PONTEILS-ET-BRÉSIS Si le château de Brisis peut enfin être vu de près, l'intérieur reste secret
L'association des Amis du château de Brisis a partagé, ce mardi 1er août, sa joie de pouvoir à nouveau accéder à l'édifice, dont l'héritier lui a confié la gestion. Elle cherche désormais un nouvel assureur et attend le jugement de la cour d'Appel pour lancer les travaux.
Bloqué depuis les journées du patrimoine 2018, l'accès au château de Brisis est à nouveau possible depuis la décision de justice du tribunal d'Alès du 9 mai 2023 (relire ici). Un jugement, réclamé par la mairie, qui fait bien du chemin qui relie le pont de Brésis à Malons, un chemin rural. En bloquant un premier accès, plus éloigné de leur maison, les consorts Bouschet auront permis de réexhumer les limites du chemin rural ancestral qui, pour le coup, borde leur bâti. Si le jugement en appel venait à confirmer la première décision - ce qui ne devrait être qu'une formalité, l'ancien maire, Roger Bacon, rappelant ce 1er août le statut juridique évident du chemin - ils auront finalement plus perdu qu'avec la situation d'avant le blocage...
Étonnamment, ce premier jugement a permis d'attendrir quelque peu les réprésentants de la famille Bouschet présents au cours de l'été. "On a pu discuter avec l'une d'eux, Mireille Blachon, pour évoquer l'aménagement du site", explique Laeticia Gineste, car en l'état actuel, difficile d'imaginer un artisan approcher l'édifice avec du matériel. La famille Bouschet n'a pas retiré son appel pour autant face à la mairie de Ponteils-et-Brésis. Sans qu'ils disent par qui ils avaient été mis au courant, deux gendarmes sont, cordialement, venus s'enquérir, ce 1er août, des raisons d'un rassemblement de moins de dix personnes au bord de la départementale, pour repartir aussitôt... Preuve que la situation n'est pas totalement sereine non plus.
L'autre souci majeur tient dans l'assurance de l'édifice - édifice qui n'a pas manqué de s'éroder un peu en l'absence d'entretien. "Axa n'assure plus les monuments historiques, explique Frédéric Salle-Lagarde, membre des amis du château et vice-président de la fédération d'archéologie et d'histoire du Gard (FAHG). On essaie donc de trouver une assurance FAHG qui mutualise les monuments." Ensuite, l'urgence sera "de rafraîchir l'étude sur l'état historique et architectural, qui date de 2008", poursuit Frédéric Salle-Lagarde. "Il y a la volonté du propriétaire de le faire", de façon à empêcher "la lente dégradation" qui nécessitera, comme premiers travaux, une mise en sécurité, qui comprend notamment l'étanchéité des arrases.
Avec Bernard Ducroix, les Amis du château ont réussi à attirer le délégué départemental de la fondation du patrimoine. Un délégué qui imagine le château entrer dans les éventuels bénéficiaires de la mission de Stéphane Bern, et qui a même évoqué l'idée d'un parcours des châteaux de la Cèze avec la présidente du Département, Françoise Laurent-Perrigot. Un travail de longue haleine qui doit de toute façon attendre le jugement final, et le regard de le Direction régionale des affaires culturelles (Drac) sur les travaux à mener.