DÉPARTEMENTALES Le RN présente ses candidats à Bagnols, « un canton gagnable »
Avant le dépôt officiel de ses candidatures aux élections départementales la semaine prochaine, le Rassemblement national lance un marathon de présentation de candidats en cette fin de semaine. Priorité pour débuter au canton de Bagnols, « un canton gagnable » les 20 et 27 juin prochains, d’après le maire de Beaucaire Julien Sanchez.
Le RN a choisi de présenter son binôme pour la canton de Bagnols devant la mairie de la troisième ville du département, que la tête de liste de l’époque et désormais candidate aux départementales Corine Martin a échoué à conquérir l’année dernière. Un symbole tout de même, Corine Martin ayant été la première candidate du parti d’extrême-droite à ne pas avoir fait « de la figuration » à Bagnols, selon le maire de Beaucaire, après « un vrai travail de terrain », affirme-t-il.
Résultat : Corine Martin, 58 ans, est donc de nouveau candidate, avec un de ses colistiers de 2020, le commerçant bagnolais Jean-Louis Morelli, 65 ans. Un casting bagnolo-bagnolais que le parti à la flamme verrait bien prendre le canton au socialiste Alexandre Pissas. « C’est un canton gagnable, nous avions fait 46 % des voix en 2015 », avance Julien Sanchez, qui pense qu’« une douzaine de cantons sont gagnables » pour son parti, avec outre Bagnols, Pont-Saint-Esprit, Roquemaure, Marguerittes, Redessan ou encore Alès 1. Et de toute façon, le RN sera présent sur tous les cantons.
Au Département, le RN se pose en alternative à la Gauche, qui gouverne « depuis 150 ans », souligne le conseiller départemental RN Nicolas Meizonnet, et à « la Droite la plus bête du monde, qui a servi de marchepied à la Gauche. » La Droite qui a refusé, en 2015 puis en 2020 « la main que nous tendions », rappelle celui qui est par ailleurs député, pour une gouvernance Droite - Extrême-droite, cantonnant de fait le parti de Marine le Pen dans l’opposition.
Dans l’opposition, le RN s’est fait entendre sur la question « des pseudo-mineurs non-accompagnés, avec une note salée de 12 millions d’euros pour le Département », lance Nicolas Meizonnet, ou sur « la fraude sociale restée taboue. » Après six ans d’une opposition « raisonnable et constructive », dixit l’élu départemental, le RN ambitionne de prendre le département pour « multiplier par deux le budget des investissements », mener « une politique sociale plus juste pour venir en aide aux Gardois les plus vulnérables » ou encore renforcer la sécurité dans les collèges, pose Nicolas Meizonnet.
Ce même élu en profitera pour tacler les deux élus actuels du canton de Bagnols, Sylvie Nicolle, « dont je n’ai jamais entendu la voix pendant six ans », et Alexandre Pissas, « qui à la SEMIGA a essayé de vendre les bijoux de famille à Grand Delta et a été un président du SDIS en dessous de tout. »
On comprend bien que la campagne ici s’axera plus sur l’aspect départemental que cantonal. Pour autant, le RN promet « de la proximité », selon le mot du directeur de campagne départemental Yoann Gillet, et Corine Martin affirmera qu’elle serait une élue départementale « proche de la population. » Quant à son binôme Jean-Louis Morelli, qui a « toujours voté FN » et a été élu dans l’opposition municipale l’année dernière, il affirme que ce qui le pousse à se présenter aux départementales « c’est l’état du Gard, le 5e département le plus pauvre de France. » Il promet que s’il est élu, il « prendra ça comme une profession. » Ancien éducateur sportif, il compte oeuvrer sur ces dossiers.
Corine Martin affirme pour sa part « ne pas être là par opportunisme, mais par conviction et valeur, le RN va pouvoir mettre un terme à cette Gauche caviar et à cette Droite molle, pour que les choses évoluent. » Reste à voir si les électeurs seront là : l’abstention est redoutée par les candidats, qui martèlent sur tous les tons qu’il faut aller voter.
Ici à Bagnols, lors des municipales le RN avait conduit une « union des Droites » qui a fini par s’effilocher, le représentant du parti de Nicolas Dupont-Aignan Debout la France ayant claqué la porte du groupe d’opposition cette semaine. Cette fois, le RN se présente « avec des alliés de la société civile, des gens qui avaient leur carte chez les Républicains ou l’ont encore, Avenir Français et le Parti localiste, leur logo figurera », précise Yoann Gillet. Tous les candidats n’auront pas forcément leur carte au RN, rajoute Julien Sanchez.
Thierry ALLARD