Publié il y a 1 an - Mise à jour le 23.10.2023 - François Desmeures - 4 min  - vu 1617 fois

ALÈS Le financement de la Sécurité sociale, vestige de dénominateur commun de la Nupes

Michel Sala (au centre) a porté la critique contre le projet de loi de financement de la Sécurité sociale 

- François Desmeures

Michel Sala et cinq autres membres de la Nupes locale ont livré les arguments de la coalition contre le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) et exprimé leurs propositions. Un sujet sur lequel les différents partis de la Nupes ont travaillé de concert. Si une conférence de presse a bien été organisée pour faire passer leur message, les présents ont refusé d'aborder les dissenssions éventuelles de la coalition. Avant que ne soit abordé le PLFSS, ce mardi 24 octobre, l'actualité du jour, à l'Assemblée nationale, c'est pourtant bien la discussion sur le conflit israélo-palestinien de ce lundi après-midi, source de dissenssions importantes au sein de l'opposition de Gauche. 

Michel Sala (au centre) a porté la critique contre le projet de loi de financement de la Sécurité sociale  • François Desmeures

C'est "le sujet de la rentrée", selon le député France insoumise de la 5e circonscription du Gard, Michel Sala, le projet de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour l'année 2024. Rejeté vendredi dernier en commission, il passe devant la chambre des dépurtés dès ce mardi 24 octobre. Et c'est peu dire qu'il ne ravit pas les membres de la Nupes, qui ont travaillé à une critique et des contre-propositions avec toutes les composantes de ce qu'il reste de la coalition. 

Michel Sala rappelle, en préambule, les difficultés que rencontre le système de santé, que ce soit au niveau "des urgences, de la maternité comme celle de Ganges, des déserts médicaux, de l'abandon de la psychiatrie". Une "situation catastrophique", brosse-t-il. Rappelant que le "tour de France de la santé" passera ce mardi 24 octobre par la salle Cazot d'Alès (à 18h), et gardant en tête que l'agglo d'Alès doit fournir - le 6 novembre - le bilan de ses états généraux de la santé, Michel Sala a souhaité "que toutes les forces politiques prennent en compte que ça ne peut pas continuer comme ça".  

"Sur le PLFSS, ce gouvernement va, comme sur le budget, utiliser le 49.3. Or, s'il y avait vraiment un débat, la majorité des députés voteraient contre, pense le député gardois. Nous, on s'est basé sur ce que les services de santé trouvent indispensable." Michel Sala dénonce en ouverture une hausse des dépenses de santé de 10%, de 2015 à 2020, "et une évolution démograhique qui n'est pas prise en compte". Le budget des hôpitaux serait augmenté de 1,4 milliards d'euros. "Or, les instances disent qu'à moins de trois milliards en plus, on ne peut pas fonctionner." La Nupes demande même 5 milliards, pour une meilleure prise en compte de l'inflation. 

"Dans la santé, on va vers des formes de privatisation"

Michel Sala, député LFI de la 5e circonscription du Gard

Une absence de prise en compte qui se reporte également sur les maisons de retraite publiques, "dont 85% étaient en déficit fin 2022". "La pénurie de lits et de personnel se poursuit, on va vers des formes de privatisation, dénonce Michel Sala, avec des restes à charge plus importants et des franchises médicales qui augmentent. Il faut donc mettre plus de sous dans la santé." Cadeaux faits aux laboratoires et "attaques contre les arrêts maladie" y passent aussi. 

"Baisser l'encours de la dette, ce n'est pas le problème fondamental", argumente Michel Sala, en réclamant le retour des cotisations sociales supprimées ou la prise en compte de la pédo-psychiatrie, qui semble avoir disparu du spectre de la santé. Sans oublier l'autonomie, cette promesse de cinquième branche de la Sécurité sociale, "qui a été totalement abandonnée". "Je ne vois pas d'autre issue que la mobilisation dans la rue, réclame le député de la 5e circonscription. Il y a un rapport de force à mettre en place." Qui sera sans doute difficile à instaurer, après l'échec de la lutte contre la réforme des retraites. 

Un seul sujet à la Nupes d'Alès

Si Michel Sala et ses amis du jour ont été affables sur le système de santé, ils n'avaient rien à dire sur le reste de l'actualité. "Je ne parle que de santé", a coupé court Michel Sala aux questions sur l'actualité au Proche-Orient. Pourtant, ce lundi après-midi, c'est bien de ce sujet dramatique et polémique que l'Assemblée débat. Oui mais ce lundi matin, en conférence de presse alésienne, il ne fallait afficher qu'unité entre les partis qui composent la coalition. Au point que les intervenants ont refusé de livrer le nom du parti auquel ils sont affiliés - très majoritairement de la France insoumise pour le coup. Pourquoi une telle langue de bois dans la communication, quand les dissensions nationales sont connues de tous et que personne, localement, ne conteste le fait que les différents partis de Gauche ont travaillé ensemble dans la critique du PLFSS ? Obscure et surtout absurde, cette hypocrisie laisse l'impression d'un moment coupé du monde actuel. Pourtant, ce matin même, Jean-Luc Mélenchon, dans son blog, signe un billet "On veut tuer le père", dans lequel il revient - notamment - sur les critiques que lui a adressé l'Insoumise Raquel Garrido, ce dimanche, sur France Info. "En ce qui me concerne, écrit l'ancien leader de la France insoumise, le dispositif haineux est complété par un ciblage personnalisé dans la « gôche d’avant » qui me désigne comme cause de tous les problèmes. C’est la ligne proposée par l’éditorial du journal Le Monde, les chroniqueurs de TPMP, CNews et de quelques autres. Pauvres en imagination, Olivier Faure au PS et l’ex-chroniqueuse Raquel Garrido en ont fait leur cheval de bataille." Jean-Luc Mélenchon range ainsi sur le sujet, et dans la même case, les chroniqueurs de Cyril Hanouna, la chaîne CNews dont les penchants extrême-droitier sont connus, et ses collègues de parti et de coalition, Raquel Garrido et Olivier Faure. Mais à la Nupes, vue d'Alès, tout va très bien Madame la marquise. C'est d'ailleurs sans doute pour cela que le PS, qui a pourtant travaillé à la critique émise contre le PLFSS, était absent de la conférence de presse ce lundi matin, à la suite du moratoire demandé par Olivier Faure...

François Desmeures

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