FAIT DU JOUR Bessèges au coeur de la lutte contre l'incendie des Cévennes
Dans la nuit de jeudi à vendredi, pompiers, ministre, élus et villageois se sont retrouvés au poste de commandement de Bessèges. Le centre névralgique de la lutte contre le violent incendie qui a déjà brûlé 600 hectares dans les Cévennes.
La saison des feux de forêt démarre fort dans le Gard. Depuis hier, le département fait tristement la une de l’actualité avec pas moins de 28 départs de feux. Parmi eux, un violent incendie dans les Cévennes, déclaré vers 17 heures au nord de Bordezac. Celui-ci a descendu les flans escarpés de la montagne jusqu’à Bessèges.
À minuit, « le feu a parcouru 600 hectares. Nous avons à peu près 500 pompiers engagés sur cet incendie très compliqué en raison des difficultés d’accès », indique le directeur du SDIS (Service départemental d’incendie et de secours), le colonel Jean-Michel Langlais, qui attend 150 agents supplémentaires pour l’aider à lutter contre les flammes. Un incendie alimenté par la combinaison de trois facteurs : le vent, la chaleur et la sécheresse.
« On a une saison très précoce en particulier dans les Cévennes où l’on a des végétations combustibles dignes d'une fin de saison», poursuit le colonel. Et d’ajouter : « Voir ces conditions-là de feu, début juillet en Cévennes, ça nous inquiète beaucoup. On ne peut pas présumer de l’évolution de la météo pendant l’été. Toutefois, si elle reste dans la même configuration que celle que l’on a depuis trois semaines, ça va être très difficile. »
Un feu qui se propage vite
Originaire de la caserne de Mende en Lozère, le commandant Alain Tichit, cadre feu tactique, sort de six heures d’intervention : « On essaie de contenir le feu, de le limiter en allumant des contre-feux pour éviter qu’il se propage dans d’autres zones. Cet incendie s’est propagé très vite à cause de la densité de la végétation. On est obligé de faire des tranchées de grandes longueur pour aller chercher le feu. »
Cet après-midi, d’importants moyens aériens ont été déployés pour protéger les maisons dont les obligations de débroussaillage n’ont pas été respectées : « On a un grignotage urbain, périurbain qui est quand même assez important autour de Bessèges. C’est vrai que ces maisons, on doit les protéger avant tout pour éviter qu’elle ne brûlent et protéger la population, c’est la mission primaire. Il est important d’entretenir les abords de sa maison. Ne pas débroussaiiler peut amener à une situation catastrophique si le feu est virulent. »
La ministre Caroline Cayeux en visite
Vers minuit, la ministre des Collectivités, Caroline Cayeux, dépêchée par le ministre de l’Intérieur, a fait le déplacement de Paris pour soutenir les secours : « Ma présence ici est importante pour comprendre l’état de la situation et saluer toutes les équipes qui contribuent à maîtriser ce gigantesque incendie. Les Canadairs reprendront demain à 6h30. Heureusement, il n’y a pas à déplorer de drames humains.»
S’il n’y a pour l’heure aucun blessé, des personnes vivant dans des maisons à risques ont été évacuées, direction Robiac ou vers un gîte d’Aujac. À 72 ans, Louise attend patiemment d’être évacuée, devant la mairie. Elle raconte : « On a entendu les pompiers arriver, mon amie est sortie, elle a vu de la fumée. On a vu quelqu’un de la mairie qui a dit qu’il fallait partir… On a pris nos chiens de chasse, on est venu devant la mairie de Bessèges. Je pense à ma maison… J’espère qu’elle ne brûlera pas. »
Yannick Pons et Coralie Mollaret