EXPRESSO Avance des aides de l'État : une "prime aux cancres" ?
Le Gouvernement a arrêté une liste des territoires les plus en difficultés dans le Gard. Ces derniers bénéficient d'une avance des aides de l'État pour boucler l'année 2022.
Environ 90 000 € pour Vauvert, 41 000 € pour Roquemaure, 19 000 € pour Poulx, 17 000 € pour Remoulins ou encore 37 000 € pour la Communauté de communes du Vigan et 85 000 € pour celle du Piémont cévenol… Pour boucler l’année 2022, l’État distribue déjà ses étrennes. Des avances exceptionnelles des dotations 2023 accordées par l’État, dans le cadre du PLFR (Projet de loi de finances rectificative) 2022 adopté, cet été, à l’Assemblée nationale.
Des avances sur dotations
Ce filet de sécurité « n’est pas forcément lié aux hausses des dépenses énergétiques. Ça compense l’inflation et la revalorisation du point d’indice des fonctionnaires », relève le député LFI (La France insoumise) de la 5e circonscription du Gard, Michel Sala. Pour venir en aide à ces territoires, l’État au travers de la DGPIF (Direction générale des finances publiques) prend en compte plusieurs critères, dont la dégradation de la capacité d’épargne.
Directeur général des services de la commune de Poulx et président du syndicat SNDGCT (Syndicat national des directeurs généraux des collectivités territoriales) Gard-Lozère, Olivier Petronio insiste : « Il s’agit d’un acompte et non d’une aide exceptionnelle versée par l'État. Cet acompte correspond à 30 % de la hausse du point d’indice des fonctionnaires de chaque collectivité. » Pour la commune de Poulx, la hausse du point d’indice des 46 agents représente 26 000 €. L’avance accordée par l’État représente 19 000 €.
Une "prime aux cancres" ?
Dans le Gard, un maire - qui n'a pas bénéficié de la prime - voit d'un mauvais œil ce nouveau dispositif : « On a surtout le sentiment qu’il s’agit d’une prime aux cancres ! L’inflation et les hausses des dépenses énergétiques touchent tout le monde. Il faut aussi que les communes et Communautés de communes fassent des efforts dans leur gestion. »
« La vérité se trouve au milieu du gué, concède Olivier Petronio, le filet de sécurité de l’État prend en compte les résultats comptables de l’année écoulée. C'est vrai. Mais il est à noter que la hausse du point d’indice a été décidée après que les budgets des collectivités aient été votés. Les maires et l'administration ne pouvaient pas le prévoir…»