FAIT DU SOIR L’appel à l’aide des viticulteurs gardois
Lors d’une visite qui a eu lieu au domaine de Valescure, à Aimargues, le préfet du Gard a rencontré les représentants des viticulteurs. Ces derniers n’ont pas manqué de lui faire remonter les difficultés rencontrées par la filière.
C’est une visite qui a lieu chaque année, une tradition lors de laquelle élus et représentants de l’administration vont à la rencontre des viticulteurs. Pour ces derniers, c’est l’occasion de faire un point sur les difficultés rencontrées par la filière et de les exposer au préfet. Justement, le représentant de l’État dans le Gard, Jérôme Bonet, a pu entendre les doléances des viticulteurs locaux. En premier lieu sur l’arrachage des vignes. Doté d’une enveloppe totale de 120 millions d'euros, ce dispositif vise à financer la réduction du potentiel viticole par l’arrachage définitif de vignes en production, avec un montant d’aide de 4 000 € par hectare.
Les trésoreries des caves sont à l’agonie, on est tous à poil.
Anthony Bafoil (Président des caves coopératives du Gard)
« Les prioritaires seront ceux qui arracheront en totalité. Nous estimons que l’enveloppe ne sera pas assez conséquente. On va faire passer le message au préfet », explique Anthony Bafoil. Le président des caves coopératives du Gard alerte sur la situation critique des viticulteurs : « Les trésoreries des caves sont à l’agonie, on est tous à poil. Les factures se sont entassées. Les gens sont dans l’impasse. Il nous faut des réponses claires, nettes et précises ». Les sujets d’inquiétude ne manquent pas pour les viticulteurs, par exemple la problématique de l’eau. « Avec les trois crues du Rhône du printemps, si on avait prélevé un jour de la crue, on aurait trois ans de stockage d’eau pour l’agriculture gardoise », constate Pierre Jauffret, le Président des vignerons indépendants du Gard.
Ce dernier s’insurge sur les pratiques commerciales des supermarchés : « La grande distribution française tente de gagner de l’argent sur le dos des agriculteurs et ce n’est pas normal. On a tous intérêt à gagner de l’argent. Si on ne livrait plus la grande distribution pendant trois mois et que l'on vendait sur le rond-point juste devant chez eux, on verrait comment ils s’en sortiraient ».
Les meilleures idées viendront de la filière, plus que du préfet.
Jérôme Bonet (préfet du Gard)
De son côté, Jérôme Bonet, le préfet du Gard s’est voulu rassurant : « Il faut donner un avenir à cette filière et en s'inspirant de ceux qui innovent. Il y a un avenir qui n’est pas la disparition du vignoble. Les meilleures idées viendront de la filière, plus que du préfet. On a des viticulteurs qui sont vraiment dans la difficulté et j’ai souhaité, avec la chambre de l’agriculture, que nous travaillons à aider ceux qui sont le plus dans la difficulté et ceux qui sont perdus dans les procédures, puissent déjà recevoir des réponses de façon très concrète."
Les viticulteurs veulent aujourd’hui des actes, sans quoi, ils pourraient manifester leur colère dans la rue en fin d’année, comme l’explique Anthony Bafoil : « On est sous pression et à un moment ça va péter. Il nous faut des réponses d'ici le mois de décembre. Sinon, les gens descendront dans la rue, on ne pourra pas les tenir et les pouvoirs publics devront assumer. » Le préfet du Gard, qui est reparti avec quelques bouteilles offertes par les viticulteurs, est prévenu.