NÎMES Les vitraux de Notre-Dame-des-Sablons par Claude Viallat
Ces vitraux feront l’objet d’une soirée exceptionnelle, unique et gratuite organisée par « Arts-Cultures-Foi » de Nîmes, en présence de l’artiste, à Carré d’Art, le 22 février prochain de 18h à 19h45.
L'église Notre-Dame-des-Sablons est le dernier témoignage de l'embarquement de Saint Louis pour les Croisades. La date exacte de sa construction n'est pas connue mais elle a vraisemblablement été construite avant les remparts, vers le milieu du XIIIe siècle, à l'époque de Saint-Louis et est de style gothique. Les guerres de religion vinrent balayer ces temps bénis pour elle jusqu’à la chute de son clocher et son transfert vers la chapelle des Pénitents blancs au milieu du XVIIIe. Pendant la Révolution française, elle prend un rôle d’église décadaire puis de caserne, et même dépôt de sel. Elle ne redevient église catholique qu'en 1842 et fut restaurée dans un style néo-classique-baroque chargé.
L'église est inscrite au titre des Monuments historiques, depuis le 6 décembre 1949, puis classée depuis le 31 août 1990 pour son autel gallo-romain. Mais, à la fin des années 1960, les décors du XIX disparaissent, notamment les plafonds à caissons, pour laisser place à l'église beaucoup plus sobre et dans l'esprit médiéval que nous voyons aujourd'hui.
La période qui nous intéresse à présent arrive. Depuis 1991, des vitraux signés Claude Viallat, artiste contemporain local appartenant au mouvement artistique Supports/Surfaces donnent à l'édifice une lumière et une couleur extraordinaires. Il faut dire que les 31 vitraux réalisés par Claude Viallat pour l’église Notre-Dame-des-Sablons à Aigues-Mortes sont une œuvre artistique et spirituelle hors du commun. Près de 800 000 personnes vont la voir chaque année.
En 1989-1990, Claude Viallat reçoit deux commandes de vitraux : l’une pour la cathédrale Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte de Nevers, l’autre pour l’église Notre-Dame des Sablons d’Aigues-Mortes. En octobre 1990, il termine les maquettes des vitraux destinés à Aigues-Mortes, en taille réelle et non au dixième comme c’est plutôt l’usage.
« L’idée de doter cette église de vitraux dignes d’elle vient du curé d’Aigues-Mortes, le Père Maurice Archet. Son intention trouve un écho favorable auprès du maire René Jeannot, ainsi que de Bernard Durand, ancien délégué à la Culture de la ville de Nîmes pendant le premier mandat de Jean Bousquet (1983-1989). Ils vont former un solide trio qui surmontera toutes les inévitables difficultés », note Jacques Teissier.
Parmi les œuvres de Claude Viallat, rares sont celles qui sont intransportables, qui ne peuvent pas être exposées dans un musée. Il s’agit pourtant d’une œuvre à la fois majeure et unique… Dans la continuité de l’exposition d’œuvres de Claude Viallat à Carré d’Art, la commission « Arts-Cultures-Foi » (ACF) de Nîmes, sous l’égide du « Docte Collège des Consuls de Nîmes », propose de faire vivre en paroles et en images, le temps d’une soirée exceptionnelle, la lumière de ces vitraux qui ont magnifié et même transfiguré l’atmosphère de cette église historique du XIIIe siècle.
Au programme ? L’introduction, par le père Jacques Teissier, responsable de la commission ACF, l’« Histoire de la création des vitraux », par René Jeannot, ancien maire d’Aigues-Mortes, le diaporama commenté par Christine Durand, auteur d’un mémoire universitaire sur les vitraux et un bel entretien avec Claude Viallat qui sera présent.
Pour finir, les questions de l’assemblée et la vente du livre de 142 pages (20 euros, paiement en espèces uniquement) termineront la soirée qui sera bien engagée.
Pour l’anecdote, le 25 août 1992, jour de la Saint-Louis, le prince Louis de Bourbon y prononce son premier discours en tant qu'héritier du trône de France !