Publié il y a 2 mois - Mise à jour le 08.09.2024 - La rédaction - 8 min  - vu 2981 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

C'est dimanche. Il est 12 heures. Savourez les toutes premières indiscrétions politiques de la saison 2024-2025 !

Proust-Plantier : la rencontre estivale… 45 minutes. C’est la durée de l’échange entre Franck Proust et Julien Plantier durant l’été. Une discussion improvisée à l’issue d’une réunion de travail sur les projets urbains de Nîmes. À l’initiative du premier adjoint, mais qui n’a pas permis de tomber d’accord. Pour le moment… Le président de Nîmes Métropole souhaitant poursuivre son mandat sans perturbation électorale trop rapide. Après quatre ans à la tête de l’Agglo, Franck Proust considère ne pas être encore au bout de son ambition de faire avancer le territoire. Pour autant, il a déjà beaucoup fait. Avec l’aéroport de Nîmes remis en selle, la gestion optimisée des déchets qui va offrir dans les prochains mois des économies substantielles pour la collectivité et directement dans le portefeuille des contribuables. Le réseau de transport public avec le nouvel opérateur Keolis et le succès des abonnements gratuits pour les séniors. Mais il lui reste encore du chemin à parcourir. En matière de développement économique. Sa fixette en cette rentrée 2024 concerne la zone d’activités Magna Porta à Manduel. Des annonces sont prévues avec de nouvelles entreprises pourvoyeuses d’emplois. Mais la concrétisation de cet acharnement économique pour attirer de nouvelles opportunités économiques ne se fera probablement qu’après 2026. Tout comme la nouvelle prison au sud du territoire de la Métropole. Les négociations semblent difficiles. Franck Proust refusant à ce stade les scénarios proposés par les services de l’État qui contrarieraient les installations futures d’entreprises. Tout cela pourrait donc prendre encore du temps. Sauf si son ami, le nouveau Premier ministre Les Républicains, Michel Barnier, fait accélérer le dossier… Julien Plantier sait bien tout cela. Et c’est d’ailleurs le sujet de leurs discussions. Le premier adjoint souhaitant ardemment devenir le prochain décisionnaire nîmois pour accompagner tous ces projets dans deux ans... Face au danger de la succession, il propose donc à son collègue une alliance gagnant-gagnant. Lui à la mairie et Franck Proust à l’Agglo. Sans aucune autre possibilité possible. Le locataire du Colisée a écouté, mais il est resté silencieux. Promettant cependant à Julien Plantier une prochaine discussion et des propositions. Lesquelles ? Qu’est-ce que Franck Proust a en tête ? Probablement, à très court terme, la décision de la cour d’appel de Montpellier vendredi prochain dans l’affaire de la Senim qui lui empoisonne la vie depuis tellement longtemps. Après le 12 septembre. Et s’il est blanchi, il fera ce qu’il a dit au maire de Nîmes cet été : il sera candidat à la mairie et à l’agglomération de la ville-préfecture pour les municipales de 2026. Avec l’obsession de terminer ce qu’il a commencé et de donner une autre dimension à la capitale du Gard. Avec ou sans Julien Plantier.

La halle des sports Ludivine Furnon. On connaît désormais le nom qui sera associé à la nouvelle halle des sports de Nîmes inaugurée à l’automne. Selon nos informations, les services de la Ville se sont arrêtés sur celui de la gymnaste artistique nîmoise Ludivine Furnon. Première gymnaste française à avoir décroché, en 1995 au Japon, une médaille aux championnats du monde grâce à sa superbe troisième place au sol. Elle est aussi devenue championne d’Europe à Paris en 2020. Ludivine Furnon a marqué l’histoire de la gymnastique française. Fierté des Nîmois, elle verra pour la deuxième fois son nom en haut d’un bâtiment public après un complexe sportif dans le Val-d’Oise. Une belle reconnaissance, d’autant plus que, cette fois, c’est dans sa propre ville…

Défilé au CHU. Le maire de Nîmes a subi, il y a quelques jours, une intervention à son genou. Depuis, il est en phase de rééducation au CHU de Nîmes. Loin de son bureau, cela ne l’empêche pas de suivre l’actualité. Son directeur général des services, Christophe Madalle, le visite quasi quotidiennement pour lui faire part des différents dossiers… Mais d’autres élus, orphelins du premier édile, viennent aussi lui rendre visite pour prendre de ses nouvelles. Et aussi pour lui raconter ce qui se trame dans les couloirs de la mairie. « Cela commence à interroger les services médicaux ce défilé régulier, d’autant que le maire en convalescence doit se concentrer sur sa rééducation », souffle un élu nîmois. « Certains lui ont mis en tête qu’il pourrait participer à la feria, mais ce sera trop juste. L’objectif que tout le monde doit avoir, c’est le prochain conseil municipal de fin septembre. » Pas question ce jour-là d’être mou du genou. 

Open Bar. La soirée de jeudi dernier pour fêter le lancement de la saison du RCN en 4ᵉ division du rugby français n’est pas passée inaperçue. Près de la Maison Carrée, la musique et les feux d’artifice ont attiré du monde. 1 000 personnes selon les organisateurs. Pour autant, elle pourrait laisser des traces, et pas forcément celles que l’on imagine. « C’était open bar avec une bonne partie des gens qui sont venus boire et manger alors qu’ils n’étaient même pas invités, ils passaient tout simplement par là », explique un élu nîmois choqué par l’organisation dispendieuse. « Ce sont les mêmes qui après viennent vous expliquer qu’ils n’arrivent pas à boucler leur budget et demandent une rallonge publique », conclut l’homme politique particulièrement agacé. Quand on sait que la campagne de communication annonçant la soirée avait déjà irrité la Ville et l’Agglo avec une image du Pont du Gard alors que la soirée se déroulait dans le centre-ville de Nîmes ! Sans compter les demandes extravagantes de diffusion d’images sur la Maison Carrée récemment honorée par l’Unesco. « On n'est plus dans le réel et tout cela va laisser des traces ». Les fameuses… En tout état de cause, ces critiques montrent aussi peut-être une pointe de jalousie face à une direction du RCN tout bonnement audacieuse...

Une histoire de famille. Au Rassemblement national, on aime bien travailler entre proches. Nelson Chaudon, attaché parlementaire du député Yoann Gillet a récupéré depuis la mairie de Beaucaire après le départ à Bruxelles de Julien Sanchez. Mais comment Yoann Gillet pouvait-il faire sans son fidèle collaborateur ? Rien de plus simple, aller piocher dans la famille Chaudon. Ainsi, depuis quelques jours, c’est tout simplement le frère du fraîchement maire de Beaucaire qui a pris le poste, Timothé Chaudon. Les affaires politiques restent ainsi en famille, plus simples et plus efficaces pour éviter tout problème. Espérons toutefois que les Chaudon ne soient pas une famille nombreuse, cela risque de coûter bonbon au RN…

La guerre ou l’union ? La droite prépare la guerre de succession. À gauche, ce n’est pas mieux. Alors que la tête de liste de l’union des forces de gauche semblait faire l’unanimité, les récents scrutins électoraux ont rebattu les cartes sous fond de tension au sein du Parti socialiste. Pierre Jaumain le premier fédéral, veut être le chef de file pour la négociation à venir dans le cadre des municipales 2026 à Nîmes. Mais il devra se soumettre aux votes de la section de Nîmes présidée par Nicolas Nadal. Les deux hommes qui, pour le moment, se regardent en chiens de faïence devront s’affronter devant les militants. « Et il y a de fortes chances que Nicolas Nadal s’impose. C’est aujourd’hui l’homme fort du PS à Nîmes », pronostique un élu départemental. Et si Nicolas Nadal l’emporte, il a bien l’intention de négocier chèrement la première place de cette potentiellement liste des 59 noms. « Il ne veut pas des Insoumis, ni des opportunistes. Il veut incarner autre chose pour Nîmes, y compris en respectant l’héritage de Jean-Paul Fournier ». Un caillou dans la chaussure des communistes qui imaginaient avoir fait le plus dur après les déclarations de Pierre Jaumain adoubant Vincent Bouget… En politique comme au tennis, il faut se méfier des Nadal. 

Week-end à Blois. Une dizaine de Gardois a fait le déplacement à Blois aux Universités d’été du Parti socialiste il y a une semaine. Le premier fédéral, Pierre Jaumain, le porte-parole du PS dans le Gard, Nicolas Ferrière, et bien d’autres.  Une absence remarquée, celle d’Arnaud Bord, l’ex-candidat aux législatives qui s’était pourtant inscrit. Dommage, il a manqué des moments privilégiés avec la présidente de la région Occitanie Carole Delga, le maire de Montpellier Michael Delafosse ou encore Nicolas Mayer-Rossignol, numéro deux du parti. Malgré le contexte politique, l’esprit de camaraderie semblait au rendez-vous. « Nous n’avions pas vu les socialistes heureux depuis si longtemps », glisse un socialiste gardois présent sur place, les yeux encore pleins d’étoiles suite à la victoire aux Européennes de Raphaël Glucksmann. Est-ce une posture ? Une façade ? Dans un parti littéralement coupé en deux, d’un côté, le secrétaire national Olivier Faure qui soutient une union avec les Insoumis. Et l’autre moitié, absolument hostile. Heureusement en tout cas que ce raout n’a pas eu lieu ce week-end. Après le spectacle du NFP incapable de soutenir le prétendant à Matignon, Bernard Cazeneuve, rentré chez lui bredouille après la menace d’une censure de ses propres amis…

Qu’attendez-vous comme festivités pour Nîmes ? Que voulez-vous comme amélioration ? Que pensez-vous des transports ? Sur des sons de rap, Christophe Pio demande aussi aux internautes s’il doit se raser ou non ? Est-ce qu’un conseiller municipal devrait faire cela sur TikTok ? Mais surtout, est-ce que l’agent immobilier est candidat en 2026 ? Lui aussi ? Il semble en tout cas se poser des questions sur les attendus de la population, comme si ces derniers n’étaient pas satisfaits. Ce sont les collègues de Christophe Pio qui apprécieront. Sauf si tout cela n’est qu’une mise en scène des nouveaux usages de la communication politique de 2024. Pas sûr que tout cela plaise au maire. Heureusement pour Pio, Jean-Paul Fournier est en convalescence et certainement pas sur TikTok ! 

Les socialistes bientôt SDF ! Ça y est, le préavis rompant le bail du local du Parti socialiste, en Ville Active à Nîmes, arrive à échéance fin septembre. Il y a un an, le nouveau responsable de la fédération, Pierre Jaumain, a souhaité déménager. Une décision critiquée par son prédécesseur Arnaud Bord. Principal motif de ce départ ? D’abord les finances, le loyer avoisinant les 2 000 € mensuels, mais aussi des raisons politiques avec la volonté de retrouver un local en centre-ville pour plus de visibilité. Pour l’instant, le parti est toujours orphelin de point de chute. Pas grave, selon son patron : « Nous ferons des réunions dans les salles communales et notre permanente fera du télétravail. » Reste à savoir si cette gestion ne risque pas de démotiver les troupes…  

Madalle recrute. En début d’été, un petit nouveau est arrivé à la mairie de Nîmes : Nicholas Blanc. Ce dernier occupe le poste de directeur général adjoint, c’est-à-dire, la fonction juste en dessous de Christophe Madalle, le DGS (directeur général des services) qui murmure, depuis des lustres, à l’oreille du maire Jean-Paul Fournier. Une fois n’est pas coutume, le patron de l’administration délègue. Peut-être aussi en prévision de son absence pour plusieurs semaines en ce mois de septembre après une intervention chirurgicale programmée depuis longtemps ? Ce qui aurait pu être vu comme une chose positive fait en tout cas jaser auprès de certains élus : « Il embauche un directeur et, quand on lui demande des crédits, il nous dit non ! » C’est franchement à se demander qui décide à Nîmes : l’administration ou les élus ? 

Michel Barnier : magnifique ou soporifique ? En politique, c’est toujours bon d’avoir de la mémoire. En chute libre depuis leur gifle à la présidentielle de 2017, les Républicains saluent à l’unanimité la nomination de leur camarade Michel Barnier au poste de Premier ministre. C'est Michel Barnier le magnifique ! « Un homme d’expérience », un « élu de terrain », vante la Droite gardoise. Tiens, tiens... C’est oublier un peu vite la campagne de la primaire et ce meeting, un soir de novembre 2021 à Nîmes, où le candidat avait « endormi » une partie de son auditoire. Un auditoire composé d'élus nîmois, venus par amitié pour Jean-Paul Fournier qui, lui, le soutenait vraiment. À cette époque, c'était "Barnier, le soporifique". Mais vous comprenez, les temps ont changé ! Et sa fonction surtout…  

Qui veut la peau d’Arnaud Bord ? Avant l’été, un message a été envoyé à plusieurs journalistes assurant qu’un prêt, soi-disant frauduleux et impayé, avait été contracté par le candidat PS aux législatives de 2022. Très vite, la rumeur se propage et atteint plusieurs militants. Renseignements pris, le prêt n’est ni frauduleux, ni impayé. Arnaud Bord étant en train de rembourser sa créance. Alors à qui profite le crime ? À un rival de gauche qui espérait se présenter à sa place, dans la 4ᵉ circonscription, aux législatives de 2024 ? Ou à un autre concurrent pour la direction de la fédération à l’approche du congrès 2025 du PS ? En politique, les motifs pour régler des comptes ne manquent pas. En tout cas, Arnaud Bord, lui, règle les siens. 

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