Objectif Gard : C'est déjà le huitième trophée Sébastien Castella. Une réussite ?

Raphaël Coulomb : Si on regarde dans le rétroviseur nous sommes heureux car depuis 2017 de nombreux novilleros sans picadors sont devenus matadors de toros. Dorian Canton, Alejandro Adame puis Solalito, Christian Parejo et Marcos Linares. Clément Hargous qui sera d’actualité cette année. Martin Morilla est apodéré par Jesulin de Ubrique, débute cette année à SanLucar de Barameda. Le dernier vainqueur, Salvador Herrero, élu par l’UCTF meilleur NSP du Sud-Est ayant pour seul paseo Bellegarde ! Les toreros de demain passent par Bellegarde !

Comment organiser une novillada sans picadors (NSP) ?

Le plus compliqué est de trouver l’économie adéquate. Pour Bellegarde, l’association qui organise est Bellegarde Passions et Traditions. Il faut perdre le moins d’argent possible afin de pérenniser l’événement. La présence du public est capitale pour la continuité des NSP. Il faut le cartel qui permet de faire le plus d’entrées. Le revenu principal, c’est le nombre d’entrée et sans notre public nous ne sommes rien du tout ! L’objectif est de fidéliser pour gagner en indépendance économique car il y a mille places dans les arènes Pierre-Aubanel.

Avez-vous une liberté de choix ?

La touche de la NSP de Bellegarde est de présenter les jeunes avant les arènes du Sud-Ouest, la région la plus active. Morilla, Herrero et cette année Norte qui débute en sans picadors. C’est peut-être notre meilleur coup depuis 2017, il va surprendre ! La liberté du cartel n’est pas négociable.

Avec Victor à Bellegarde on sent tout de même une petite filiation ?

Oui, on ne va pas se mentir. Il y a une filiation bellegardaise, il n’est pas à Bellegarde grâce à sa mère et son grand-père mais grâce à ses succès à Arzacq ou aux Saintes. Bref, son talent.

Qui est Victor ?

Bien connu de la région, Victor Clauzel se fait appeler Victor. Il est à l’école taurine d’Arles, j’aime son style inspiré de la tauromachie ojedista. J’aime sa verticalité, son courage froid et la profondeur de ses muletazos. Victor va toréer avant Bellegarde à Valencia le 13 mars, c’est une arène de première catégorie, cette course est importante et un triomphe de Victor serait un lancement parfait pour une temporada 2024 qui sera importante pour lui !

Cristian Restrepo, fils de… est lui aussi au cartel.

Le même nom et prénom que... Comme Julio Norte ! Il a 16 ans depuis août, après Arles au Riz 2023 où il a coupé une oreille c’est sa deuxième NSP. La NSP prend tout son sens ici, le spectacle sera extrêmement jeune. Seul Victor a 17 ans, les deux autres ont 16 ans, tout passe par la jeunesse. On va voir des novilleros qui voudront montrer qu’ils sont là pour devenir des toreros importants dans les années à venir. Cristian Restrepo m’a beaucoup plu à Arles. Il est Colombien, c’est le nouvel espoir du pays, rappelons-nous de Rincon ! Politiquement, la tauromachie colombienne souffre depuis des années et faire des Colombiens est un modeste soutien à cette terre taurine chère à l’aficion mondiale. Son toreo est sud-américain mais sa passe favorite est la naturelle. Il a quitté la Colombie à 13 ou 14 ans pour intégrer l’école taurine de Madrid (maintenant à Navas del Rey) et se donne les possibilités d’y arriver.

Julio Norte, un phénomène ?

Je le suis depuis deux ans, il est à l’école taurine de Salamanque et vient d’avoir 16 ans depuis le 7 mars dernier. C’est un gros espoir, j’y crois beaucoup. Il a une tauromachie de pouvoir, spectaculaire et pure. Il est très ambitieux et il fait l’unanimité chez les professionnels, c’est rare ! J’aime tout, c’est le torero le plus jeune à être sorti en triomphe des arènes de Salamanque, il avait 14 ans. C’est aussi le novillero le plus jeune à avoir débuté en costume de lumières dans ces mêmes arènes.

Roland Durand et La Paluna ont été vos choix pour le bétail. Pourquoi ?

Deux habitués de Bellegarde, c’est vraiment bon à ce niveau-là ! Roland Durand a gagné à Bouillargues le trophée Gard-Camargue-Cévennes en 2023, et en 2021 il a permis le succès de Linares, en 2022 le triomphe de Morilla et la découverte de Salvador Herrero. La Paluna a aussi un lien particulier ici car c’est le premier élevage qui est sorti lors du premier trophée et depuis ces toros n’ont jamais déçu. Nous avons choisi ces élevages pour leurs qualités, leur noblesse. J’espère que les toreros et le public vont se régaler, c’est le but du jeu.

Pourquoi le public viendrait-il à Bellegarde le 24 mars ?

Pour voir les toreros qui seront matadors à Nîmes ou Arles dans quelques années, car Bellegarde est l’avant-garde de la tauromachie comme le montre le nombre de matadors qui sont passés par ici depuis 2017. Parejo, qui a coupé une oreille à Madrid l’année dernière, confirme son alternative à Las Ventas et il sera parrainé par Castella qui est aussi son parrain d’alternative. Castella avait aussi toréé l’année dernière avec Canton à Mont-de-Marsan. Ce sont de belles histoires.

Qui a réalisé l'affiche? Et quel est le trophée à gagner ?

Elle est réalisée sur la base d’une photo de Laure Crespy par Clément Bouet, un architecte nîmois qui vit à Paris. Il s’est fait un amical plaisir de réaliser cette affiche. Sur cette photo Castella est à Nîmes et sur la création de Clément on peut voir une inspiration à la Cocteau ! Le trophée est une muleta à gagner, elle sera sans doute remise par Solalito. J’aimerais voir une arène pleine, du ciel bleu et du soleil et surtout trois toreros qui sortent en triomphe !

Information et réservation au bar Le Mistral rue de la République à Bellegarde 04 66 01 12 15 ou par mail à betis7705@hotmail.fr. Entrée générale fixée à 20 euros, possibilité d’acheter le jour même aux arènes.