Publié il y a 21 jours - Mise à jour le 08.06.2024 - Thierry Allard - 2 min  - vu 302 fois

UZÈS La statue-menhir du Pas du Loup, vieille de 5 000 ans, créé l’événement

La statue-menhir du Pas du Loup

- Photo : Thierry Allard

Il s'agit rien de moins que de « la plus ancienne représentation artistique de l’histoire d’Uzès », précise Guillaume Boccaccio, archéologue et chef de projet du label Ville d’art et d’histoire à la mairie d’Uzès.

Cette statue-menhir, découverte lors des fouilles menées par l’Inrap sur le tracé de la liaison inter-quartiers Mayac-Mas de Mèze fin 2018, « date de trois millénaires avant notre ère », commence Guillaume Boccaccio. Ce qui lui fait donc l’âge vénérable de 5 000 ans. Elle a été retrouvée couchée au coeur « d’un vaste monument mégalithique inédit mis au jour par l’Inrap, comparable au site de Stonehenge », affirme Catherine Utrera, directrice interrégionale de l’Inrap.

Ce vaste monument, qu’on appelle un cromlech, était fait de pierres dressées, « de jusqu’à 3,80 mètres de haut », précise l’archéologue Marie Bouchet. Les pierres étaient disposées en cercle, jointives, sur un diamètre estimé par les archéologues à 95 mètres. Et donc, au centre de ce cercle monumental, cette statue-menhir, la seule gravée du lot. On y distingue « deux bras, et en haut un visage, des yeux creusés, et il y avait un élément en relief qui a été abîmé par une écaille », détaille Guillaume Boccaccio.

Guillaume Boccaccio, Jean-Luc Chapon et Catherine Utrera, jeudi soir lors du vernissage de l'exposition • Photo : Thierry Allard

Plus bas, on distingue nettement « une ceinture avec sa boucle, massive, c’est un motif qu’on trouve régulièrement sur des stèles du Tarn ou de l’Aveyron », poursuit-il. Et au-dessus de la ceinture, « un objet interprété comme un poignard », rajoute l’archéologue. Quant aux stries qu’on distingue sur les côtés, « on pense que ce sont des représentations des côtes », avance-t-il.

Reste une interrogation, et non des moindres : à quoi pouvait bien servir cet ensemble monumental ? « On ne le sait pas exactement, répond Guillaume Boccaccio. Mais ce qui est probable, c’est qu’on est dans le domaine du sacré, de la croyance, du religieux. » Reste que cette statue-menhir, « plus qu’une pierre sculptée, est une fenêtre sur notre passé », estime Catherine Utrera.

Un passé que les archéologues n’ont pas fini d’explorer : seule une petite partie du cromlech a pu être fouillée. Alors « la mairie est en train de faire les démarches pour acheter le terrain entier, annonce le maire d’Uzès Jean-Luc Chapon. On n’a pas la prétention de creuser, mais nous allons réserver pour le futur. » Car, comme le dit Guillaume Boccaccio, « on a potentiellement un site exceptionnel pour la préhistoire à Uzès. »

L’exposition événement la statue-menhir du Pas du loup est visible jusqu’au 23 juin à la salle Gide, place de Verdun, tous les jours de 10h à midi et de 14h à 17h. Entrée libre et gratuite. Un programme culturel sera proposé tout au long de l’exposition, à retrouver ici.

Thierry Allard

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