Ce projet est porté par des privés, la famille Guignard. Le père Roger et la mère Mireille, avaient dans les années 80 aménagé un garage automobile dans un ancien corps de ferme familial situé tout près de l'intersection entre l'avenue de Nîmes et celle de Beaucaire à Nîmes. Après des travaux d'extension en 90, un départ à la retraite du patriarche en 2012 et puis l'arrêt d'un bail de location professsionnel, les Guignard rejoints par leurs enfants, Laure et Jérôme, ont repensé l'avenir de cette bâtisse de 350 m2. Et cela en tenant compte d'une problématique sociétale et de santé publique : la désertification médicale en milieu rural. 

Des bleus de travail aux blouses blanches

À ce jour, Fourques, village gardois situé à la frontière bucco-rhodanienne, où vivent moins de 3 000 habitants, ne compte plus qu'un seul médecin dont le départ à la retraite est imminent, "dans deux ou trois ans tout au plus", estime Laure Guignard-Agrain. Alors les bleus de travail ont laissé place aux blouses blanches. Un projet mené progressivement et soutenu par la municipalité fourquésienne, avec d'abord l'accueil de la pharmacie laquelle a déménagé de ces anciens locaux plantés le long de la rue Basse, à sens unique. Un déménagement dans un espace de quelque 100 m2, accompagné de l'embauche de deux salariés ainsi que d'une apprentie.

Dans le reste du bâtiment, cinq locaux de 18 à 20 m2 ont été aménagés, dédiés à des professionnels du médical et du paramédical. "Nous sommes partis de rien puisqu'ils se trouvent dans l'ancien atelier du garage, mais nous avons voulu offrir à ces professionnels des espaces confortables et sécurisés", indique Laure. Tout le bâtiment répond également aux normes PMR, les Guignard ont travaillé en partenariat avec l'APAF handicap. Des places de parking privées ainsi que communales offrent à la clientèle et patientèle un confort en termes de stationnement. 

Trois locaux disponibles, dont un réservé à un médecin 

Déjà, un osthéopathe et une diététicienne se partagent un local. Un podo-orthésiste a prévu de s'y installer d'ici la fin de l'année. Trois locaux sont donc encore disponibles, "dont un sera réservé à un médecin généraliste", assure Laure. Objectif désormais, trouver la perle rare afin de pouvoir maintenir une offre de soins de proximité, d'autant plus importante à l'heure où on priorise le maintien à domicile. Et pour y parvenir outre la communication qui découle de cette inauguration, les propriétaires espèrent pouvoir compter sur les actions menées par la Communauté de communes Beaucaire Terre d'Argence.

Présent lors de la cérémonie d'inauguration, le président, Juan Martinez a rappelé les différents moyens mis en place par l'intercommunalité pour attirer de nouveaux médecins sur la Terre d'Argence. Dont les conventions avec des étudiants en médecine avec une aide de 800 € par mois accordée en échange de l'engagement du futur médecin à venir exercer sur le territoire, quelle que soit la commune. Quatre ont été signées, une première médecin s'est déjà installée à Bellegarde. La CCBTA a aussi été retenue dans le dispositif régional "Ma Santé, Ma Région" qui permet de salarier des médecins dans les déserts médicaux.