OCCITANIE Premier comité territorial des aides régionales agricoles
Jean-Louis Cazaubon, vice-président de la Région en charge de la souveraineté alimentaire, de la viticulture et de la montagne était à Nîmes.
Première région agricole de France en termes de superficie avec 65 000 exploitations réparties sur 3,5 millions d'hectare de surfaces agricoles, l’Occitanie doit faire entendre sa voix. N’oublions pas que l'agriculture est le premier secteur employeur de la Région ! La première région « bio » et le premier vignoble mondial pour les vins sous appellation.
La présidente de la Région, Carole Delga, est claire. « En Occitanie, nous prouvons que, malgré les difficultés, il est possible de construire un modèle agricole régional de qualité, qui doit offrir des conditions de vie meilleures à nos agriculteurs. Nous savons combien votre travail est précieux : vous participez à construire notre souveraineté alimentaire au travers de produits locaux et de qualité. C'est pourquoi la Region se tient quotidiennement aux côtés des agriculteurs. »
La présidente de poursuivre, « Bien que l'Occitanie connaisse le plus fort taux d'installation de France, ce sont quatre agriculteurs sur dix qui ne sont pas remplacés après leur départ à la retraite. Le renouvellement des générations est donc bien sûr un enjeu majeur. Cette problématique est au cœur du nouveau Plan Installation-Transmission. 190 millions d’euros seront mobilisés sur cinq ans dont près de 60 % proviennent des fonds européens (FEADER) gérés par la Région. »
Jean-Louis Cazaubon était Nîmois le temps d’un point presse en préfiguration de la création du comité territorial des aides régionales agricoles pour le département du Gard au côté de Katy Guyot et Aurélie Genolher, conseillères régionales.
En effet, la Région a déployé en 2023 de nouveaux dispositifs en agriculture, en réponse aux enjeux de renouvellement des générations et d'accompagnement des investissements des exploitations agricoles.
Ces dispositifs ont été déployés dans le cadre du nouveau Plan Stratégique National 2023-2027 établi en concertation avec les partenaires.
Afin de conserver le lien de proximité qui a toujours présidé aux relations entre la Région et le monde agricole, Carole Delga, la présidente de la Région, a souhaité instaurer pour chaque département un rendez-vous annuel entre le monde politique et les responsables professionnels agricoles. Pourquoi ? Pour partager le bilan des actions mises en place et les perspectives pour l'année à venir.
La première réunion du comité territorial des aides régionales agricoles pour le département du Gard se tenait justement ce vendredi 15 novembre avec, comme on dit, les professionnels de la profession.
Étaient notamment abordés, les modalités d’intervention de la Région en faveur de l'agriculture, la stratégie de renouvellement des générations en agriculture, la modernisation des exploitations ou encore le soutien à l’hydraulique agricole.
Jean-Louis Cazaubon explique. « On fait le tour des départements, c’est une priorité car le secteur concerne 165 000 personnes ! Nous situons les enjeux, les défis, les obstacles à lever pour enrayer les difficultés connues. »
Et le renouvellement des générations ? Dans le Gard, on constate deux départs pour une installation. En Occitanie on arrive à trois départs et deux installations mais c’est en montagne que le renouvellement se passe le mieux avec quasi un départ pour une arrivée.
« En Occitanie, entre 40 et 50 % des agriculteurs vont partir à la retraite d’ici dix ans et les enjeux sont forts. On doit parler du foncier et de la souveraineté alimentaire notamment. Le général de Gaulle disait qu’un pays incapable de se nourrir n’étais pas un grand pays » poursuit le vice-président Cazaubon.
Concernant le foncier… Outil de partage foncier, la Foncière agricole vise à soutenir l’installation de nouveaux agriculteurs dans les territoires grâce à un accès au foncier différé limitant l’endettement au lancement de l’exploitation.
Le montant est réservé au foncier agricole avec l’inclusion possible du bâti si bâtiment indispensable à l'exploitation avec un montant maximum de 50 000 euros. Le tout est plafonné à 150 000 euros par projet.
La Foncière agricole d'Occitanie acquiert tout ou partie de l'emprise foncière nécessaire au projet d'installation. Elle loue ce foncier à l'agriculteur qui s'installe, et elle conserve la propriété pendant quatre à neuf ans. En retour, l'agriculteur verse une redevance de bail SAFER et une redevance foncière pour les frais de portage. Au terme du portage, l'agriculteur rachète le foncier.
La dotation aux jeunes agriculteurs (moins de 40 ans) en Région est une aide est accordée sous forme d'un montant forfaitaire, avec un montant de base et cinq modulations en fonction de l'orientation du projet. Le montant de l'aide varie entre 12 000 euros et 38 000 euros.
Pour l'aide est accordée au nouvel agriculteur (moins de 52 ans) c’est sous forme d'un montant forfaitaire avec un montant de base et trois modulations en fonction de l'orientation du projet que l’exploitant peut se baser. Le montant de l'aide varie de 4 500 euros à 11 500 euros.
La modernisation ? Il enchaine. « La Région a mis 28 millions d’euros pour accompagner. Et soutenir les investissements des exploitations. Carole Delga a ajouté 22 millions d’euros puis en remis deux millions de plus car nous avons encore des listes d’attente à traiter. Nous entrons dans une nouvelle ère, nous nous adaptons. Le secteur est en difficulté mais nous voyons un vrai dynamisme, si les gens demandent qu’on les aide c’est qu’ils tiennent à leur métier ! »
Le plan eau (multiusages) a lui aussi une belle enveloppe de 160 millions d’euros pour les sept années à venir.
« Nous menons une politique très volontariste à la Région avec deux vice-présidents. Nous rendons compte et nous évaluons la pertinence de nos dispositifs » se satisfait Katy Guyot, conseillère régionale.
Des dispositifs qu’on l’on qualifie volontiers de larges et d’agiles. Certains visent à accompagner les investissements quand d’autres sont dédiés à l’aménagement du territoire avec une vision plus globale.
Il y a aussi le foncier. La Région avec sa « Foncière », aide les jeunes agriculteurs en décalant les remboursements mais l’État doit encore consolider cette approche.
Pour Aurélie Génolher, conseillère régionale, « Agilité, simplification sont des notions importantes mais nous n’oublions pas que l’union européenne accompagne aussi et que nous devons suivre ses règles. La Région aide, nos équipes de terrains sont au service des agriculteurs, y compris pour le montage de dossier. Nous sommes conscients que les territoires sont importants et nous essayons de nous y rattacher. »
Et dans ce domaine, le Gard est un cas d’école. « Les agricultures sont différents du nord au sud, il y a la problématique de l’eau, celle de la diversification, l’innovation, le changement climatique… » poursuit l’élue gardoise.
Les viticulteurs ont joué le jeu de l’arrachage des vignes mais après… Qu’y aura-t-il ? La diversification doit s’accompagner d’un questionnement territorial pour l’agriculture méditerranéenne. Les défis de l’aménagement du territoire ne doivent pas mettre de côté les questions sensibles de la prévention des risques.
Les coûts financiers sont tout de même importants et ne vont pas à la baisse. Faciliter l'obtention de prêts par une garantie gratuite, en réponse aux besoins d'investissement ou de trésorerie des exploitations agricoles et forestières, c’est ce que propose l’outil FOSTER. Il permet d’accéder à des financements privés à de meilleures conditions et de réduire les taux d'intérêt et cautions personnelles. Il offre aussi la convergence des intérêts, le partage du risque entre le privé et le public.
Le département du Gard génère encore 759 millions d’euros de chiffre d’affaires quand on parle agriculture soit 10 % de celui de la Région dans ce domaine. On y trouve de manière majoritaire des petites exploitations bien que certaines grandes y soient aussi établies. 51 % du territoire est spécialisé dans la viticulture.