Publié il y a 8 mois - Mise à jour le 25.02.2024 - Camille Graizzaro - 3 min  - vu 2755 fois

THEZIERS Le Made in Gard aux Etats-Unis

Pascal Bonjean nous présente le futur showroom d'YTP.

- C. Graizzaro

Les Etats-Unis ne devraient pas tarder à recevoir les derniers conteneurs envoyés par l’entreprise théziéroise YTP, spécialiste du mobilier de laboratoire haut de gamme. Une véritable aubaine pour le département qui rayonne ainsi à l’international.

Cinq conteneurs. Voilà le volume qui a un moment occupé l’entrepôt de la société YTP avant d’être exportés, en deux temps, vers la côte est des Etats-Unis. A l’intérieur, des orgues de parfumerie, des tables de pesée, des paillasses, et autres mobiliers de laboratoire conçus à Théziers, dans la Zone d’Activité des Tuileries. « C’est propre parce qu’on a vidé ! » plaisante Pascal Bonjean, le Géo Trouvetout, et surtout directeur commercial d’YTP. « On travaillait déjà avec Sozio en France, alors quand ils ont eu besoin d’un mobilier sur-mesure pour leurs laboratoires aux Etats-Unis, ils se sont tournés vers nous. Ce contrat va représenter 25% de notre chiffre d’année de cette année, c’est énorme ! ».

Aperçu de la préparation de la commande en partance pour les Etats-Unis • YTP

Mais avant de s’exporter outre-Atlantique, c’est presque dans toute la France que l’entreprise trouve ses clients. Il faut dire que la commune est bien placée : elle se situe à peu près au centre de la zone d’activité principale de l’entreprise, et est proche de l’autoroute. Et si le siège social est à Neuilly-sur-Seine, c’est uniquement parce que c’est là que se trouvent tous les grands laboratoires de cosmétique, de pharmaceutique… Il était donc nécessaire de s’y établir pour se créer une certaine légitimité. En dehors de ça, tout est fait à Théziers, de la recherche et développement, aux expéditions, en passant par la logistique, l’assemblage ou le back-office. C’est pourquoi Pascal aimerait travailler plus localement. « Les gens ne savent pas qu’on est ici. Aujourd’hui encore j’ai envoyé un de nos transporteurs en région parisienne, alors qu’on aurait pu travailler ici, c’est couillon. »

"Les entrepôts sont propres maintenant, on a tout vidé!" • C. Graizzaro

LVMH, l’Occitane en Provence, Fragonard, et plus localement Seqens à Aramon, ou Cézanne Thermo Fisher à Nîmes, les clients haut de gamme ne sont pourtant pas rares dans le portefeuille d’YTP. « On a récemment travaillé pour l’école de parfumerie à Grasse, c’était un sacré défi ! Tous nos clients finançaient le projet, si on se ratait, on aurait été foutus… Heureusement tout s’est bien passé ! » Comment expliquer alors ce manque d’intérêt local pour l’entreprise thézieroise ? « J’ai pourtant fait mon travail de commercial, mais dans notre milieu c’est difficile de démarcher, il faut déjà avoir une porte d’entrée via des gens avec qui on a déjà travaillé. ». Peut-être que l’avènement prochain du showroom sur le site de la Z.A des Tuileries offrira quelques opportunités, en tout cas c’est ce qu’espère Pascal, qui souhaite continuer à faire rayonner son entreprise dans sa région d’origine.

Un orgue de parfumeur, vendu près de 30 000 euros sur le marché. • YTP

Lorsqu’on demande au directeur commercial d’YTP quelles sont ses ambitions pour l’avenir, il nous répond, bien sûr, qu’il souhaite continuer à faire croitre son entreprise. « Mais faire du chiffre pour faire du chiffre, ce n’est pas intéressant. Mon objectif c’est de continuer la recherche et le développement. On essaie d’être précurseurs dans notre domaine, et de proposer les produits les plus aboutis possible. » Il faut dire que l’ADN d’YTP, c’est le sur-mesure. Chaque projet est étudié avec soin, et réalisé « avec facilité et simplicité, comme une notice IKEA » grâce à leur système de montage par emboîtement breveté. « On aimerait bien rapatrier 90% de notre production en France aussi. Aujourd’hui tout est fabriqué en France mais surtout en Europe, parce qu’il y a des savoir-faire ailleurs qu’on ne trouve malheureusement pas chez nous. » Et avec d’autres projets en Amérique, en Afrique ou même en Arabie Saoudite sont déjà en cours de négociation, le « Made in Gard » n’a pas fini de briller.

Camille Graizzaro

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