Chaque jour, entre 10 000 et 15 000 véhicules traversent la commune de Jonquières-Saint-Vincent via la RD 999. Un itinéaire classé à grande circulation dont un projet de délestage par la réalisation d'une déviation, est resté dans les cartons depuis un demi-siècle. Plus personne n'y croit, "on a tourné la page", indiquait Chantal Milesi, présidente de l'association citoyenne Jonquières-Saint-Vincent au mois d'octobre, lors d'une conférence de presse organisée pour réclamer la mise en place de mesures de sécurisation sur la RD 999, compte tenu d'une augmentation du trafic. 

Ce même collectif a remis une pièce dans la machine, adressant un courrier au maire de la commune, Jean-Marie Fournier, lui proposant cette fois-ci de limiter la vitesse à 30km/h sur cette voie, du marché couvert au rond-point de la Broue, avec si possible la présence de radars. Et de détailler les bénéfices dans la missive dont une copie a été adressée au Préfet du Gard.

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"La perte de temps théorique par rapport au classique 50 km/h se chiffre à moins de 50 secondes par kilomètre. Dans le même temps, la pollution due aux moteurs diminue et la santé s’en trouve moins impactée ! En cas toujours possible d’accident, le choc correspondant à une chute de trois étages à 50 km/h, est réduit à une chute d’un étage à 30 km/h." Enfin, "diminuer la vitesse de 20 km/h permet de réduire significativement le bruit d’au moins 3 dB(A), ce qui correspond à diviser la circulation par deux", conclut l'association. 

Après la mise en place d'une déviation pour les convois exceptionnels de moins de 72 tonnes, la commune et la préfecture ont fixé des horaires de passage pour les transports exceptionnels de catégorie 3 (au-delà de 72 tonnes), entre 21h et 6h du matin. Un arrêté a été déposé et des panneaux ont été installés le 5 décembre dernier sur les différents itinéraires menant à Jonquières-Saint-Vincent. "Nous allons mener une étude avec un bureau d'études spécialisé afin d'améliorer la sécurité pour les piétons", indique le premier édile jonquiérois. Il est notamment envisagé de profiter des travaux de réfection du réseau d'alimentation en eau sur le côté gauche dans le sens Beaucaire/Nîmes, pour élargir les trottoirs. "Mais le maire ne fait pas ce qu'il veut, nous travaillons avec la DDE et le Département", précise-t-il. Et le même d'ajouter qu'une "demande pour classer la traversée du village en zone 30 a été adressée à la préfecture, charge à elle de dire si c'est pertinent."

Pas si vite...

Qu'en est-il concernant l'installation de nouveaux radars sur la traversée du village ? En réponse au courrier de l'association citoyenne Jonquières-Saint-Vincent, la préfecture, par les écrits de Pierre Behaeghel, responsable de la cellule Sécurité routière, assure suivre avec attention le dossier de la RD 999. "La carte des excès de vitesse ne démontre pas de problème lié au non-respect des limitations de vitesse, souligne Pierre Behaeghel. Cependant, une sensation de vitesse excessive peut persister sur la partie la plus étroite et encaissée, à fortiori lors du passage de véhicules lourds."

Le responsable de la Sécurité routière explique qu'en raison des dispositifs feux rouges déjà existants(*) à l'intersection de la rue de Nîmes à hauteur de la rue des Oliviers et du chemin des Vendangeurs, "d'autres radars ne peuvent être déployés à proximité immédiate." Sauf "s'il s'agit d'un radar pédagogique, poursuit-il. La cellule SR peut en mettre un à la disposition de la commune pour une durée de deux mois afin de sensibiliser les usagers mais aussi de mesurer le trafic et les vitesses." Toujours d'après les chiffres de la préfecture, entre 2019 et 2023, deux accidents totalisant deux blessés légers et n'impliquant pas de véhciules lourds, ont été relevés sur cette voie, en agglomération. 

*Deux radars feux rouges ont, d'après les estimations communiquées par le maire, enregistré entre 1 500 et 1 600 infractions en 2023.