Il fait chaud. Nous sommes en été et les températures grimpent, comme chaque année. Si on pense à eux l’hiver, les personnes fragilisées comme les SDF subissent la saison estivale plus sévèrement. C’est en été qu’il y a le plus de décès. Pour certains, « il fait chaud toute la journée et même la nuit. On essaie de s’hydrater mais c’est difficile de trouver de l’eau publique et accessible." Si les SDF sont contraints de « rester » dehors jour et nuit, les personnes âgées connaissent les astuces en allant tôt le matin aux Halles pour se mettre au frais.

Autre métier dans lequel il faut constamment se frotter à la chaleur, les boulangers. Rue Fresque, rue habituellement fraîche comme son nom l’indique, Frédéric Alle et ses salariés font avec. Près du four et même s’il a passé la nuit torse nu pour bosser, « le corps s’habitue à tout et donc à la chaleur mais les salariés ont bien chaud... Si on commence plus tôt, on bénéficie du frais de la rue mais elle est quand même à 25° minimum ! Il m’arrive de boire plus de quatre litres dans la journée en cette période. Avant je regardais le thermomètre mais là il ne faut plus, ça démoralise ! »

Logique, quand le four chauffe, à la maison, vous ne restez pas à côté… Ici, le boulanger est obligé ! « Il doit faire 45°, c’est aussi humide, 70 à 80 %, car nous mettons la vapeur dans le four. Pour la fabrication, on adapte la levure pour que ça ne lève pas trop vite. Pareil, on arrête les chocolats, on travaille avec les fruits et on fait moins de choses roboratives. » Et pour conserver le pain en de telles circonstances, Frédéric vous donne un conseil qui va à l’encontre de ses habitudes : prenez du pain moins cuit !

Au Grau-du-Roi, on attend le soir pour sortir

Près de la plage du centre-ville au Grau-du-Roi, ce n’est pas le rush attendu pour les glaciers malgré les fortes chaleurs. Au glacier "Glaces maison", très prisé par les vacanciers du Grau-du-Roi, on a l’habitude de vendre plus de glaces en fin d’après-midi, en sortie de plage et le soir. Ces jours-ci, la tendance s’accentue. « Même si ce mercredi était mieux qu’hier, on ne travaille pas tant que ça la journée en ces périodes caniculaires. La chaleur est telle que les vacanciers ne se ruent pas vers la plage pendant la journée. Mais ils sortent le soir », lance Guillaume Thevenin, le gérant du glacier. Pas grand monde à la plage en début d’après-midi au Grau-du-Roi malgré cette petite brise de bord de mer issue des différentiels thermiques.

Véro, habitante du Grau-du-Roi, est installée sur la plage Nord de Port-Camargue avec son fils, sa belle-fille et ses deux petits enfants venus de La Calmette. « Même si la chaleur est moins forte que dans les terres, il fait quand même très chaud ici au bord de l'eau», explique la Graulenne. Ainsi, afin de profiter de la fraîcheur de l'eau, la petite famille s’est installée au bord du rivage. Afin de combattre la chaleur, ils ont dressé un véritable camp, composé de transat, parasol de plage à coupe-vent, et mini-tente pour les enfants.

En quête de fraîcheur dans la vallée de l'Eure à Uzès

Dans les rues pavées d'Uzès, chapeaux et éventails sont de mise mais ne suffisent pas à refroidir les passants. Quelques-uns ont passé la pause déjeuner dans la vallée de l'Eure en contre-bas de la cité ducale. C'est le cas d'une famille uzégeoise qui a installé la nappe de pique-nique au bord de l'Alzon pour profiter de la fraîcheur du cours d'eau et de la végétation. "C'est vrai que l'air semble plus frais ici. Il y a une petite brise on est bien. Il n'y a pas grand monde", commente Maryline. "On a la chance d'avoir ce coin de verdure. On a aussi plein de glaciers sympas en ville pour se rafraîchir. Mardi, on a arpenté le marché nocturne "à la fraîche"", rebondit sa fille, Camille. Toutes deux ainsi que Léon et Jérôme se sont ensuite rendus à Collias pour se baigner dans le Gardon. 

Un peu plus loin, Catherine, Anne-Caroline et leurs proches ont aussi choisi la vallée de l'Eure pour une partie de quilles finlandaises à l'ombre des arbres. En vacances pour quelques jours dans une maison à proximité, ils se rendent souvent dans cet endroit : "Il fait plus frais ici que là-haut", lance Catherine. Dépourvu de clim, leur lieu de villégiature reste volets fermés la journée et les vacanciers ouvrent les fenêtres la nuit. Mais de plus en plus, Catherine, l'unique locale du groupe, se pose la question pour les futures saisons estivales si elle va rester dans le sud, touché par des périodes de chaleur de plus en plus longues. 

À Alès Plage, on fuit la chaleur

Ce mercredi vers 15h à Alès, on cherchait le monde sur les terrasses d'Alès Plage, même sur les tables ombragées. L'alerte orange canicule dès 12h y est certainement pour beaucoup. Si l'endroit est plutôt très apprécié par les touristes et les locaux pour son restaurant et l'ambiance décontractée, pendant la montée des températures, certains clients allaient jusqu'à annuler leur réservation.

Pour les trois serveurs présents hier après-midi, la situation n'est pas évidente mais ils ont pourtant quelques astuces pour que ça se passe bien : "On passe un peu plus de temps à ranger dans la chambre froide", sourient-ils. "Les clients commandent énormément de boissons fraîches, des bières, des cafés frappés...", expliquent-t-ils. Et bien évidemment en ces temps chauds, ils servent énormément de verres d'eau.

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