. "Notre objectif est d'obtenir au moins 50%, ce qui nous permettrait de pouvoir assurer le projet que nous pensons être à la fois raisonnable et fonctionnel pour l'ensemble des composantes du groupe scolaire."