GARD Solvay, ligne très haute tension, plan Rhône… Les vœux trop pieux du Conseil départemental ?
Ce n’est pas encore la nouvelle année, le Conseil départemental a émis une série de souhaits relatifs aux problématiques du département.
Le Département, émetteur de vœux en série ? Hormis le plan santé, les débats des conseillers départementaux se sont essentiellement concentrés, ce matin, sur trois vœux présentés par la collectivité. Trois souhaits sur une petite dizaine de rapports pour cette séance publique qui aura duré un peu plus d’une heure.
Robert Crauste : « C’est un abandon de la Camargue »
Le premier a concerné les travaux de renforcement des digues du Petit Rhône, porté par le - attention à l’acronyme - « SYMADREM » pour Syndicat mixte interrégional d’aménagement des digues du delta du Rhône et de la mer. Le plan est passé de 30 M€ pour protéger 30 000 personnes en réalisant des travaux sur 56 km de digues à 15,5 M€ de travaux, protégeant seulement 12 000 personnes.
Rapporteur du rapport, l’élu départemental du canton de Marguerittes, Rémi Nicolas, a rappelé l’histoire de ce territoire, marqué par les « inondations survenues en 1993, 1994 puis en 2003. C’est à partir de là que le plan Rhône a vu le jour » et avec lui, le « SYMADREM » réalisant à ce jour 220 M de travaux. Sauf qu’entre temps, l’État a demandé une révision du projet, « se basant sur une étude flash de six mois qui remet en question ce projet », regrette le maire Robert Crauste.
L’édile est amer : « C’est un abandon de la Camargue gardoise… Cela fait 20 ans que nous attendons ces travaux. On se sentait en confiance et on revient à une situation incertaine et inquiétante. Pour les élus que nous sommes, ça ne peut pas être acceptable ». Pour l’heure, l’autorisation environnementale du syndicat a été suspendue par l’État.
L'usine Solvay et la ligne à très haute tension
Les deux autres vœux concernaient la fermeture de l’usine de Salindres, Solvay, qui a annoncé « brutalement » mettre la clef sous la porte. « Même si, ce jeudi, nous avons eu de bonnes nouvelles, que les salariés ont trouvé un accord digne (avec 13 emplois sauvés sur les 68, NDLR) pour eux, c’est encore une fois une défaite pour l’emploi industriel sur notre bassin », commente le conseiller départemental du canton de Rousson, Ghislain Chassary. Et d’ajouter en soulignant : « Ce n’est pas l’immigration qui nous supprime les emplois, c'est le capital qui les délocalise. »
Enfin, les élus se sont prononcés, haut et fort, contre le projet de ligne électrique à très haute tension qui prévoit en 2028 la création d’une ligne de 400 000 volts traversant le territoire de Beaucaire Terre d’Argence. L’élu RN du canton, Jean-Pierre Fuster, a pris la parole : « C’est une menace pour notre territoire, on ne peut pas accepter ça. » Et de mettre en avant les actions du maire de Beaucaire et du député Yoann Gillet qui ont eu de quoi agacer les autres élus. « Si on devait citer tous les maires qui ont agi, ils sont nombreux ! », a répondu l’élu du canton de Blauzac et sénateur, Denis Bouad.
Reste à savoir si ces prises de position seront suivies d’effet. Face à l’État ou au pouvoir économique, pas sûr. Il est très probable que ces voeux restent pieux.