ÉDITORIAL Feux de forêt : l’État en fait-il assez ?
Le président de la République, Emmanuel Macron, est en déplacement ce vendredi à Nîmes pour lancer la saison feux de forêt.
Ce sont des chiffres qui ont fait l’effet d’une bombe. L’an dernier, 72 000 hectares de surface ont brûlé en France, soit 50 départements touchés et 60 000 personnes évacuées. Le records de surface brûlée est ainsi dépassé : le précédent datait de 2017 avec 26 500 hectares consumés. Annoncé depuis tant d’années sans que l’on y croit vraiment, le changement climatique commet ses premiers ravages. Le triptyque chaleur, sécheresse et vent compose les ingrédients d’un cocktail mortifère.
Ce vendredi, Emmanuel Macron se déplace à l’aéroport de Nîmes qui abrite depuis 2017 la base de la sécurité civile. Aucune grande annonce ne sera faite, seulement la reprise de son discours datant d’octobre dernier. La flotte aérienne devrait passer de 38 à 47 appareils et des renforts de pompiers, financés par le ministère de l’Intérieur, atteindront 3 660.
Certes, c’est une avancée. Même est-elle suffisante au regard de l’enjeu grandissant de la lutte contre les feux de forêts ? Les départements de la façade méditerranéenne ont de quoi être circonspects. Cela fait des années que les pompiers des départements, regroupés au sein des SDIS - financés par les Conseils départementaux et mairies - ont mis la main au portefeuille pour pallier les carences de l’État. Rien que pour 2022, le SDIS du Gard a loué deux hélicoptères bombardiers d’eau pour attaquer les feux naissants. Coût pour deux mois : environ 600 000 €. Et ce n’est pas tout : les collectivités ont financé des dispositifs de vigie pour prévenir les départs de feu et la météo des forêts, annoncée comme nouveauté, a déjà été expérimentée dans le sud de la France. Si les moyens supplémentaires de l’État sont les bienvenus, il faudra aller plus loin et plus vite.