ÉDITORIAL Le jeu dangereux de Christophe Serre
L’élu départemental de Pont-Saint-Esprit refuse de prendre position dans l’élection municipale de la ville éponyme. Le premier tour du scrutin est prévu ce dimanche.
À quoi joue le socialiste Christophe Serre ? C’est la question que se posent plusieurs politiques et administrés. Ce dimanche se joue le premier tour des municipales à Pont-Saint-Esprit. Une élection soudaine, liée la démission en cascade d’élus de la majorité et de l’opposition. Ceux de la majorité ont été évincés par la maire sortante, Claire Lapeyronie, également conseillière régionale de la présidente PS Carole Delga. Aujourd'hui, l'issue de cette élection "partielle intégrale" est incertaine. La mairie spiripontaine est regardée avec gourmandise par le RN. À Pont, l’Extrême-Droite a enregistré des scores tonitruants : 63% aux Législatives et 58% à la Présidentielle. Du coup, le député de la circonscription, Pierre Meurin, ainsi que la tête de liste Emmanuel Lepargneux s'activent à faire tomber la 8ème commune du Gard. Dans cette configuration, le silence de Christophe Serre, pourtant socialiste et élu du canton, intrigue. Révolte même parfois. Certains y vont déjà de leurs critiques sur un éventuel manque de courage. Sa collègue Nathalie Nury - qui nourrit, comme lui, des ambitions pour la présidence du Département - s'est empressée de battre campagne aux côtés de Claire Lapeyronie. Mais pourquoi Christophe Serre reste-il en dehors du terrain ? D’abord parce que la suppléante de sa binôme aux départementales, Christine Clerc, fait partie des élus évincés par Claire Lapeyronie. On peut aussi supputer que l’élu ne souhaite pas se fâcher avec ses petits camarades de la section de Pont appelant, eux, à voter Gérome Bouvier. À noter que la fédération PS du Gard soutient, elle, Claire Lapeyronie. Un beau bordel... Le calcul politique de Christophe Serre fera-t-il recette ? Si le RN l’emporte, les prochaines départementales lui seront très compliquées. Ce sera aussi le cas, si Gérome Bouvier à peine élu se rêve à un destin départemental… Le 5 mai, date du dernier tour des municipales, l’avenir dira si Christophe Serre est bon en maths ou si, refusant de choisir, il laissera les autres décider pour lui.